Face aux enjeux économiques
Mobiliser les bons leviers

Le 12 juillet dans les locaux de la CCI 71 à Mâcon, la préfecture organisait un forum sur le thème "Des leviers d’aménagement au service d’enjeux économiques pour la Saône-et-Loire". Retour.
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"Quand on ne sait pas où on va, il ne faut pas s’inquiéter de là où on arrive…" Le dicton populaire sonne si juste dans une période de changements rapides, et ce dans tous les domaines. Dans une période où paradoxalement, il conviendrait de prendre le temps de se poser, de réfléchir pour savoir où, collectivement, nous entendons aller, pour arrêter ainsi les priorités qui permettront par la suite de prendre les meilleurs arbitrages.
C’est clairement dans cet objectif que Gilbert Payet, préfet de Saône-et-Loire, a mobilisé les services départementaux de l’Etat, mais aussi les compétences des trois chambres consulaires départementale (chambre d’Agriculture, chambre de Commerce et de l’Industrie, enfin chambre des Métiers et de l’Artisanat), celles du Conseil départemental, les Pays, les communautés de communes… « pour une étude que nous avons résolument voulue comme co-construite ».

Des choix plus éclairés


L’étude vise à dégager une vision globale à l’échelle de chaque territoire à partir d’un diagnostic partagé, pour permettre, prospective oblige, « un croisement entre aménagement d’un territoire et développement économique ». Alors, le forum du 12 juillet n’était « pas une fin en soi, il n’est tout simplement pas une fin, mais au contraire le début d’un travail de constitution d’une vaste base de données », laquelle « doit pouvoir éclairer nos choix dans les décisions à venir ».
L’Etat compte ainsi décliner cette connaissance au travers des futures signatures de contrat de ruralité pour « avoir demain des choix encore plus éclairés qu’hier ».
Aux côtés du préfet pour la présentation des grandes lignes du travail réalisé, Carole Chenuet, présidente de la commission Développement économique du Conseil départemental, Bernard Échalier, président de la CCI de Saône-et-Loire, Marcel Chifflot, président de la délégation 71 de la chambre régionale de Métiers et de l’Artisanat, et Christian Decerle, président de la chambre d’Agriculture de Saône-et- Loire, soulignaient l’importance de disposer d’outil, visant à mieux articuler les enjeux d’aménagement avec les enjeux économiques de la Saône-et-Loire, département encore « très productif, tant d’un point de vue industriel qu’agricole »..

Un contexte de mutation


Dans un contexte de mutations fortes dans de nombreux domaines (crises économiques liées à la mondialisation, prédominance du numérique, évolutions des modes de travail, des modes de consommation et des usages, développement de nouvelles technologies, remodelage des échelles de gouvernance territoriale…), la question se pose de savoir comment il convient de concilier les enjeux d’aménagement avec les enjeux économiques, en tenant compte des exigences environnementales pour une croissance économisant l’énergie et les ressources (foncières, agricoles, naturelles…).
Initiée par un questionnement de la Direction départementale des Territoires (DDT) dans son accompagnement des politiques d’aménagement, cette démarche à caractère prospectif, a mis en évidence des leviers d’aménagement au service d’enjeux économiques pour la Saône-et-Loire.
Département industriel et agricole, doté d’un riche patrimoine naturel et cultuel, situé sur l’axe très fréquenté Paris-Lyon-Marseille, la Saône-et-Loire doit en effet se saisir de ses atouts pour renforcer son attractivité économique au sein de la nouvelle région Bourgogne Franche-Comté, et cela en tirant parti de la dynamique des grandes métropoles, dont seule celle de Chalon-sur-Saône en Saône-et-Loire possède une dimension européenne.

Créer du dialogue


L’étude a permis de dégager les ressources et compétences sur lesquels la Saône-et-Loire peut s’appuyer pour ancrer dans l’avenir son activité économique. La question centrale demeure celle du portage des politiques d’aménagement aux différentes échelles et compétences territoriales pour contribuer à une croissance économique.
« Cette démarche est originale par la réflexion transversale qu’elle a mobilisée au cours de deux ateliers de travail croisant l’appréciation d’une soixantaine d’acteurs autour de la dynamique économique », notait l’ingénieur du cabinet d’étude qui a réalisé l’étude.
Au final, onze enjeux majeurs ont été mis en évidence, desquels ont été tirés huit leviers d’aménagement opérationnels et trois conditions de réussite pour leur mise en œuvre.
Après la présentation des conclusions de cette démarche, le forum s’est poursuivi par une table-ronde avec les parties-prenantes, et ouvrait sur une séquence d’échanges avec la salle, d’où il ressortait l’intérêt pour les acteurs qui vivent au sein d’un même territoire de se connaître, de se rencontrer pour qu’ils puissent véritablement échanger, comme le mettait en exergue Christian Decerle. « Il n’y a pas de développement territorial sans réalité économique », rappelait fort à propos Sébastien Martin, président du Grand Chalon, reconnaissant au passage que se côtoient en Saône-et-Loire « des territoires plus difficiles que d’autres » et que, dans ce cadre, une vision plus globale était souhaitable.






Les onze enjeux


 Les enjeux transversaux
- Amélioration de la couverture numérique (fibre optique, téléphonie mobile) ;
- Amélioration des infrastructures et positionnement sur l’accueil logistique ;
- Accompagnement "sur mesure" des entreprises, structuration des réseaux de compétitivité et d’innovation.
 Economie touristique et résidentielle
- Structuration d’une politique d’accueil lisible et adaptée aux territoires, et soutien de l’attractivité des milieux ruraux (emplois, services, habitat) ;
- Organisation et promotion d’une offre de mobilité compétitive (grands axes de transport en commun, mobilité rurale) ;
- Structuration des produits touristiques sur les filières clés et positionnement régional.
 Economie productive et croissance verte
- Développement de l’économie circulaire et de l’économie collaborative ;
- Relocalisation de la valeur ajoutée agricole (reconnaissance, diversification, transformation et commercialisation) et préservation du potentiel productif ;
- Structuration de la filière Bois ;
- Renforcement de l’intégration énergétique des territoires (énergies renouvelables, efficacité énergétique) ;
- Développement de l’économie de la rénovation et du renouvellement urbain.
Et les trois axes
 L’aménagement qualitatif des réseaux et des infrastructures
 L’amélioration des politiques d’accueil et d’animation locale avec une vision transversale
 La valorisation des ressources et des patrimoines, dans une logique de croissance verte