Tendance commerciale semaine 41-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
La détente observée depuis une semaine est-elle une tendance de fond provoquée par les actions des éleveurs en faveur du "Cœur de gamme", ou due à la conjonction d’une offre moins fournie en face d’action promotionnelle de certaines enseignes sur la race charolaise ? Cette détente est peu commune à une saison où la consommation est, elle, traditionnellement pénalisée par l’approche des vacances de la Toussaint, l’arrivée des taxes automnales, voire de la chute des températures qui va engendrer le redémarrage des chauffages.
La mise en place de la démarche "Cœur de gamme" est lente, mais elle se structure. Et les retombées sont bien réelles pour les éleveurs qui ont la chance d’avoir des animaux qui intègrent cette démarche dans les GMS. De nombreux animaux bénéficient également de plus-values lorsqu’ils entrent dans des filières spécifiques souvent basées sur la Charte des bonnes pratiques d’élevage. Cette image du respect de l’animal et de son alimentation devra être accompagné du maillon Abattage de la filière pour regagner le cœur des consommateurs et pouvoir affronter avec sérénité les minorités anti-viandes et leurs attaques. Des pays comme l’Allemagne, l’Italie ou l’Irlande ont dû ou sont en train d’évoluer vers une filière plus éthique pour enrayer la chute de la consommation.
Sur les marchés en vif, les volumes sont stables, mais ils sont plus en adéquation avec les besoins des abattoirs. Dans le domaine des viandes haut de gamme, même si l’ambiance n’est pas au beau fixe, les tarifs se maintiennent face à un débouché de niche. L’écoulement est assez fluide avec cependant des hausses très limitées dans les charolaises finies en raison de volumes contenus. La tendance est au maintien des prix dans les allaitantes de choix secondaire dans l’attente des sorties d’automne. Dans les laitières, les industriels ont stabilisé les prix, avec une offre quelque peu ralentie par les travaux de saison. En jeunes bovins, le manque de dynamisme du marché intérieur et la concurrence pour se placer sur un marché italien qui privilégie sa production intérieure n’entraînent pas d’éclaircie malgré une production qui est très loin des volumes de l’an passé. Les tarifs se maintiennent avec difficulté dans les charolais ou limousins.
Bovins d’embouche et d’élevage
La légère détente commerciale dans la viande ne semble pas convaincre les engraisseurs qui restent très prudents. Les animaux de gabarit comme ceux bien conformés gardent la faveur des engraisseurs, mais les achats se font sur les bases tarifaires de la viande. Le tri reste marqué dans le bétail ordinaire ou de second choix, mais les tarifs se sont stabilisés face au recul de l’offre.
Broutards
Les volumes restent mesurés avec des éleveurs qui profitent d’une météo encore assez clémente pour rattraper les kilos non pris du fait de la sécheresse de cet été. Malgré une demande italienne mesurée, l’adéquation entre l’offre et la demande permet un commerce assez régulier dans les bons mâles charolais ou limousins de moins de 400 kg pour des tarifs en légère progression. La météo sera le métronome de l’orientation commerciale de cet automne. La demande se montre en revanche très calme du côté des engraisseurs français ou espagnols, ce qui complique la vente dans les sujets ordinaires ou plus légers. Dans les femelles, la commercialisation demeure régulière pour les bonnes laitonnes. Le commerce est plus calme dans les ordinaires pour l’Espagne.
Veaux d’élevage et d’engraissement
Le climat commercial reste morose avec un nombre de places disponibles insuffisant pour absorber des vêlages abondants. La situation est extrêmement compliquée, car les intégrateurs contingentent leurs rentrées. Les tarifs sont malmenés dans les veaux holsteins, abondances ou montbéliards avec de fortes baisses. Les besoins du marché espagnol en gros veaux montbéliards sont moins soutenus face à un encombrement de ce marché. En croisés laitiers, les tarifs sont très discutés avec des engraisseurs qui accentuent la pression faute de place disponible. Dans les veaux de race à viande, le commerce est également plus compliqué avec des engraisseurs qui font pression sur les prix avec un recul des besoins pour les sorties des vacances d’hiver. Les tarifs se replient dans les bons croisés montbéliards. Le commerce est très difficile dans les femelles ou les veaux ordinaires ou plus légers avec des tarifs en forte baisse.
Ovins
Les besoins sont en recul, du fait d’une consommation qui se tasse. Les très bons agneaux restent demandés et correctement valorisés, mais le tri se montre plus sévère dans la marchandise de second choix, trop lourd ou gras. En brebis, les transactions sont également très sélectives avec une demande ciblée sur la qualité au détriment du second choix.
Porcs
Le prix du porc se replie sous l’impulsion de l’Allemagne qui a vu ces volumes d’abattage se tasser sur septembre. Les abatteurs ont profité d’une semaine avec un jour férié pour faire baisser les prix de 0,12 centimes en deux semaines. Les autres marchés européens n’ont d’autre choix que de s’aligner sur le principal producteur de l’Uinon européenne. Les stocks sont pourtant très bas et la production tend également à reculer. L’avenir dépendra de la tonicité des marchés à l’export, alors que la consommation stagne. Les cours sur le Marché du porc breton se replient en une semaine de 0,055 € du kilogramme à 1,458 €.