Un film produit par l’Institut
Autre temps fort de l’exercice écoulé : le Festival du bœuf au cours duquel, l’Institut charolais organise –en partenariat avec Interbev et le syndicat de la boucherie– le concours de vitrines de boucherie. Prenant de l’ampleur d’année en année, ce rendez-vous a fait l’objet d’un film, produit par l’Institut lui-même, qui vise à promouvoir le métier de boucher. Fort apprécié des professionnels de la viande, ce court-métrage devrait être diffusé bien au-delà des frontières régionales.
Partenariat avec une PME régionale
Tandis que les produits vendus sous la marque "Charolais dans l’assiette" progressent d’année en année (près de 5.000 en 2013), le début de l’année 2014 a été marqué par la signature d’une convention de partenariat entre l’Institut et la maison Sabatier Terrines du Morvan (lire à ce sujet notre édition du 3 janvier 2014 en page 6). Jusqu’alors élaborés au sein de la Halle technologique du lycée Wittmer à Charolles, les produits de la gamme "Charolais dans l’assiette" nécessitaient une logistique de fabrication et de commercialisation plus appropriée. C’est ce que l’Institut a trouvé auprès de la PME régionale Sabatier Terrines du Morvan. Les toutes premières fabrications ont eu lieu dans le courant du mois de juin et elles concernent trois produits : une terrine pur bœuf, une tartinade de bœuf et un bœuf bourguignon. Ce partenariat avec une entreprise prospère sur le créneau des produits du terroir est une étape importante dans la vie de l’Institut charolais.
Affichage nutritionnel
Au chapitre de l’innovation toujours, l’association travaille au développement d’une gamme Agneau avec le lycée agricole de Charolles. Elle a également été sollicitée par le Parc naturel régional du Morvan pour étudier le développement d’un produit transformé à base de bœuf produit localement. Enfin, l’Institut a été sollicité pour un projet de création d’un atelier de transformation privé à Saint-Léger-les-Paray.
En 2013, une étude marketing avait été réalisée avec l’Iseg de Lyon et un étudiant de l’Université d’Orléans avait planché sur l’évolution du logo et des étiquettes de la marque "Charolais dans l’assiette". Actuellement, l’Institut travaille sur l’affichage nutritionnel obligatoire de ses produits. Avec des étudiants d’AgroSup Dijon, est étudié la possibilité d’afficher une « allégation nutritionnelle » sur les « Bœuf en D, poivrons olives ou raisin amandes ».
Communication ambitieuse
L’assemblée générale de l’association Institut charolais a aussi été l’occasion de présenter un projet de communication commune au sein de la Maison du charolais. Partant du constat qu’il demeure difficile de dépasser l’échelon régional au niveau communication sur la race et sa viande, les différents acteurs de la Maison du charolais –dont l’Institut– ont décidé de passer à l’offensive. Pour se faire, ils s’en sont remis à une agence de com' de réputation nationale dont le CV est jalonné de références prestigieuses : Mont-Saint-Michel, Château d’Yvoire, Maison du marais de Saint-Omer, Parc des loups du Gévaudan, Fourme d’Ambert… Elle a été choisie en particulier pour son savoir-faire dans les démarches où la difficulté consiste à mettre tout le monde d’accord… Une tâche qui s’annonce d’ores et déjà prometteuse tant le débat semblait d’emblée inspirer les protagonistes de la race et de ses filières (lire encadré).
La charolaise victime de son succès ?
Alors que le président de l’Institut charolais, Henri Guillemot, faisait part de son inquiétude face à la montée du hamburger, Patrick Desbrosses soulignait pour sa part que « dans les mercuriales, les cours de la charolaise ont décroché par rapport aux autres races, sans que cela ne choque personne… » De son côté, le représentant de l’abatteur coopératif Sicarev, Guy Fonteniaud, faisait valoir que « le haché est tout de même un produit indispensable à la filière. Un produit malheureusement très peu segmenté faisant de lui un minerai avec un marché mondial qui tire les prix vers le bas… » « La charolaise qui représente 33 % des abattages totaux est victime de son succès », estimait à son tour le président du Herd-book charolais, Michel Baudot, tout en défendant lui aussi la place du haché. Si le président du syndicat de défense de l’AOC Bœuf de Charolles, Jean-François Ravault, ne cachait pas ses réserves quant à la pertinence d’une nouvelle communication générique portée par la Maison du charolais, le président des bouchers, Pascal Moine, défendait quant à lui l’idée en estimant que le client se perd dans la profusion de filières de qualité.
Un mini débat qui illustre bien toute la difficulté de la race charolaise avec certes sa diversité de débouchés, mais aussi de nombreux paradoxes. De par son effectif, ses performances et sa segmentation, elle est capable de fournir aussi bien la transformation industrielle que le très haut de gamme. Mais cette dualité ne finirait-elle pas par brouiller son image face à une concurrence, certes en plus petit effectif, mais souvent plus claire dans ses messages.