Tendance commerciale semaine 09-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Le Salon de l’Agriculture va bientôt fermer ses portes, et il aura donné un sérieux coup de projecteur médiatique sur le mal-être de la ferme France… En ces temps de crise où la consommation de viande reste malmenée, les consommateurs feront-ils l’effort de revenir vers les produits de terroir ? La mise en avant de la vente directe va dans ce sens, mais elle ne sera pas suffisante pour traiter des produits de masse face à des GMS qui, le plus souvent, continuent de favoriser le prix à la qualité.
La part grandissante des ventes de viande hachée devrait attirer l’attention sur nos modes de production et sur la qualité intrinsèque des viandes mises à la disposition des consommateurs. Si ces produits ont la côte avec une très grande homogénéité de goût, les consommateurs sont-ils toujours attentifs à la composition même de ces préparations dans lesquels on peut trouver - sans indication claire sur les emballages - des incorporations de protéine végétale…
Quand on parle de viande dans les allées du Salon, tout le monde a en tête les belles charolaises, aubracs, limousines… mais lorsqu’il s’agit de passer à l’acte d’achat, peu de personne savent que plus de 50 % des viandes consommées sont des réformes laitières ou des races à viande mal finies.
La relance par la consommation de produits français aura été un des chalenges de ce Salon, l’image de la qualité accompagnée par d’un drapeau tricolore devra démontrer une fois de plus le savoir-faire des éleveurs. Un certain nombre de GMS semblent avoir compris le message et travaillent de plus en plus avec de la viande française bien identifiée dans leur rayon, avec la mise en avant de la production la plus locale possible, tout en gardant la nouvelle nomenclature étoilée sur l’identification de la viande dans les barquettes. Le fait que la race ne soit pas indiquée sur l’emballage laisse une large part aux races laitières au détriment des races à viande et l’étiquette “Race à viande” ne signifie pas toujours "qualité" au regard de l’activité commerciale sur les marchés avec une demande ciblée sur les produits d’entrée de gamme. Le prix reste l’argument majeur, pour ne pas dire central, dans les négociations.
Sur les marchés, cette semaine n’apporte rien de nouveau avec des consommateurs toujours très attentifs à leurs dépenses. L'activité commerciale reste tendue dans les animaux de race à viande. Les abatteurs ont peu de besoins face à une consommation atone dans la viande rouge, et le commerce reste calme pour les bonnes génisses et jeunes vaches charolaises de qualité bouchère, mais avec des disponibilités importantes dans les fermes (retard dans les enlèvements). Dans les réformes allaitantes de choix secondaire, la tendance est au maintien des prix avec un tri toujours marqué dans les vaches âgées de plus de 10 ans. En réformes laitières, les besoins en steak haché frais sont plus réguliers pour la reprise complète de l’école, ce qui permet une fermeté des prix dans les vaches frisonnes et les montbéliardes. En jeunes bovins, le commerce reste calme avec des sorties suffisantes pour satisfaire les besoins que ce soit sur la France ou à l’export. Les tarifs de la semaine sont stables dans les charolais ou limousins.
Bovins d’embouche et d’élevage
La demande est mieux orientée à l’approche de la saison d’herbage, ce qui engendre une activité commerciale un peu plus soutenue, malgré la morosité qui perdure dans la viande. Les échanges sont plus réguliers dans le bon bétail maigre d'herbage (avec du gabarit pour mettre des kilos), mais les tarifs pratiqués restent contenus par ceux pratiqués dans la viande. Le tri reste marqué dans les vaches âgées.
Broutards
L’offre saisonnière est mesurée et souvent assez hétérogène en fonction des marchés. La commercialisation est assez fluide dans les bons mâles charolais ou limousins de 300 à 400 kg vaccinés à plus de 60 jours pour l’export. La demande reste mesurée dans les 400 à 450 kg sur l’Italie (sortie d’été). L’Algérie reste demandeuse de mâles très lourds. Dans les femelles, la vente est normale avec des cours stables pour les bonnes laitonnes lourdes à destination de l’Italie. La vente reste tendue dans les ordinaires à destination de l’Espagne.
Veaux d’élevage et d’engraissement
Les besoins mesurés pour des mises en place en vue d’une sortie début août et une demande un peu moins soutenue à l’export permettent aux intégrateurs d’envisager une stabilisation des prix. Les mouvements de veaux entre les pays européens ont repris pour participer à cette reconduction des prix dans les bons veaux frisons, montbéliards ou les croisés laitiers convenables. En revanche, face au recul des besoins pour des sorties d’août, les tarifs tendent à plafonner dans les très bons mâles limousins, charolais ou croisés blanc bleu ou jaunes. La tendance est même plus lourde dans les sujets ordinaires.
Ovins
Les ventes sont peu soutenues dans le secteur aval, avec des entreprises qui peinent de plus en plus à placer des agneaux sous signe de qualité face à une offre en lacaune plus importante. Les bons agneaux laitons se maintiennent à quelques semaines de Pâques, mais le placement reste difficile dans les gris. En brebis, les tarifs se maintiennent avec moins d’offres.
Porcs
L’équilibre offre/demande sur le marché intérieur et la tension actuelle dans la filière avec le recentrage de certains salaisonniers sur le porc français ont permis une certaine stabilité du prix à 1,113 € du kilogramme sur le Marché du porc breton, alors que les tarifs sont à la baisse sur les autres places européennes.