Le Tour du monde en épices à Saint-Martin-du-Tartre

Le Rhum se taille une place de choix

Après des études d’archéologie médiévale, Sandrine Devlieger exerce son métier d’archéologue pendant cinq années à Solutré. « Mais je commençais à m’ennuyer. J’ai beaucoup voyagé et effectué de nombreuses recherches. Je me suis intéressée aux épices et j’ai rencontré des producteurs. Les épices étaient omniprésentes dans la cuisine au Moyen-Âge ».
C’est alors qu’elle décide de créer son entreprise en avril 2009 : Le Tour du monde en épices. Habitant à Saint-Martin-du-Tartre, c’est donc logiquement qu’elle y implante sa boutique. « J’ai inventé mon métier. Je savais que cela allait être dur. Mais aujourd’hui, j’ai six salariés ». A la base, l’idée était de ramener quelques épices. « J’ai commencé modestement avec quelques petites commandes. Je n’avais que 30 références d’épices pour un total de 250 kg ». Mais à sa grande surprise, elle écoule tout son stock en moins de trois mois grâce au bouche à oreille. Succès aidant, Sandrine décide alors de franchir une nouvelle étape en faisant l’acquisition d’un terrain, toujours à Saint-Martin-du-Tartre, et d’y faire construire un bâtiment. « J’avais aussi, dès le départ, la volonté d’offrir une vraie pédagogie autour du produit. C’est une super aventure, un bonheur partagé ».
Au fil des années, Le Tour du monde en épices passe de 30 à 400 références, dont une centaine concoctées sur place. Réputation aidant, l’entreprise fournit quelques maisons renommées à l’image de Mulot & Petitjean. « Nos plus gros clients sont les transformateurs, les minoteries, l’aéroport de Paris… Notre clientèle est composée à 80 % de professionnels ».
Accessible au public, le magasin de Saint-Martin-du-Tartre est également un "show room" pour les professionnels qui sont accueillis le lundi. Quant à la boutique ouverte le 8 décembre 2016 rue de la Citadelle à Chalon-sur-Saône, elle permet d’attirer une nouvelle clientèle. Succès aidant, Le Tour du monde en épices a fait des petits puisqu’une franchise a vu le jour à Waterloo... en Belgique !

La course du rhum

Offrant une très large gamme de thés, de tisanes, de cafés, de cacao (Côte-d’Ivoire et Madagascar) et de miels, Sandrine Devlieger a souhaité se diversifier un peu plus en proposant du rhum. Une idée qui a germé au moment de l’arrivée dans l’entreprise de son époux, Frédéric. « Son arrivée au sein de l’équipe a été un déclencheur ». Le rhum provient de Jamaïque et de Trinidad et Tobago. Arrivant à soixante-dix degrés, il descend à quarante degrés. « Nous le transformons avec nos épices », ce qui permet d’offrir, depuis un peu plus d’un an, une variété plus sucrée, plus européenne avec quatorze parfums. « Nous allons travailler des mélanges plus sucrés pour faire évoluer la gamme ». Quant au futur de l’entreprise, Sandrine aimerait faire le tour du monde en épices, en famille. « Aller là où je n’ai aucune épice comme le Pérou par exemple. Mais aussi ouvrir d’autres franchises ».

Former et informer

L’un des souhaits de Sandrine Devlieger est de faire partager son savoir et sa passion au plus grand nombre. Cela se traduit notamment par l’organisation de plusieurs ateliers de deux heures tout au long de l’année. On pense ainsi, à Chalon-sur-Saône, à l’atelier Ayurvéda en compagnie de Gérard Bufin pour initier les participants aux épices avec un mélange sur-mesure offert à chaque stagiaire. Il y aura également l’atelier cuisine avec Laurence Radouan. Dans la cité de Niepce, elle proposera de s’immerger dans les saveurs de La Nouvelle Orléans, de l’Inde, de Madagascar, du Vietnam et des Antilles avant de repartir avec son mélange d’épices. Quant à Sandrine, elle dévoilera, à Saint-Martin-du-Tartre, l’art du dosage. L’occasion d’apprendre les petits et les grands secrets des épices avec moult idées recettes tout en quittant les locaux avec sa composition.