Laviers & Muraillers de Bourgogne
Mettre en valeur le patrimoine local

Regroupant des professionnels passionnés par le travail de la pierre, l’association Laviers & Muraillers de Bourgogne associe des artisans qui font en sorte de mettre en valeur le patrimoine de notre région. Découverte.
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C’est en 2009 qu’est née l’association Laviers & Muraillers de Bourgogne avec, alors, trois adhérents. Aujourd’hui au nombre de sept, ces artisans se répartissent entre Saône-et-Loire (quatre) et Côte-d’Or (trois). Membre de la Fédération française des professionnels de la pierre sèche (FFPPS), l’association réunit des personnes attachées à mettre en valeur le patrimoine de notre région. Ils proposent aussi bien l’étude et la réalisation d’ouvrages (restaurations ou créations) entre murs de pierre sèche, toitures en laves ou taille de pierre que des stages de formation tout en organisant des évènements pour sensibiliser et promouvoir les métiers de la pierre : expositions, démonstrations, balade-lecture du paysage, conférences-débats, colloques...

Savoir-faire empirique


Le lavier exécute des couvertures d’édifices avec des pierres plates, les lauzes. Quant au murailler, il réalise des murs de pierre sèche. On nomme pierre sèche la technique qui permet de bâtir des ouvrages (murs, arcs, voûtes) uniquement avec des pierres, sans avoir recours à un mortier liant. La cohérence de la maçonnerie repose uniquement sur une juste organisation des pierres entre elles, ce qui nécessite une rigueur de mise en œuvre. Les murs de pierre sèche mettent en œuvre un matériau naturel non transformé, local, ré-employable et à l’empreinte carbone faible. Ils sont, en outre, drainant, luttant ainsi contre l’érosion des sols. En employant une pierre locale non standardisée à faible valeur ajoutée et par une mise en œuvre sobre en équipements, cette technique présente un coût de revient raisonnable. Quant à la solidité des ouvrages, elle est garantie par une méthode constructive rigoureuse
Pour leur part, les couvertures de lauzes sont typiques de la Bourgogne calcaire où elles sont appelées "laves". L’étymologie vient probablement du verbe "lever", déformé oralement en "laver", car la pierre calcaire disposée en fines strates était détachée à l’aide d’un levier. Les laves sont issues de fines stratifications du substrat rocheux et sont sélectionnées pour leur qualité non gélive. Chaque lave est taillée (à la main pour tester sa résistance) sur au moins trois cotés et possède une forme particulière suivant sa place sur le toit (en gouttière, en rive, en faîtière…). Cela permet la réfection de couvertures en laves du petit patrimoine rural que ce soient des porches, des fours à pain, des lavoirs, des sources abritées, des puits et autres cadoles.

Transmission de connaissances


L’une des ambitions de l’association se traduit par la transmission des connaissances de ses membres. Avec, chaque année, l’organisation de formations et de stages. Comme cet été à Saint-Romain, en Côte-d’Or où, du 12 au 16 juillet, une formation initiale en pierre sèche permettra aux néophytes d’acquérir la base de la technique, entre théorie et pratique, avec la réalisation d’un mur de soutènement et une visite du patrimoine local.



Johan Mary
Pleinement épanoui


Infographiste web designer du côté de Dijon pendant plusieurs années, Johan Mary a ressenti le besoin de changer de vie, professionnelle et personnelle. Alors qu’il s’installe en Saône-et-Loire, à Burnand, il découvre la pierre sèche par l’intermédiaire d’un stage. Le coup de cœur est immédiat. « Au départ, j’étais davantage attiré par le bois mais ce stage m’a fait découvrir sous un autre angle la pierre ». Il participe plus tard à un second stage de quatre jours. « Je me suis rendu compte que ce n’était pas si difficile que cela de monter un mur en pierre sèche. C’est une technique extrêmement simple. Le plus difficile est d’appliquer cette technique sans que cela ne prenne trop de temps. Il faut aussi être constant et endurant ». Au fil du temps et de l’acquisition de compétences, il aide sur certains chantiers avant de se lancer seul dans le métier. « A chaque fin de chantier, c’est extrêmement gratifiant ».
Epanoui dans son travail, Johan Mary espère à l’avenir pouvoir évoluer vers le "land art" et proposer ainsi des créations plus artistiques.