Tendance commerciale semaine 29
Les marchés à la loupe

Publié par Cédric Michelin
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Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Si la saison estivale est bien lancée, les températures qui montent pour devenir caniculaires dans certaines régions sont un nouveau un frein à la consommation de viande bovine. Les pièces à griller et les brochettes s'écoulent normalement, mais les morceaux “avant” sont difficiles à valoriser. Les légumes et les fruits de saison ont en revanche la cote dans les magasins.
Du côté de la production, l'offre reste suffisante avec des sorties d'herbage qui couvrent les besoins des industriels dans le domaine des races à viande. Dans les zones de polyculture, les éleveurs sont accaparés par les moissons et sont moins disponibles pour la vente de leurs animaux.
Sur les marchés, l'activité commerciale fait apparaître une relative stabilité des prix avec un bon équilibre entre l'offre et la demande. Les acheteurs voudraient peser sur les prix face aux difficultés dans l'écoulement de la viande, mais les disponibilités conjoncturelles ne le permettent pas. Les transactions restent néanmoins très calmes dans les femelles haut de gamme avec un plafonnement des prix. Le placement est normal sans plus ni moins dans les bonnes génisses et jeunes vaches charolaises et limousines. La demande d'une grande partie des acheteurs reste ciblée sur les vaches type “R” avec de l'entrée de gamme pour les barquettes des GMS et des animaux plus lourds pour les rayons traditionnels. L'écoulement est assez régulier pour les allaitantes de choix secondaire avec des tarifs qui se maintiennent, même si des écarts de prix significatifs sont observés dans les animaux légers ou de moindre conformation.
Dans les laitières, l'érosion de l'offre oblige les industriels à lâcher quelques centimes dans les bonnes vaches frisonnes et montbéliardes, mais la vente reste sélective dans les vaches bas de gamme (légères et sans viande). La demande est atone pour les taureaux de réformes. En jeunes bovins, la demande italienne demeure peu soutenue malgré le démarrage de la saison estivale et le marché intérieur reste pénalisé par l’abondance de femelles. La modestie de l'offre ne permet qu'un maintien des cours dans les charolais et très loin des attentes des éleveurs.
Bovins d’embouche et d’élevage
Le temps séchant freine l'ardeur des herbagers, même si les prairies sont encore vertes dans certaines régions. La modestie de l'offre entraîne des échanges assez réguliers et des tarifs sans changement dans la grande majorité des animaux de gabarit destinés à l'embouche. Les acheteurs restent en revanche très réticents dans le bétail trop maigre ou de moindre conformation.
Broutards
Du côté italien, les besoins sont réduits, mais la baisse des volumes de ces dernières semaines (travaux d'été) limite la pression des exportateurs. La tension reste néanmoins palpable avec des éleveurs inquiets de la dévalorisation de leurs produits. Les événements (putsch) en Turquie de la semaine passée ne sont pas là pour les rassurer. Les tarifs se maintiennent dans les bons broutards lourds pour des sorties de fin d’année. Les taurillons plafonnent. La demande sur le marché intérieur est très calme par ces fortes chaleurs et pendant les moissons. Le tassement du prix des broutards tend également à retarder les achats. Le commerce est tendu dans les mâles charolais ou limousins légers. La vente est laborieuse dans la marchandise de moyenne conformation. En femelles, la demande est assez soutenue pour les bonnes charolaises exportées sur l'Italie. Les transactions sont en revanche difficiles pour celles de choix ordinaire, avec des engraisseurs espagnols fortement touchés par la dégradation du prix de la viande et du manque de consommation.
Veaux d’élevage et d’engraissement
Les fortes chaleurs font chuter les ventes de viande de veau, le manque d'atelier d'engraissement avec un certain nombre d'engraisseurs qui ne veulent pas rentrer de veaux à cette saison (vacances), et des disponibilités en progression sur le marché, permettent aux intégrateurs d'imposer une nouvelle dépréciation des cours. Une baisse de 10 à 25 € est encore observée sur les veaux frisons, abondances ou montbéliards avec un tri sévère dans les veaux légers. Mauvais commerce dans les croisés laitiers avec trop d’offres pour les besoins. Dans les veaux croisés de race à viande ou dans les limousins et charolais, la dépression commerciale est marquée dans les sujets ordinaires (notamment dans les femelles) qui feront des veaux de viande type “R” en finition. La marchandise de qualité résiste mieux à la pression des acheteurs même si les tarifs sont en baisse.
Ovins
La demande des abattoirs est plus ferme pour approvisionner les zones de vacances. Les ventes de grillades seront au rendez-vous. La commercialisation est fluide sur l’ensemble des marchés avec une meilleure tenue des prix dans les bons agneaux. Dans les brebis, la demande est plus ferme dans les bonnes lourdes expédiées sur le Sud de la France et pour l’export sur l’Italie. Les cours sont mieux défendus.
Porcs
Le statu quo est souvent de mise après la semaine écourtée du 14 juillet. L’activité des industriels et des salaisonniers est correcte avec la demande estivale en produits de grillade ou de pique-nique. La Chine reste très présente sur le marché européen, où les prix se maintiennent sans difficulté. Le cours sur le Marché du porc breton était relativement stable ce lundi à 1,459 € du kilogramme (+0,004 €).