Tendance commerciale semaine 35
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Les achats de rentrée sont pratiquement terminés. Les promotions se multiplient mettant en concurrence toutes les viandes avec un avantage certain pour la viande porcine. Le climat de tension reste très fort avec des éleveurs toujours très mobilisés (avec notamment les manifestations prévues à Paris le 3 septembre et à Bruxelles le 7 septembre…) et qui constatent que les promesses du mois de juin ne seront pas tenues… L’équilibre est fragile dans un contexte français et européen toujours très concurrentiel. Les GMS n’exercent plus de pression sur les prix de la viande mais, si elles acceptent les plus-values, elles font des appels d’offres sur des produits plus basiques pour assurer les promotions de rentrée.
Sur les marchés, si l’activité commerciale montre quelques signes de tension sur le grand Ouest où les disponibilités sont suffisantes au retour des vacances, les marchés du Centre restent relativement épargnés en raison d’offre plus mesurée. La sécheresse de cet été avait fait sortir des animaux prématurément et la pluie de ces derniers jours permet d’attendre que les animaux soient finis. Dans les femelles haut de gamme et labels, les besoins sont réguliers et ciblés sur des animaux lourds pour la boucherie traditionnelle. A noter que le concours de Saint-Christophe se prépare avec près de 300 animaux inscrits. Les tarifs se maintiennent dans les génisses et les jeunes vaches charolaises lourdes malgré un repli des commandes sur la Côte-d'Azur. Les tarifs se tiennent dans les réformes allaitantes de choix secondaire de moins de 10 ans et de plus de 400 kg. Le placement est plus difficile dans les animaux d’entrée de gamme (maigres) ou dans les vaches plus âgées. En réformes laitières, les tarifs sont reconduits sur l’ensemble dans les bonnes vaches frisonnes ou montbéliardes viandées. La pression est en revanche de plus en plus marquée dans les animaux maigres ou sans viande, avec des références tarifaires qui échappent à tout contrôle de la profession, faute de cotations de référence dans ces catégories (type "P-1" et "P-2"). Le commerce est très calme dans les taureaux de réformes. En jeunes bovins, la tendance reste lourde avec un marché toujours en manque de débouché.

Bovins d’embouche et d’élevage

Le commerce est plus régulier avec des disponibilités amoindries par l’atténuation de la sécheresse après les pluies de ces derniers jours. La demande est suivie dans les bonnes vaches et génisses lourdes ou proches de la finition, de la part d’engraisseurs spécialisés qui ont des besoins de rotations régulières. Les engraisseurs restent prudents dans le bétail ordinaire face à la pression qui monte sur la viande.

Broutards
Depuis la mi-juillet, le taux de change euro/livre turc a progressé de +15 % en passant de 2,90 livres à 3,40 livres pour un euro. La faible valeur de l’euro - qui favorise le commerce et la fermeté des prix vers ce marché depuis de début d’année - entraîne une remise à niveau des prix. L’activité commerciale se durcit très sérieusement. La demande pour la mise en quarantaine vers la Turquie est modeste dans l’attente du départ des bateaux pour cette fin de semaine où plus de 5.000 broutards vont prendre la mer. Face à ce décalage entre une offre plus étoffée au retour des vacances et la demande export, une partie des ventes se recentre vers le marché intérieur. Les acheteurs profitent de ce rééquilibrage du commerce pour faire baisser sérieusement les prix (-0,30 à -0,40 €/kg vif selon les qualité) dans des mâles charolais de moins de 300 kg. L’écoulement est en revanche plus régulier dans les mâles de 350 à 450 kg bien conformés à destination de l’Italie. Les broutards de second choix se vendent calmement. En laitonnes, les sorties sont faibles face à une demande suivie et des tarifs qui progressent dans la bonne marchandise lourde. Le commerce vers l’Espagne reste compliqué.

Veaux d’élevage et d’engraissement

Les disponibilités ne sont pas abondantes contrairement aux années précédentes. Cela entraîne un meilleur équilibre sur le marché, notamment avec le redémarrage des exportations vers l’Espagne. Les tarifs se sont stabilisés dans les bons veaux frisons, abondances ou montbéliards. Une forte dévalorisation est pratiquée dans les veaux légers, mais cette marchandise est peu présente sur les marchés. Dans les croisés laitiers, les tarifs sont également reconduits avec cependant de gros écarts tarifaires en fonction de la qualité. En veaux allaitants convenant aux labels, la modestie de l'offre ne permet pas aux acheteurs de faire pression sur les prix. Les bons veaux charolais, limousins ou croisés (charolais, blanc bleu…), frais, viandés et buveurs, demeurent bien valorisés.

Ovins
L’activité commerciale est favorisée par les besoins de rentrée et une offre saisonnière mesurée. La tendance est positive dans les agneaux. La vente reste fluide dans les bonnes brebis.

Porcs
La demande est plus ferme pour la préparation des promotions de rentrée, mais le conflit entre les éleveurs et les deux gros industriels du secteur reste intact. Le prix sur le Marché du porc breton est stable à 1,390 € le kilogramme.