Génotypage en race charolaise
GDSCAN étoffe son offre

La sélection génétique en race charolaise a pris un nouveau tournant et un coup d’accélérateur certain avec le développement de la génomique en race charolaise. Dans ce contexte, depuis juin dernier, GDSCAN étoffe son offre. Détails.
133083--Prelevement_Poils_GDSCAN_2.jpg
GDSCAN a été lancé en juin 2014, il y a bientôt trois ans. Développé en partenariat avec l’institut Pasteur et l’université hollandaise de Wageningen, ce test de génotypage est le premier à avoir été proposé aux éleveurs charolais. Il est accessible à tous et présente de nombreuses innovations qui répondent aux besoins de l’élevage moderne qui, en plus d’être productif, devra être facilité, plus naturel et moins "interventionniste".

De nouveaux index "fonctionnels"


Pour l’expression des valeurs, une échelle de notation varie de 0 à 10, laquelle échelle, il est vrai, dérange parfois les habitudes prises dans l’ancien système.
Reste que GDSCAN présente des index qui permettent la sélection de caractères nouveaux comme l’instinct maternel des vaches (IM g), le comportement des animaux vis-à-vis de l’Homme (Comp g), la solidité des aplombs (SolAr g), la locomotion (Loc g), la longévité de la mamelle (LoM g) et la fonctionnalité des trayons (FoT g).
Ces nouveaux critères ouvrent la voie à une sélection des animaux sur un aspect qualitatif. Ils auront un impact sur la réduction des charges d’élevage, l’amélioration du confort de travail des éleveurs et celui du bien-être animal.

Voir Image Echelle de notation GDSCAN

Des index de production


D’un point de vue technique, la génomique permet de lire directement dans l’ADN des animaux et ainsi d’obtenir des informations beaucoup plus précoces sur leur potentiel génétique.
Ainsi, par exemple, pour connaître l’aptitude à vêler ou le potentiel laitier qu’un taureau transmet à ses filles, il fallait il y a peu encore attendre respectivement six et sept ans, en clair le temps que suffisamment de filles vêlent et allaitent leurs veaux. La génomique a énormément réduit ce délai, puisque l’on connait désormais dès l’âge de quelques mois le niveau génétique des animaux génotypés ! Cette connaissance permet ainsi d’éliminer les animaux les plus "détériorateurs" avant qu’ils ne fassent souches dans l’élevage !
Par ailleurs, le test permet de valider la compatibilité génétique (VCG) des reproducteurs avec leurs parents et d’identifier s’ils sont ou non porteurs de gènes d’intérêts tel le gène "mh" (gène culard) et le gène "Sans corne".

Onze nouveaux critères…


Nouveauté ! Depuis juin 2016, onze nouveaux caractères de morphologies au sevrage sont disponibles en plus des dix index historiques proposés aux éleveurs.
C’est à partir des dix-neuf notes du pointage au sevrage que sont construits les nouveaux index. Ces derniers évaluent les animaux sur le développement musculaire (DM g), le développement squelettique (DS g) et les aptitudes fonctionnelles via des valeurs inédites : Mufle g, AAv g et AAr g (c’est-à-dire les aplombs avant et arrière) et Rec g, la rectitude du dos.
Des synthèses sur le muscle, notamment DMDos g et DMArM g (dos et arrière-main), indiquent où se positionneront les masses musculaire sur l’animal. L’objectif de ces valeurs est de permettre une sélection plus fine du type morphologique des animaux, mettre en avant les morceaux nobles qui sont les mieux rémunérés, pour répondre efficacement aux besoins de la filière en termes de qualité des carcasses.

Voir Image DMDos g, DMArM g

Légende Image : deux nouveaux index indiquent désormais où se situent les masses musculaires de l’animal.

Index génomique Iboval


Depuis juin 2016 également, l’offre GDSCAN peut être complétée par les Index génomiques Iboval et cela uniquement pour les femelles présentes dans des élevages VA4 et pour les mâles inscrits ou inscriptibles. Cette évaluation propose la version génomique des index Iboval, obtenus en ferme, dans les élevages en contrôle de performances. Elle constitue le dénominateur commun des différentes offres existantes sur le marché.
Cette évaluation est l’aboutissement du programme de recherche Gembal. En race charolaise, les partenaires qui l’ont financé et conduite sont Idele, Inra, Races de France et Allice (ex UNCEIA), cette production fait donc partie d’un "périmètre mutualisé" commun à ces différents acteurs de la génétique.
En apportant aux éleveurs de nouveaux critères de sélection et la possibilité d’additionner dans un même test les productions de la recherche publique, privé et universitaire, GDSCAN est l’offre de génotypage la plus complète du marché. En fonction du volume, le cout d’un génotypage GDSCAN/génomique Iboval est de 70 € par femelles et de 120 € par mâles, auquel s’ajoute une remise exceptionnelle de 10 % pour toute commande avant le 31/12/2016.



Infos pratique


Sur la zone d’Elva Novia, plus de 750 génotypages femelles et 150 génotypages mâles ont été réalisés sur la campagne 2015/16. Ces génotypages sont réalisés à partir d’un échantillon de poil prélevé, soit par les éleveurs eux même, soit par les inséminateurs ou par les techniciens Elva Novia. Cela permet d’être réactifs pour fournir les résultats rapidement à l’éleveur, il faut compter environ six semaines.
Le GDSCAN est accessible à tous, aussi la demande vient-elle autant d’éleveurs sélectionneurs inscrits au HBC que d’éleveurs naisseurs qui intègrent la biotechnologie du génotypage dans le management de leurs élevages.
Les animaux génotypés avant la sortie des nouveaux index de morphologie au sevrage, disposent également des nouvelles informations. Le suivi des analyses et les génotypage sont consultables en ligne, les fiches de résultats accessibles en téléchargement depuis un portail internet. Un accès direct est accessible depuis l’espace personnel sur www.elvanovia.fr (données élevage/portail génomique). N’hésitez pas à redemander vos identifiants si vous les avez égarés !
Aude Torrent






Elevage Thomassin Eric et Romain à Ormes


Cibler et progresser plus rapidement
Eric et Romain Thomassin font vêler 160 charolaises en système naisseur-engraisseur, quelques femelles sont valorisées en boucherie traditionnelle. L’élevage participe régulièrement au concours d’animaux gras comme le Festival du bœuf de Charolles ou le concours d’animaux gras de Pâques de Romenay.
« Nous avons génotypé les trois dernières générations de femelles. Le génotypage nous donne en effet une meilleure connaissance de nos animaux pour réaliser, ensuite, nos accouplements avec plus de précision », explique Eric. « Nos principaux objectifs sont de progresser sur les aptitudes au vêlage et la valeur laitière des mères, la qualité des aplombs et le rendement final. On recherche des animaux avec peu d’os et de bonne masse musculaire »
« L’information sur le gène "mh" (gène culard) nous permet d’accoupler en connaissance de cause pour sécuriser encore plus les vêlages en particulier pour les génisses », poursuit l’éleveur. « Par contre, sur d’autres femelles plus âgée, on accouple "mh" sur "mh" pour faire quelques bêtes épaisses ».
« A l’avenir, nous envisageons d’intensifier l’utilisation de la semence sexée "dose femelle" sur les génisses pour cibler et progresser rapidement sur certaines lignées et "dose mâle" sur les vaches plus ordinaires ».