Collonge-en-Charollais
Une colonie devenue village

De la longue histoire de Collonge-en-Charollais, les plus anciens se souviennent encore aujourd’hui des hauts faits d’armes lors du second conflit mondial.
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Collonge-en-Charollais tire son nom du latin colonia ou colonica qui évoque les invasions germaniques au IVe siècle. Le colonat était une institution du Bas-Empire selon laquelle un homme - le colon - était attaché à perpétuité à sa terre (ainsi que ses descendants) pour la cultiver moyennant une redevance en argent ou en fruits. Colonia indiquait l’installation autorisée d’un colon tandis que colonica désignait sa ferme. A partir du Xe siècle, le terme de colon se confond avec le mot de cultivateur.
Collonge relevait autrefois du baillage de Charolles et de la baronnie de Joncy. Son église Saint-Étienne et la paroisse faisaient partie du diocèse de Mâcon et de l’archiprêtresse du Rousset. Elle se situe au-dessus d’une source. Le soubassement du clocher remonte à l’époque romane, probablement au XIe siècle, comme le laissent supposer les deux passages derrière les autels latéraux aujourd’hui murés qui servaient aux processions liturgiques. A l’époque gothique, un chœur avec chevet plat fut installé et deux chapelles latérales ajoutées. La fenêtre axiale du chœur garde intacte son vitrail du dernier quart du XVe siècle. Il représente le Christ en majesté entouré de symboles des quatre évangélistes : l’Homme pour saint Mathieu, le bœuf pour saint Luc, le lion pour saint Marc et l’aigle pour saint Jean. Un cartouche lapidaire de 1460, encastré dans le mur du croisillon nord, rappelle le souvenir du curé Lambert. Dans le chœur, ont été encadrés une mystérieuse inscription en grec et un bout de la litre (bande mortuaire). Dans l’allée centrale de la nef se trouve une dalle funéraire décorée d’une croix et d’un calice. Sous les bancs du coté nord se cache une belle pierre tombale de 1600 de Claude de Borde, seigneur de Montvoisin, et de Toussaine de Lugny, sa femme. Le clocher a été rasé en 1793. Une des cloches de 1772 se trouve toutefois dans le clocher actuel.

Monument commémoratif


Au milieu des hameaux de la commune passait la voie romaine secondaire de Mâcon à Autun. Elle traversait la crête montagneuse du Mont-Saint-Vincent au lieu-dit en Portus. Cette crête forme la ligne de partage des eaux entre Guye et Bourbince, donc entre Saône et Loire. Collonge fut un haut lieu de résistance. Le Camp des loups compta environ 80 maquisards répartis en petits groupes dans les bois de Maranges et Chaleûtre. En juillet 1944, un camp de regroupement - le camp Jean Pierson en hommage à ce résistant tombé à Moroges le 28 mars de cette même année - est créé à Portus et abrite jusqu’à 1.200 maquisards. Un monument érigé à Maranges commémore le massacre par les allemands de 7 jeunes résistants le 27 mai 1944.