Varenne-L'Arconce
Témoin de l’art roman

La commune de Varenne-L’Arconce abrite une église romane au style certes épuré mais au charme incontestable.
132215--Varenne_L_Arconce_(2).JPG
Dominant une colline du bocage de l’Arconce, le village conserve une église romane qui se trouve parmi les plus importantes du Brionnais. Il s’agit d’un ancien prieuré clunisien du XIe siècle dont on peut présumer que la construction de l’église se poursuivit assez rapidement au début du siècle suivant, vers 1120.
Son architecture respecte les principes brionnais que sont une nef sans éclairage direct à bas-côtés comme à Iguerande ou à Saint-Germain-en-Brionnais, un transept saillant surmonté par un clocher très imposant décoré de colonnettes comme à Vareilles ou à Saint-Laurent-en-Brionnais ou encore une abside à arcatures. Le profil brisé des arcs et les pilastres cannelés sont des éléments marquant l’influence de Cluny. Robuste et trapue, l’église offre une façade d’une ordonnance monumentale parfaite. La pierre en grès dur a été utilisée pour cette bâtisse. On trouve dans l’édifice une trentaine de chapiteaux intéressants et un portail latéral sculpté d’un Agneau Pascal très réussi. L’église est d’un art roman très pur et d’une appréciable simplicité.

Restaurations successives


La paroisse de Varenne, très ancienne, pourrait remonter à l’époque gallo-romaine ou mérovingienne. Mentionnée en 976, son église était dédiée à la Vierge et à saint Pierre. Après une donation de terres à Cluny par Artaud de Briant et sa sœur Eldeburge, un prieuré bénédictin est fondé à cet endroit en 1045 par l’abbé clunisien Odilon. Ce prieuré est rattaché à l’important prieuré clunisien de Marcigny en 1094 sous l’abbatiat de Hugues de Semur. Réduit alors au rang de doyenné, il est probable que le site a été transformé en prieuré à nouveau vers 1120, ce qui aurait directement entamé la construction de l’église. Le prieuré était également le siège d’une paroisse et d’un doyenné du diocèse d’Autun. Le monastère a été fortifié au quatorzième siècle lorsque le Brionnais eut été ravagé par les troupes du prince de Galles. Au seizième siècle, les bâtiments du prieuré sont détruits pendant les guerres de religion. L’église devient alors paroissiale. Plusieurs restaurations sont entamées au dix-neuvième siècle à l’image de la consolidation du clocher en 1837, des travaux de 1874 à 1876. Puis des restaurations importantes guidées par l’architecte Paul Selmersheim à partir de 1880 affectant le clocher, les soubassements et les couvertures. L’église est classée Monument Historique en 1889. D’autres restaurations ont été effectuées en 1966, 1972 et 1996. Une association de sauvegarde de l’Eglise veille sur l’édifice.