Tendance commerciale semaine 39
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
La spirale baissière entamée il y a un mois environ se poursuit inexorablement et tend même à s'amplifier sur le secteur laitier. Lancée par les abatteurs face au décalage tarifaire avec l'Allemagne et les importations polonaises, la situation s'est sérieusement dégradée tout au long du mois de septembre, accentuée par une consommation qui pâtit de conditions économiques toujours tendues à cette période de l’année (impôts…). Mais y a-t-il seulement maintenant une période favorable ? L'amplification de cette baisse est à mettre à l'actif des centrales d'achats des GMS et des collectivités qui ne se privent pas de demander de la baisse sur la baisse… Tout le monde est à cran avec des éleveurs qui montrent de plus en plus de signes de colère.
Sur les marchés, l’ambiance reste morose avec des acheteurs qui ne présentent pas de besoin particulier face à la couverture des abattoirs et à la faiblesse de la consommation. Les tarifs sont malmenés notamment dans la région, ainsi que sur le Centre et la moitié Sud du pays. Dans l’Ouest, les ensilages de maïs limitent les sorties et par conséquent la pression. Le commerce est morose avec une dégradation qui touche l’ensemble de la gamme. Les tarifs se tassent dans les femelles labels ou haut de gamme. Les tarifs résistent à la baisse par des offres mesurées dans les jeunes vaches charolaises viandées, mais pour combien de temps ? Les acheteurs gardent la main avec de nouvelles baisses sur les charolaises ou allaitantes de milieu de gamme (type R), les femelles de coupe (type O) restant, quant à elles, aspirées par la chute des laitières. Dans les laitières justement, les besoins des industriels restent largement pourvus. Le différentiel tarifaire avec l’Allemagne et les autres pays de l’Union européenne reste important, et les appels d’offres au moins-disant tirent les prix vers le bas. Toutes les laitières restent orientées à la baisse avec une demande atone pour les taureaux. En jeune bovin, l’activité a besoin de visibilité, mais cette production majoritairement destinée à l’export est trop soumise aux aléas géopolitiques. La dévalorisation des prix dans les jeunes bovins est catastrophique pour une filière qui cherche à maintenir son niveau d’activité sur le territoire.

Bovins d’embouche et d’élevage

Les volumes disponibles en animaux de qualité pour les engraisseurs spécialisés ne sont pas très importants et, même si ces derniers ont freiné leurs achats, ils constatent que la baisse du prix du maigre va beaucoup moins vite que celle de la viande. Dans un contexte tendu, la baisse des prix des aliments est grandement appréciée. La commercialisation est régulière avec des tarifs stables dans les bonnes génisses ou les vaches lourdes (proches de la finition). Les échanges sont plus calmes dans le second choix avec des acheteurs nettement plus prudents face à la tension observée dans la viande. Les transactions sont tardives dans le bétail maigreux et de moindre conformation.

Broutards
Si les instances professionnelles font tout ce qu’elles peuvent pour débloquer les marchés export autres que l’Italie, l’Espagne ou l’Allemagne, le marché reste encombré et déséquilibré. Le commerce reste difficile avec une poursuite de la baisse dans l’ensemble des broutards lourds et taurillons. Dans ce marasme, la qualité permet un maintien des cours pour les animaux de bonne conformation, mais la commercialisation est difficile pour l’ensemble des mâles de moyenne conformation. Dans les femelles, si la demande reste régulière la progression de l’offre permet aux acheteurs de peser légèrement sur les prix.

Veaux d’élevage et d’engraissement

Comme on pouvait l’imaginer, l’allongement de la durée de ramassage des veaux à 14 jours (mais pourquoi 14 jours alors que la réglementation n’impose que 10 jours ?), concomitant avec la progression du nombre des vêlages, entraîne une très grosse semaine d’activité. Les intégrateurs dont l’offre est largement couverte exercent une forte pression sur les veaux frisons ou montbéliards. Dans les veaux de type viande, les très bons sujets triés pour les labels demeurent bien valorisés face à des disponibilités réduites. La commercialisation est en revanche plus difficile dans les croisés laitiers ordinaires.

Ovins
Pour couvrir les besoins de la fête musulmane de l’Aïd-el-Kébir qui se déroulera autour du 5 octobre prochain, l’activité commerciale est soutenue, avec des marchés fortement approvisionnés comme à Châteaumeillant, Moulins-Engilbert et Sancoins où un record d’apport sur la criée a été enregistré avec 2.258 ovins. Les tarifs sont fermes dans les mâles entiers. L’activité commerciale est plus calme dans les brebis car la priorité est donnée aux agneaux.

Porcs
Depuis la fermeture du marché russe qui a complètement déstabilisé les flux commerciaux, la dépression perdure et s’amplifie de semaine en semaine. Le prix sur le Marché du porc breton perd une nouvelle fois 0,058 € à 1,287 € du kilogramme. Les producteurs ne sont pas loin de rejoindre la colère des légumiers et des autres producteurs de viande avec un tarif qui à perdu 0,447 €/kg en un an, soit 25 % de baisse…