Forêt publique
Les objectifs de l’ONF

Le nouveau contrat d’objectifs et de performance de l’ONF pour 2016-2020, signé le 7 mars, réaffirme les missions de l’Office et prévoit la mobilisation de 15 millions de mètres cubes de bois en forêt publique d’ici 2020. Le cap est ainsi fixé.
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Le nouveau contrat d’objectifs et de performance (COP) de l’Office national des forêts (ONF) « préserve deux éléments structurants pour la forêt, le régime forestier et l’Office qui va avec », s’est félicité le ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Stéphane Le Foll, qui a signé le document le 7 mars avec les secrétaires d’Etat au Budget et à la Biodiversité, Christian Eckert et Barbara Pompili. Après un an de travail, ce contrat validé par le conseil d’administration de l’ONF le 17 décembre a mis un terme aux débats budgétaires qui avaient entraîné l’arrêt du dernier COP un an avant l’échéance prévue.
Les communes forestières se sont engagées à la condition qu’aucune contribution supplémentaire ne leur soit demandée. En contrepartie, elles doivent fournir des efforts supplémentaires en ce qui concerne la mobilisation du bois : le contrat prévoit 8,5 millions de m3 (Mm3) de bois issus des collectivités en 2020, et 6,5 Mm3 issus des forêts domaniales, soit un engagement total de l’ONF de 15 Mm3 de bois mobilisé par an d’ici 2020.

L’équilibre financier


Pour la première fois depuis quinze ans, les effectifs de l’ONF vont cesser diminuer et passeront de 9.113 emplois en 2016 à 9.313 en 2020. L’Etat financera l’ONF à 140 millions d’€ via le versement compensateur (contribution de l’Etat à la gestion des forêts des collectivités).
En contrepartie, « l’Office est prêt à se réformer », a mis en avant Christian Dubreuil, le directeur général de l’ONF. L’Office devra ainsi réduire son endettement et augmenter ses recettes en propre. Il faut notamment que « l’ONF se positionne sur des produits à haute valeur ajoutée » comme les bois façonnés, a souligné, pour sa part, Christian Eckert. Quant à Stéphane Le Foll, il a également indiqué des possibilités de débouchés nouveaux, en particulier pour les feuillus. Enfin, les investissements de l’Office augmenteront de 100 millions d’€ par an pendant les cinq prochaines années.

Multifonctionnalité de la forêt


Ces investissements de l’ONF permettront entre autres de financer la recherche pour que la forêt réponde mieux aux enjeux actuels. Un plan Innovation Forêt Bois 2025 a été lancé par Stéphane Le Foll sur le modèle du plan Agriculture Innovation 2025. Il s’agit ainsi d’assurer un développement durable de la forêt et son adaptation au changement climatique. Le contrat d’objectifs préconise l’utilisation d’essences mieux adaptées et capables de fixer davantage de CO2. La biomasse forestière constitue par ailleurs le potentiel le plus prometteur pour atteindre les objectifs en matière de d’énergies renouvelables avec l’objectif de passer de 23 % en 2020 à 32 % de la consommation totale en 2030. Enfin, le contrat conforte l’ONF dans une de ses autres missions, l’accueil du public.
Ce contrat d’objectifs et de performance sera décliné en un projet d’établissement, avec l’objectif de satisfaire aussi les organisations syndicales qui s’étaient initialement prononcées contre le contrat.




Un résultat net de 7,7 M€ en 2015


L'Office national des forêts (ONF) a publié un résultat financier positif à 7,7 M€ en 2015. En 2014 et 2013, le résultat avait atteint respectivement 10,8 M€ et 2,5 M€. Le 18 mars, l'ONF explique ce « bon résultat » pour la troisième année consécutive par une « bonne tenue des prix du chêne » et une « maîtrise des dépenses de l'Office ». Pour Jean-Yves Caullet, président de l'ONF, ces résultats permettent « une augmentation des investissements en forêt et le début du désendettement de l'Office ». Cette situation était nécessaire. En 2014, la Cour des comptes avait mis en garde sur la situation financière « préoccupante » de l'ONF.