Musée du Hiéron à Paray-le-Monial
La magie de Noël s’expose

Jusqu’au 4 janvier, le musée du Hiéron emporte le visiteur dans la féerie de Noël par l’intermédiaire d’une exposition mettant en valeur plus de deux cents objets qui feront rêver petits et grands.
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Conçu par l’architecte Noël Bion entre 1890 et 1893, puis entièrement réhabilité en 2005, le musée du Hiéron est l’un des rares en France à avoir été construit dès l’origine pour remplir cette fonction. Il est le fruit de l’imagination du jésuite Victor Drevon et d’Alexis de Sarachaga. Leur ambition était d’accueillir à Paray-le-Monial une collection d’œuvres d’art sur le thème de l’eucharistie. Le nom du musée s’appuie sur la racine grecque hieros, sacré, et fait également référence aux hierons grecs, espaces à la fois religieux et politiques.

D’Odin au Père Noël


Bâtiment exceptionnel par ses dimensions et sa conception, le musée est l’hôte d’une exposition consacrée à un personnage mythique : le Père Noël. Plus de deux cents objets sont présentés autour de la fête de Noël, fruit d’un travail réalisé en collaboration avec l’association Trésors de Ferveur de Chalon-sur-Saône et le Musée du jouet de Moirans-en-Montagne. Personnage incontournable du mois de décembre depuis le XIIe siècle, Saint Nicolas récompense les enfants les plus méritants tandis que, de son côté, le redoutable Père Fouettard punit les enfants indociles. Mais Saint Nicolas n’est en fait qu’un lointain descendant du dieu germanique Odin, lequel filait dans le ciel sur son cheval à huit pattes il y a de cela plus de deux mille ans et pour lequel on plantait alors un sapin décoré et illuminé par des torches, devant chaque maison, les nuits de solstice d’hiver pour célébrer son passage en Europe du Nord. Dans un poème écrit en 1822, Saint Nicolas prend les attributs du Père Noël que l’on connaît aujourd’hui. On découvre alors un vieil homme barbu, joufflu et rondouillard, portant un habit rouge. C’est la publicité, et notamment celle pour le breuvage Coca Cola, qui le rendra universel. Le Santa Claus américain, souriant et bien en chair, a fini par s’imposer dans l'Hexagone dans les années 1960.

Une longue histoire


Elément incontournable, le sapin de Noël trouve, lui, son origine dans un symbole païen selon lequel les arbres à feuilles persistantes représentent le renouveau de la vie. Dès le XIe siècle en Allemagne, il est décoré de pommes rouges symbolisant l’arbre du Paradis. Cette tradition se répand ensuite en Europe. Des confiseries et petits gâteaux s’ajoutent au XVIe siècle. Les premiers sapins illuminés grâce à des coquilles de noix remplies d’huile à la fin du XVIIe siècle laissent place aux guirlandes électriques, moins dangereuses. L’étoile qui orne le sommet du sapin fait référence à l’étoile de Bethléem, laquelle guida les rois mages. Les boules de Noël se seraient développées en France en 1858 grâce à un artisan verrier de Moselle qui eut l’idée de souffler des boules de verre pour remplacer les pommes, car l’hiver était vigoureux et il n’y avait plus de fruits pour décorer le sapin.
L’origine du bas, de la botte que l’on suspend à la cheminée, du sabot de bois et de nos pantoufles remonte à une coutume médiévale racontant que la nuit de Noël, les pauvres gens mettaient leurs sabots devant leur porte. Pendant la nuit, les riches et généreux seigneurs y déposaient cadeaux, denrées et argent.
Inaugurée au XIIIe siècle par les franciscains sous une forme vivante, puis développée au XVIe siècle par les jésuites, la crèche est un élément essentiel de Noël. La statuette de l’enfant Jésus est enlevée dans les familles catholiques pour réapparaître, comme il se doit, le 24 décembre à minuit.
13, rue de la Paix à Paray-le-Monial. Ouverture du mardi au dimanche de 10 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 18 h. Fermé le jour de Noël et le Jour de l’An. Ouverture 7 jours sur 7 en juillet et août. Gratuit lors des vacances de Noël Tél. : 03.85.81.79.72.

Le Père Noël brûlé à Dijon


« Devant les enfants des patronages, le Père Noël a été brûlé sur le parvis de la cathédrale de Dijon ». C'est par ce titre accrocheur que France-Soir rend compte des événements survenus le 23 décembre 1951. Une exécution publique a été décidée, suite à la condamnation du Père Noël par le clergé « comme usurpateur et hérétique…  Le Père Noël a été sacrifié en holocauste. A la vérité, le mensonge ne peut éveiller le sentiment religieux chez l’enfant et n’est en aucune façon une méthode d’éducation ». Loin d’être anecdotique, cette affaire partage la ville en deux camps. Même si le maire, le chanoine Kir, se garde alors de prendre directement parti, la municipalité décidait la veille de Noël, pour apaiser les esprits, de ressusciter le Père Noël en le faisant apparaître en haut des toits de l’Hôtel de Ville. L’affaire fit grand bruit, la polémique attirant même l’attention du célèbre ethnologue Claude Lévi-Strauss. De cette lointaine controverse perdure aujourd’hui une tradition qui voit le Père Noël se promener chaque mois de décembre sur les toits de la mairie dijonnaise...