Mode de vie urbain
Changement de vi(ll)es !

Publié par Cédric Michelin
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Les "anciens" des villages et les agriculteurs ont constaté nombre de changements de style de vie en campagne. Mais la ruralité n’est pas seule concernée. Les villes - et leurs périphéries - évoluent aussi. L’urbanisation est d'ailleurs un phénomène mondial. Désormais, les villes sont approvisionnées par des intermédiaires, pas forcément ruraux. Pour bien continuer de les servir, il faut donc apprendre et comprendre comment évolue le mode de vie de vos "clients" ? Leur emploi du temps semble exploser dans tous les sens…
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D’ailleurs ce n’est pas un hasard si l’étude a été réalisée par l’institut de sondage OpinionWay pour le compte d’Auchan : Direct, la filiale e-commerce du groupe de grande distribution. Tout un symbole même des 50 dernières années marquées par l’exode rural, la grande distribution, les zones commerciales péri-urbaines, la délocalisation des multinationales et le déclin du "petit" commerce de centre-ville, avec le nouveau développement des ventes par correspondances, démultipliées depuis l’adoption massive d’Internet et du Web.
C’est donc un bouleversement fondamental que ressentent 93 % des urbains. Ces derniers sont convaincus que leur quotidien a « profondément » changé au cours des dix dernières années. Un bouleversement fondamental donc.
Évidemment, le développement informatique et des réseaux (télécom, web…) n’y est pas pour rien. 72 % des français passent plus de temps sur Internet : 2h40 par jour la semaine et 2h58 le weekend. Une évolution « radicale », toute génération confondue, qui n’est pas sans se faire au détriment d’autres "activités" : dormir (pour 47% des sondés), shopping (47%), du temps consacré aux amis (47%), se ressourcer (44%), lire (43 %), faire du sport (42%) ou passer du temps avec sa famille (38%). Internet n’est pas seul responsable de tous ces maux et d’autres "activités" prennent aussi plus de temps pour les urbains : pour faire les courses alimentaires (38 %), à accomplir les tâches ménagères (38%), passer du temps dans les transports (34%) et au bureau (33%).
A ce propos, 44 % des urbains actifs ont le sentiment que leurs journées de travail au bureau se sont allongées, déclarant être au travail 7h23 par jour en semaine auxquelles il faut rajouter 1h12 maintenant à la maison et 3h18 le weekend ! Loin des clichés donc des 35h ou 39h effectives, avec 46-47 h par semaine en réalité !
Les outils pour travailler en mobilité ont clairement changé ces paramètres puisque 13 % travaillent le matin avant d’aller au travail (sic), 24 % le soir après, 21 % le samedi et 17 % le dimanche. La frontière entre vie professionnelle et vie personnelle s’atténue…

« Mieux manger »



Forcément, qui dit étude réalisée pour la filiale e-commerce d’Auchan dit zoom sur les critères d’achats de produits alimentaires. Face à ces nouveaux modes de vie, provoqués aussi par la "crise" économique, les urbains recherchent à « mieux manger ». Une bonne nouvelle pour les producteurs agricoles et viticoles français qu'il convient d'analyser. Pour eux désormais, le "graal" du meilleur rapport qualité/prix est un mix entre promotions (50 %), la composition du produit (50%) et les produits certifiés bio (43%). Pour arriver à ce "graal", les clients disent vouloir consommer plus de produits français (40 %), plus de produits régionaux (36%), plus de produits végétariens (16%) ou vegan (12%) et 7 % pour les produits communautaires.
Qui dit manque de temps ne veut plus forcément dire grandes surfaces en libre service. Dernière attente forte pour les urbains, 89 % aimeraient être livré à leur domicile tous les jours des produits frais : pains et viennoiseries (41%), légumes et fruits (36%), 16 à 18% pour les boissons, les viandes, les poissons, les produits de crémerie et enfin des plats préparés par des restaurants (18%).

Méthodologie : Étude réalisée en ligne du 28 octobre au 4 novembre 2016, auprès d'un échantillon de 1.028 personnes représentatif de la population urbaine française résidant dans les métropoles du Grand Paris, de Lyon, de Lille et d'Aix-Marseille-Provence, constitué selon la méthode des quotas.




Noël, Black Friday, Cyber Monday, 11/11, 9/9…



Les ventes par correspondances explosent. Web et logistique ont révolutionné ce canal de distribution. Pour preuve, selon les estimations de la Fevad (Fédération du e-commerce en France), les ventes de Noël -novembre et décembre- devraient peser pour plus de 13,5 milliards d'euros, soit une hausse de 10% par rapport à l'an dernier. Près de 9 acheteurs sur 10 (87%) prépareront leurs achats de Noël sur le Web, selon Mediamétrie/NetRatings et ce sont ensuite 32 millions (+2M/2015) d'internautes qui envisagent d'acheter leurs cadeaux de Noël en ligne. Avec un budget global de 329 euros (341 € en 2015) en magasin ou en ligne, le web va peser pour 195 € (199 € en 2015), soit 59 % du total ! Les cyberacheteurs seront donc encore majoritaire cette année, en valeur et presque en nombre !



Les produits culturels et les jouets font course en tête, suivis par la mode vestimentaire. Après les soldes en ville et à la campagne, deux événements majeurs débarquent en France : le Black Friday (jeudi 26 novembre) et le Cyber Monday (lundi 28 novembre) motivant 89 % des cyberacheteurs à profiter des promotions "monstres". Reste que la majorité des achats sont concentrés sur la 2e quinzaine de novembre (36%) et sur la première quinzaine de décembre (37%).



Dans d’autres pays, américains ou asiatiques, les achats par Internet (mail, web, e-commerce, Smartphones…) explosent aussi. La Chine a même donné un aperçu du commerce du futur, avec Alibaba (équivalent d’Amazon entre autre) le 11/11, jour de son Global shopping festival, qui marrie ventes en ligne et en magasins. Près de 18 milliards de dollars ont été dépensé là-bas en 24 h (175.000 commandes/seconde !), avec des événements dignes des Oscars à Hollywood et ses stars internationales. Fort de ce succès, Alibaba va décliner l’opération, le double 9 (9/9) de chaque année, pour un jour dédié aux vins ! Ces événements s’exportent eux aussi puisque l’année prochaine, Alibaba annonce vouloir conquérir l'Asie du Sud-Est en 2017, puis le reste du monde. Peu connu en Europe, une quarantaine de marques occidentales ont rejoint Tmall (sa plateforme BtoC) en 2016, dont La Roche Posay, Caudalie, Guerlain, Maserati, Nike, Adidas, New Balance, Bosch, Unilever… 14.943 marques internationales ont séduit 47 millions d'acheteurs pour 27% du volume d'affaires de la journée.