Guerre 1914-1918
Carnets d’un prêtre-soldat

Publié par Cédric Michelin
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Fils de paysans charolais, né à Chevannes, un hameau de Vérosvres, Jean-Louis Thomas est séminariste –il étudie le catholicisme pour devenir prêtre– quand la mobilisation générale est décrétée, le 1er août 1914. Il rejoint à Mâcon le 334e Régiment d’infanterie, avec lequel il prend part à de nombreuses batailles.
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Ordonné prêtre en janvier 1918, il est versé au 21e bataillon de marche d’infanterie coloniale qui débarque dans le Nord de la Russie. Les Carnets d’un prêtre-soldat attestent de cet itinéraire personnel et collectif. Ecrits au jour le jour, ils forment un récit des opérations militaires émaillé des réflexions d’un homme de Dieu confronté à l’horreur des combats. Si le témoin a le sens de l’observation, il est aussi un esprit lucide. Son journal inédit, d’une grande richesse documentaire, constitue un apport à la connaissance de la Grande Guerre.
La préface du Président de la Société d’histoire et d’archéologie de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret –actuel maire de la ville– rappelle cette vérité : « Le temps qui passe nous fait l’obligation de ne pas oublier », alors que 2014 marque le centenaire du début de la première Guerre mondiale. Ce livre est l’occasion de découvrir la vision d’un « monarchiste qui combat la République assiégée. Un homme de Dieu qui traverse l’Enfer. Un paysan qui se passionne pour la grande scène du monde ». Ces Carnets n’ayant jamais été "postés", ils n’ont pas été soumis à la censure militaire classique du courrier puisque Jean-Louis Thomas les a conservés sur lui durant tous les combats ; « cela lui a permis d’exprimer des opinions plus libres que la version officielle » de l’Histoire, remarque Marc Emorine qui a contribué à éditer ces mémoires du cousin de son oncle.
Une lecture qui a donc « captivé » Sophie de Lastours, Docteur en histoire militaire, qui pour la première fois a lu les pensées intimes « d’un séminariste ayant partagé le même quotidien que ses camarades de tranchées », lui qui alors « combattait et soignait tout autant les âmes que les corps ». Sa foi n’a pas été ébranlée… même si on suppose aussi au fil des pages qu’il a pu tuer…
Carnets d’un prêtre-soldat 1914-1918 – 364 pages - 23 € aux éditions Bernard Giovanangeli