Bois-Sainte-Marie
Les bénédictins en précurseurs

Autrefois siège d’une châtellenie royale et centre d’un archiprêtré de 32 paroisses, la commune de Bois-Sainte-Marie est aujourd’hui connue pour son église qui témoigne d’une prospérité passée.
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L’ancien nom de la commune Sancta Maria de Bosco rappelle que ce bourg était situé par le passé dans une zone fortement boisée. C’est en 998 que l’on trouve trace pour la première fois, dans une charte de recueil d’actes de Cluny, du nom de Bois-Sainte-Marie. A l’origine, il y avait un prieuré de moines bénédictins. Il fut détruit au seizième siècle lors des guerres de religions. A l’époque médiévale, la ville était entourée d’un rempart percé de trois portes. L’importance de la population était due à la destruction de la citadelle de Dun en 1181. Ce village était alors le siège d’une châtellenie royale et le centre d’un archiprêtré de 32 paroisses. Bois-Sainte-Marie possédait un hôtel des monnaies, un grenier à sel et même une prévôté, premier degré de la justice royale. Le village n’a pu échapper aux ravages des Armagnacs puis des Calvinistes. A partir du XVe siècle, le bourg voisin de La Clayette a pris de l’importance. Ce qui entraîna de facto une perte d’influence.

Désaccord entre spécialistes


Classée monument historique en 1862 et témoin d’une prospérité ancienne, l’église fut construite par étapes successives au onzième siècle pour le chœur (vers 1050) et au début du douzième pour le transept et la nef. Néanmoins, les spécialistes ne sont pas toujours d’accord sur la datation. Cette bâtisse dispose d’un déambulatoire dépourvu de chapelles rayonnantes, peu commun dans le Brionnais et semblable à celui de Paray-le-Monial,. La voûte d’arêtes du déambulatoire est portée par des faisceaux de colonnes particulièrement rares. A l’extérieur, le chevet est décoré de bandes lombardes et de chapiteaux sculptés. Le transept, avec son triforium et sa coupole centrale, supporte le haut clocher. Etant donné sa structure proprement clunisienne, la nef a probablement fait partie d’une deuxième étape de construction. Les quatre travées sont voûtées en berceau brisé et un éclairage direct est assuré par les fenêtres hautes au-dessus des grandes arcades de profil brisé. Les bas-côtés voûtés d’arêtes sont prolongés par le déambulatoire sensiblement plus bas. Les chapiteaux de la nef sont sculptés de plusieurs scènes variées de l’affrontement des forces du bien et du mal mêlant animaux, monstres et personnages. L’extérieur de l’église est également pourvu de décorations entre arcatures sur colonnettes, modillons sculptés et chapiteaux. Cet édifice a été restauré et même partiellement reconstruit par l’architecte Millet au milieu dix-neuvième siècle.