Tendance commerciale semaine 17-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

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Bovins de boucherie
Où sont les responsables politiques et les décideurs économiques ? On se le demande alors que personne ne semble prendre la mesure de ce qui se passe dans le domaine de la viande bovine… La chute constante des prix - couplée à des retards de sorties importantes - n’offre aucune perspective de redressement avant de longs mois. Les exploitants sont asphyxiés par des trésoreries exsangues avec des situations inquiétantes, des éleveurs démotivés qui décrochent et d’autres, toujours motivés, mais qui puisent dans leur capital…
Du côté des entreprises de transformation, les stocks gonflent dans les muscles de race à viande, et les nombreuses promotions ne suffisent plus à désengorger les frigos. Dans le vivant, les retards d’enlèvement sont inquiétants avec 4 à 6 semaines de report en fonction des entreprises et des régions. Dans la viande destinée au hachage ou à la transformation, les stocks sont aggravés par les avants de jeunes bovins qui ne trouvent pas preneur à l’export.
La détérioration commerciale que subissent les éleveurs d’animaux de race à viande est injuste. Ce sont le plus souvent des animaux élevés et engraissés par des passionnés de leur métier et qui risquent de disparaître si la dévalorisation des prix se poursuit. Ce thème, n’en doutons pas, sera largement traité lors de la prochaine assemblée générale de la section bovine, le 4 mai prochain à 9 h 30 à Ecuisses.
Sur les marchés, les abatteurs sont présents, mais sans besoin au regard de leurs stocks. La tension est marquée avec des tarifs qui peinent à se maintenir dans les femelles haut de gamme, avec un recul des ventes chez les artisans-bouchers et les rayons traditionnels des GMS qui se replient sur des animaux de qualité à des prix nettement inférieurs. Les animaux de qualité bouchère sont les plus durement touchés, car le souci pour les vendeurs n’est plus de négocier le prix, mais plutôt de trouver un acheteur. Les tarifs demeurent très discutés dans les charolaises viandées et les allaitantes de choix secondaire avec une très forte dévalorisation pour les vaches âgées de plus de 10 ans. Dans les réformes laitières, malgré le recul de l’offre, les abatteurs maintiennent la pression, quitte à réduire l’activité de leur outil de transformation. Ils doivent commencer par résorber leurs stocks. La dégradation des prix est moins prononcée que ces dernières semaines. En jeunes bovins, les retards d’enlèvement sont nombreux avec des JB qui prennent du poids et qui, de ce fait, sont invendables à l’export. Les animaux à la limite des 24 mois ne sont pas rares. La dégradation des prix se poursuit dans l’ensemble des catégories.
Bovins d’embouche et d’élevage
Le printemps tarde à s’installer avec des animaux qui ne profitent pas (le temps est trop froid) ou qui abîment les prairies (trop de pluie). Au niveau commercial, la dégradation permanente du prix de la viande et des perspectives peu encourageantes au regard des stocks sur pied entraînent une sérieuse remise en question des acheteurs avec des situations qui sont déjà très compliquées pour valoriser les animaux gras. Le commerce est tendu et souvent partiel pour des tarifs revus à la baisse dans les races à viande. La demande est également moins soutenue dans les laitières et les races mixtes à finir à l’herbe même si leurs tarifs se stabilisent.
Broutards
L’activité commerciale n’enregistre pas de grand changement avec une demande export peu soutenue. La vente est calme avec des tarifs qui se maintiennent avec difficulté dans les mâles de moins de 350 kg avec une offre saisonnière souvent hétérogène. La demande reste ciblée sur les bons mâles de 400 à 450 kg moins offerts en cette saison avec des tarifs stables. Dans les femelles, les disponibilités sont importantes alors que les débouchés restent limités. La vente est calme, mais les tarifs se maintiennent pour les bonnes femelles vaccinées. Le placement est laborieux avec des tarifs réduits dans la moyenne marchandise.
Veaux d’élevage et d’engraissement
Le recul de l’offre entraîne un commerce assez fluide avec une meilleure tenue des cours dans l’ensemble des veaux frisons, abondances ou montbéliards. Le commerce est calme dans les croisés laitiers avec suffisamment d’offres (sexage), mais les tarifs sont stables et quelque peu soutenus par les veaux de race mixte. Dans les veaux allaitants, si les tarifs se maintiennent dans les très bons veaux du Sud-Est, les acheteurs accentuent la pression dans les autres régions où l’offre tend à progresser. La tendance reste baissière dans les charolais, limousins ou croisés allaitants ordinaires.
Ovins
Les ventes d’agneaux dans les magasins sont au point mort du fait d’une météo capricieuse. De leur côté, les disponibilités restent assez abondantes à la veille d’une semaine écourtée. Le commerce demeure difficile avec des tarifs peu soutenus dans les agneaux. En brebis, la tendance est également baissière avec un déséquilibre offre/demande.
Porcs
La météo ne permet pas de doper les ventes avec des barbecues qui restent à l’abri. L’offre demeure suffisante pour la demande sur un marché européen qui ne tient que par une assez bonne activité export sur les pays tiers. Le prix progresse de façon insignifiante +0,005 sur le Marché du porc breton à 1,126 € du kilogramme…