Export de vins français
Premier en valeur des Etats-Unis

Publié par Cédric Michelin
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FranceAgriMer a présenté le 18 juillet les résultats d’une étude sur les principaux concurrents de la France sur le marché des vins. Si les parts de marché du pays ont diminué ces quinze dernières années, les volumes exportés sont restés identiques.
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Entre 2000 et 2015, la France est passée de 25 % à 14 % de parts de marché en volume dans les échanges internationaux de vins, au profit notamment de pays du Nouveau Monde : Afrique du Sud, Argentine, Australie, Chili, Etats-Unis et Nouvelle-Zélande. Cependant, à y regarder de plus près, « les échanges ont explosé, mais les Français ont continué à exporter la même quantité », a indiqué le 18 juillet Caroline Blot, chef de l’unité Cultures et filières spécialisées à la direction Marchés, études et prospective de FranceAgriMer. Des volumes qui tournent autour de 15 millions d’hectolitres, sur une récolte moyenne de 45-50 millions d’hectolitres. Et si l’Italie et l’Espagne sont devenus, devant la France, les deux plus grands exportateurs de vin dans le monde, l’Hexagone a la chance d’avoir de son côté un marché intérieur encore fort, à la différence de ses deux voisins du Sud, et de valoriser davantage ses exportations.

Les Etats-Unis, 1er pays consommateur de vin



L’exemple des importations des Etats-Unis le montre bien. Avec 31 millions d’hectolitres bus en 2015, le pays est le premier consommateur mondial, même si la consommation par habitant (10 L/an/hab) est encore loin de détrôner celle de la France (44 L/an/hab). Pour la satisfaire, les Etats-Unis ont importé en 2015 11 millions d’hectolitres, principalement d’Italie (27 % des volumes), d’Australie (15 %), du Chili (12 %) de la France (12 %) et de l’Espagne (9 %). Si la France n’est plus le premier fournisseur en volume qu’elle était il y a une vingtaine d’années, elle reste le premier fournisseur en valeur avec 29 % des importations, surtout grâce au Champagne, contre 27 % pour l’Italie, les autres pays représentant chacun moins de 10 %. Les Américains, qui importent en majorité des bouteilles, ont tendance à consommer le vin italien de façon plus courante, tandis qu’ils gardent le vin français pour les grandes occasions. Un effort reste donc à faire pour promouvoir la consommation des vins français en toute occasion, d’autant que la marge de manœuvre potentielle pour la consommation de vins aux Etats-Unis reste importante : les Américains restent avant tout amateurs de bière, qui constitue 50 % de leur consommation d’alcool. Le vin compte pour 17 %, derrière les spiritueux (33 %). De grandes disparités sont d’ailleurs à noter selon les Etats.

Nouvelles règles de l’aide à la promotion pays tiers



FranceAgriMer a fait connaître certaines évolutions concernant l’aide européenne de l’OCM viti-vinicole promotion pays-tiers. Quatre nouveautés ont ainsi été décidées. Premièrement, pour être éligibles, les opérateurs devront décrire l’opération, valoriser avec des prix normaux, disposer de volumes de vin suffisants, et d’une stratégie cohérente avec les objectifs de développement des ventes dans les pays tiers. En cas d’insuffisance de l’enveloppe, la priorité sera donnée aux nouveaux bénéficiaires, ou aux anciens bénéficiaires qui déposent dans de nouveaux pays. Les bénéficiaires doivent également appliquer des coûts raisonnables : trois devis minimum sont exigés pour les dépenses supérieures à 20.000 €. Enfin, autre nouveauté d’importance sur la modification de projets, les changements majeurs doivent faire l’objet d’une demande de validation à FranceAgrimer, sans quoi le projet pourra être annulé. Le Conseil spécialisé vins de FranceAgriMer a apporté des points de simplification, notamment avec l’introduction d’un seuil plancher de 10.000 € de dépenses par an et par pays ou zone de pays, et l’obligation de la téléprocédure pour le dépôt des prochains dossiers. Le budget global de l’enveloppe s’élève à 200 millions d’euros ; il ne devrait pas y avoir d’appel à projet en 2017.