Anzy-le-Duc
Primauté de la religion

Depuis plus de mille ans, la commune d’Anzy-le-Duc est imprégnée par la religion comme en témoigne Notre Dame de l’Assomption.
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Le village d’Anzy est le site d’Enziacum où se trouvait au IXe siècle la demeure de Letbalt, viguier de Semur-en-Brionnais, et sa femme Altaric de Poitiers. En 876, le couple fait don de son domaine à la puissante abbaye de Saint-Martin d’Autun. Un prieuré bénédictin y fut construit vers 880 sous la direction du moine Hugues de Poitiers, arrivé de Saint-Savin-sur-Gartempe en Poitou. Une première église fut bâtie, dédiée à la Sainte-Trinité, la Sainte-Croix, la Sainte-Mère de Dieu et Vierge Marie. Elle était entourée d’un hospice et de locaux monastiques. Après la mort de l’abbé en 930, un culte important se développe pour saint Hugues d’Anzy, renforcé par plusieurs miracles. Ses reliques furent révélées en 1001 et un nouveau tombeau est érigé pour le saint. La translation solennelle du corps eut lieu en 1001. En 1025, les reliques furent emmenées au deuxième concile d’Anse. Soutenu par Odilon de Cluny, le prieuré obtient de nouveaux moyens et l’église prieurale fut reconstruite en plusieurs étapes au XIe siècle. Cette église, dont on conserve probablement la crypte, avait une nef sous charpente et un chœur bénédictin. Elle fut agrandie dans le nouveau style roman jusqu’au début du XIIe siècle et dotée d’un décor important.

Classé Monument historique


Le prieuré fut agrandi et transformé en un monastère complet, défendu par des enceintes et des tours. Il prospéra jusqu’à la fin du Moyen-Âge. Le déclin commence par les pillages et ravages des troupes anglaises du Prince Noir en 1368, la mise à sac par les Huguenots en 1576 qui dispersent les reliques et le passage des Ligueurs catholiques en 1594. La flèche du clocher fut incendiée par la foudre en 1652. Le prieuré fut restauré en 1654 par Philippe Bouton. Le monastère fut sécularisé à la Révolution. La crypte et les bâtiments du prieuré furent vendus en 1791, d’autres bâtiments seront démolis. L’église fut utilisée comme entrepôt et son portail ouest mutilé. L’église fut achetée par quatre habitants en 1808. Elle devint église paroissiale dédiée à Notre Dame de l’Assomption en 1818 quand elle fut rachetée par la commune après la destruction de l’ancienne église paroissiale du village qui se trouvait sur le cimetière des Colins. Elle fut classée Monument historique en 1851. Le portail du prieuré ne le fut qu’en 1922 et les bâtiments du prieuré en 1992. A cette époque sont découvertes les fresques du chœur dégagées en 1854-1855 et restaurées en 1857. La crypte, transformée en cave après la Révolution, fut donnée à la commune en 1987 par le propriétaire du prieuré. Elle fut restaurée et ouverte au public en 1994. Des fouilles ont rétabli l’accès primitif au niveau des transepts. Le portail du prieuré a été restauré en 2002.