Tendance commerciale semaine 51-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Comme on pouvait le craindre, les anti-viandes continuent leurs actions (blocage de l’abattoir de La Talaudière par une association qui prône le végétalisme) et donne lieu a une nouvelle exposition médiatique manifestement bienveillante ; difficile au regard de la détresse actuelle des éleveurs (lire à ce sujet en page de cette même édition). Le bien-être animal est pris en compte par les acteurs de la filière, mais ces associations extrémistes - intégristes ? - en demandent toujours plus et demandent en fin de compte l’arrêt des abattages d’animaux, donc la mise à mort d’une filière de plus de 500.000 acteurs en France ! Personne ne les oblige certes à manger de la viande, mais vouloir sacrifier sur l’hôtel de cette idéologie toutes les filières animales est une utopie suicidaire pour notre économie. Le temps de la raison doit en urgent revenir sur le devant de la scène. S’il devait n’y avoir qu’un vœu pour 2017…
Les équilibres commerciaux sont toujours fragiles, avec une production qui a toujours de la peine à correspondre à la demande des consommateurs, d’où un conflit permanent entre la production et la transformation. Les tarifs sont toujours très loin des coûts de production avec une moyenne annuelle des vaches charolaises de type "R=" sur les marchés à 3,55 € contre 3,80 € en 2015, soit une baisse de -0,25 €. La mise en place de la charte "Cœur de gamme" reste encore limitée en matière de volumes, même si les retombées économiques sont grandement appréciées par les éleveurs qui ont la chance de voir certains de leur animaux obtenir ce sésame. Les organisations de producteurs maintiennent la pression sur les enseignes qui ne sont pas rentrées dans cette démarche, Intermarché en particulier, même si ces dernières mettent aussi en place des filières en partie favorables aux éleveurs. Pour le consommateur, il est aujourd’hui difficile de s’y retrouver dans cette jungle des filières. Les éleveurs restent attentifs à ce qui est mis dans les magasins, mais ils ont toujours très peu de prise sur la restauration hors domicile où les viandes originaires de l’UE restent encore et toujours largement présentes. En dépit des engagements de nombre d’élus et de gestionnaires…
Au niveau des marchés, l’activité de cette fin d’année est relativement stable avec des commandes assez modestes pour cette semaine de Noël. Les familles se réservent pour le réveillon et orientent leurs achats sur les cadeaux. Aussi la demande est-elle mesurée mais, heureusement, l’équilibre offre/demande permet de maintenir les prix dans les blondes d’Aquitaine (lourdes), limousines ainsi que dans les femelles charolaises de qualité bouchère de type "U" et "E" de conformation. La tendance est au maintien des prix dans les bonnes vaches viandées (type "R+/U"), ainsi que dans l’ensemble des réformes allaitantes de choix secondaire ou bas de gamme. En réformes laitières, la demande se tasse avec des cantines fermées du fait des vacances. De son côté, l’offre reste assez abondante avec des cessations d’activité. Les tarifs se maintiennent pour les vaches frisonnes ou montbéliardes. En jeunes bovins, l’activité export va tourner au ralenti pour la fin de l’année avec des tarifs qui se maintiennent dans les charolais.

Bovins d’embouche et d’élevage
L’activité commerciale de cette fin d’année ne fait pas apparaître de grands changements dans le secteur maigre. Face à des tarifs qui sont relativement stables depuis quelques semaines dans la viande, les engraisseurs peuvent mieux caler leurs prix d’achat. La gamme tarifaire est très large en fonction des races, de la conformation, du poids et surtout du potentiel de croissance des animaux.

Broutards
Comme l’an passé, la dernière semaine de l’année et la première de 2017 auront une activité nulle ou très faible à l’export tout comme pour la repousse. Cette période est souvent utilisée pour faire récupérer les chauffeurs ou les salariés sans désorganiser l’activité des entreprises. En l’absence d’échanges à l’export, la grande majorité des marchés français seront fermés de ce fête entre les fêtes. L’activité ne devrait réellement redémarrer que sur la 2e semaine de janvier après l’Epiphanie en l’Espagne.
L'ambiance commerciale se détend face à une demande qui prend de l’avance sur la trêve de fin d’année. Les échanges sont plus réguliers avec une légère reprise tarifaire pour les bons mâles pesant entre 300 et 450 kg vaccinés. Les tarifs se maintiennent pour les sujets ordinaires ou non vaccinés. En laitonnes, le repli de l’offre permet un écoulement assez régulier dans les bonnes charolaises vaccinées exportées sur l’Italie. Les échanges sont plus tendus dans les sujets ordinaires à destination de l’Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement

L’activité commerciale est plus difficile dans les montbéliards avec de grosses sorties sur l’Est de la région, ce qui entraîne un recul des cours. Les tarifs se maintiennent dans les holsteins. La demande est soutenue dans les bons veaux charolais, limousins, croisés allaitants ou croisés de race mixtes lourds et viandés avec un recul de l’offre et des tarifs plus rémunérateurs pour les éleveurs. La commercialisation reste sélective dans les veaux plus croisés communs.

Ovins

Les achats pour les fêtes sont terminés et la demande se tasse. L’activité commerciale reste néanmoins assez ferme face au recul de l’offre. Les agneaux laitons restent demandés avec des tarifs fermes sur les marchés. Les tarifs se maintiennent dans les brebis convenables.

Porcs
La demande est mesurée à l’approche des fêtes de fin d’année, mais le prix de marché demeure stable à 1,301 € du kilogramme sur le Marché du porc breton dans une ambiance d'équilibre entre le disponible et les perspectives d'activité liées aux opérations de promotion qui vont démarrer dès le début janvier. L'évolution des poids carcasse est toujours à la baisse modérée. Dans l'Europe, en fin de semaine passée, le Nord était à la baisse, la France et l'Espagne stable et l'Italie à la hausse. A noter qu’en cette fin d’année, du fait de l'absence de jours fériés tant à Noël que pour le jour de l'An, l'activité devrait beaucoup plus fluide que lors des années passées. Les reports massifs de porcs pour les semaines 1 et 2 de 2017 devraient ainsi être évités.