Fédération départementale des chasseurs
Tous les voyants au vert

Après avoir remis à flot les comptes, la Fédération départementale des chasseurs se trouve à la croisée des chemins. Pour faire face à l’érosion régulière des effectifs des chasseurs et à l’évolution de la société, une nécessaire réflexion s’impose quant à son devenir et à la direction à prendre.
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La salle Marcel Sembat était l’hôte, samedi dernier, de l’assemblée générale de la Fédération départementale des chasseurs de Saône-et-Loire, une structure dont la santé financière est on ne peut plus saine. Il y a une demi-douzaine d’années en arrière, les comptes étaient pourtant dans le rouge et l’avenir même de la Fédération posait questions. Désormais, tous les voyants sont au vert. Outre l’excédent de 61.000 € du compte général, le secteur Dégâts de gibier affiche, quant à lui, un nouvel excédent de 359.000 €, ce qui permet non seulement d’afficher un spectaculaire redressement, mais aussi de reconstituer les réserves de ce compte à hauteur de 750.619 € alors même que celles-ci étaient à -332.000 € en 2011. « Grâce aux efforts de tous –prévention, clôture, agrainage raisonné–, les dégâts ont fortement diminué ces deux dernières années. Il faut souligner également que nous bénéficions du prix très bas des céréales… Comme annoncé en 2012 lors de l’instauration de la contribution à l'hectare, le conseil d’administration tient ses engagements et aujourd’hui je peux vous annoncer une baisse du timbre grand gibier à 5 €, une baise du prix des bracelets sanglier de 20 à 27 € au lieu de 27 à 45 € et le gel de la contribution à l'hectare, ce qui veut dire pas d’appel de cette cotisation cette année », tenait à préciser le président Jacques Pelus.

Une page se tourne


Alors qu’en cette année élective le prochain budget a été qualifié de transition, force est de constater que l’érosion régulière du nombre d’adhérents suscite quelques interrogations. En effet, en deux décennies, on constate une perte de 10.000 chasseurs puisque le nombre de validations départementales de permis a été de 12.931 en 2015, soit 149 de moins qu’en 2014 mais 390 de moins qu’en 2013. Une évolution qui s’est également accompagnée de trois départs à la retraite de la Fédération que sont Gilles Perrot, Patrick Sintier et Michel Roy. Ce dernier demeure directeur pour quelques semaines encore. Ces départs entraîneront un minimum de deux arrivées au sein de l’équipe. Une page s’est également tournée avec la disparition, en janvier dernier, de cette figure d’envergure nationale, et même européenne, qu’était Pierre Daillant.

La préfecture à l’écoute


De tous ces enjeux, le président Jacques Pelus en a pleinement conscience. Avec, comme priorités, les chasseurs, le gibier, les territoires de valeur et l’acceptation sociétale de la chasse. « Pour y parvenir, nous nous sommes investis pour l’essentiel dans trois domaines ». A savoir la poursuite du rééquilibrage des valeurs attachées à la nature et des acteurs dans sa gouvernance, la valorisation économique et écologique de la filière Chasse avec la reconnaissance de nouvelles missions et de nouvelles légitimités pour ces structures et, enfin, l’inscription dans la bataille de la récolte et de l’accès aux données, de l’open data et des sciences participatives. L’évolution passe entre autres choses par la communication, notamment auprès des représentants de l’Etat. A l’image du préfet de Saône-et-Loire. « Gilbert Payet a répondu à notre invitation le 24 mars dernier. Nous avons pu nous entretenir pendant trois heures avec un homme ouvert et disponible et qui s’est dit étonné des actions de notre fédération, notamment en faveur des habitats et du bocage ».

Ethique et sécurité


On notera que, sur le plan départemental, le niveau de prélèvement de sanglier (4.426 individus) se situe dans une fourchette haute. Le petit gibier est également en progression suite au printemps favorable de 2015. Enfin, le grand gibier se porte bien dans notre département. Parmi les intervenants de la journée, Etienne Berger, secrétaire de la Fédération nationale de Chasse (FNC), a rappelé qu’il y avait deux sujets prégnants, d’une part la chasse et son éthique pour ne pas donner prise aux critiques de certains de ses plus féroces opposants, notamment en ayant pleinement conscience de l’importance du bien-être animal. D’autre part, la sécurité qui doit rester une priorité pour les chasseurs.