Tendance commerciale semaine 12-2017
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Même si la pluie est de retour (mais en faible quantité…), la douceur printanière regonfle le moral des éleveurs qui sont déjà nombreux à avoir effectué une mise à l’herbe pour le plus grand bonheur des vaches, heureuses de retrouver de la verdure.
Le paysage commercial reste dans l’attente des animations commerciales autour de Pâques lesquelles devraient redonner une vision positive de la viande auprès du grand public, avec des éleveurs passionnés qui mériteraient un coup de projecteur des médias après le matraquage négatif et si injuste de tous ces derniers mois. Les nombreux concours d’animaux de boucherie qui vont se dérouler sur les prochains jours (à commencer par Autun et Romenay) sont des lieux privilégiés où la conformation, la finesse et la finition sont à l’honneur. Dans un contexte de défiance des consommateurs, il est parfois bon de montrer ce qui est beau et bon.
Le paysage du commerce de la viande bouge. L’affaire du trafic de viande au Brésil, premier exportateur mondial, fait bouger les lignes. De nombreux pays ont suspendu leurs importations, à commencer par la Chine, ce qui aura inévitablement de lourdes conséquences tant sur le prix de la viande au Brésil que sur de possibles soucis d’approvisionnement chez leurs plus importants clients… L’affaire est si grave que le président brésilien en personne a pris le dossier à bras le corps : ce secteur est en effet très important pour l’économie de ce pays. De son côté, l’Europe a demandé davantage de contrôles et l’interdiction des entreprises incriminées. Peu de répercussion pour l’heure sur le marché français, notre pays important très peu de viande brésilienne pour une destination principalement orientée vers la RHD (restauration hors domicile) ou la transformation. Ce qui est le plus à redouter, c’est l’utilisation médiatique qui en sera faite au détriment de toutes les viandes…
Sur les marchés, la demande est peu soutenue dans les animaux haut de gamme, alors que les acheteurs vont concentrer leurs achats sur les concours d’animaux gras où l’offre sera plus abondante que l’an passé. La consommation patine dans les bonnes femelles et les bouchers attendent avec impatience les fêtes pascales pour communiquer et relancer la demande. Les tarifs plafonnent dans les bonnes génisses et les jeunes vaches charolaises de qualité bouchère. Dans le domaine des allaitantes de choix secondaire et bas de gamme, la réduction de l’offre avec les mises à l’herbe, facilite les échanges et le maintien des cours. En réformes laitières, même si elle tend à s’atténuer, la tendance reste positive dans les vaches frisonnes et montbéliardes. L’équilibre offre/demande des prochaines semaines sera marqué par un recul de la demande pour les vacances de Pâques. En jeunes bovins, la dégradation du prix de la viande en Italie, faute de consommation, a un impact direct en France avec des tarifs plus discutés et surtout des reports d’enlèvement. La demande pour Pâques sera-t-elle suffisante pour redresser la barre ? Cette tension est également due aux faibles expéditions vers la Grèce avec le carême orthodoxe.

Bovins d’embouche et d’élevage
Les conditions climatiques sont favorables à la pousse de l’herbe. Sur les marchés, la demande est régulière mais peu enthousiaste, faute de perspective de croissance des prix de la viande. Les échanges sont réguliers pour les femelles proches de la finition, avec des tarifs qui se stabilisent sur les bases de la viande. La demande est suivie pour la mise à l’herbe dans les allaitantes convenables avec du gabarit, les frisonnes, les normandes ou les montbéliardes. Le bétail âgé ou sans potentiel trouve preneur, mais sur des bases tarifaires modestes.

Broutards
Les volumes sont un peu plus étoffés, avec un certain nombre d’éleveurs qui se séparent de leurs mâles avant la mise à l’herbe face aux tarifs actuels très attractifs. L’activité commerciale est pénalisée par le recul de la demande italienne, en conséquence du recul des prix sur leur marché intérieur (faible consommation). L’activité export dans les mâles légers reste régulière, mais face à une moindre concurrence, le commerce est un peu moins tonique que ces dernières semaines. Les tarifs se maintiennent dans les bons mâles charolais, limousins ou croisés de moins de 350 kg vaccinés 60 jours, mais le tri est plus sensible dans le second choix. La tendance est baissière dans les broutards lourds, face au recul du prix de la viande en Italie (-0,15 €/kg en 15 jours). En femelles, la demande est normale pour les bonnes laitonnes indemnes d’IBR gardées pour la mise à l’herbe ou les limousines de moins de 300 kg et vaccinées. La demande se tasse dans les charolaises. Le placement est tendu dans la marchandise moyenne avec des engraisseurs espagnols qui pâtissent du manque de consommation et des niveaux tarifaires dans la viande.

Veaux d’élevage et d’engraissement
En vue des mises en place de septembre, la tendance reste positive dans les bons veaux holsteins ou montbéliards. Dans les croisés laitiers, l’offre reste suffisante pour la demande, mais les prix suivent ceux des laitiers. Les tarifs se tiennent dans les bons veaux croisés/montbéliards. Le commerce est plus calme pour les croisés allaitants ordinaires ou les femelles.

Ovins

L’activité commerciale reprend enfin des couleurs avec des acteurs qui commencent à se positionner en vue des ventes de Pâques. Les tarifs se redressent dans les bons agneaux. En brebis, l’offre et la demande sont équilibrées et les cours sont reconduits.

Porcs
L’équilibre offre/demande reste favorable, ce qui conforte la bonne tenue du prix sur le Marché du porc breton, lequel reprend ainsi +0,009 € à 1,412 € du kilogramme.