Label rouge Charolais terroir
La carte de la qualité supérieure

C’est au siège de Charolais terroir, à Perreux dans la Loire, que se tenait l’assemblée générale de l’association le 26 mai. Dans un contexte difficile pour la filière viande bovine, le Label rouge mise sur la qualité de la viande.
132242--2703_Elevage_Charolais_Terroir_Photo_Chaume.jpg
C’est dans un contexte économiquement et moralement morose qu’évolue le Label rouge Charolais terroir. En 2015, la filière viande bovine a en effet été confrontée à des offensives nuisibles causant des préjudices significatifs à l’ensemble de la filière. Max Chaume, président de Charolais terroir, en a cité plusieurs : étude sur la consommation de viande rouge évoquant un risque sur la santé humaine, diffusions de films sur des cas de maltraitance animale, engagement des médias pour soutenir les végétariens… La profession a également dû faire face aux répercussions liées à la réglementation relative à la FCO. « La filière va devoir compter sur la mise en place de mesures aussi positives que possible de l’interprofession en réaction à la montée de violence des anti-viande ».
Ainsi, Charolais terroir a-t-il mis en œuvre des actions de communication. A l’occasion de la création et du dépôt du logo "J’aime la viande", l’ensemble des supports publicitaires de Charolais terroir a été actualisé : posters, brochures, argumentaires de vente… « Facebook a été lancé il y a un an et le retour de chaque "post" indique une bonne fréquentation », annonçait Max Chaume. Autre moyen de communication original : le photocall, ce mur d’images devant lequel les gens se font prendre en photo. Le premier a été utilisé pour la remise des plaques du concours de Saint-Christophe-en-Brionnais et a donné l’occasion d’en réaliser un autre. A noter que de nouvelles plaques de concours à l’effigie de Charolais terroir ont été fabriquées pour remplacer les rondes. Elles sont toutes personnalisées, au nom du producteur exposant ou du point de vente acquéreur de l’animal. Le Label a également participé en septembre aux 80 ans de l’INAO au ministère de l’Agriculture à l’occasion des Journées du patrimoine. « Le repas "La grande tablée" était composé exclusivement de produits sous signes officiels de la qualité et de l’origine », racontait Max Chaume. « Et Charolais terroir a assuré seul la fourniture de viande bovine Label rouge. Dans le cadre de cette manifestation, le logo Charolais terroir a été projeté sur la façade du ministère ».

Contrôle sensoriel positif


Outre la communication, c’est surtout sur la qualité du produit que mise le Label pour sortir son épingle du jeu. « Le contrôle sensoriel dans le cadre du suivi de la qualité supérieure Label rouge a été réalisé par un laboratoires accrédité Cofrac. Les résultats ont été positifs », annonçait Max Chaume. « La différence entre la viande Label rouge et la viande standard est nettement significative. Nos atouts en terme de viande bovine de qualité supérieure Label rouge résultent des efforts d’un long travail de collaboration entre les maillons de la filière ». Et d’ajouter : « le marché à ce jour montre des signes positifs en terme de produits de qualité et à la lumière des nouvelles avancées qui se concrétisent doucement ». Max Chaume évoquait le récent partenariat avec SVA débouchant sur la livraison d’une dizaine d’enseignes Intermarché. « Les Labels rouge, et parmi eux Charolais terroir, marquent la place à tenir pour éviter le nivellement par le bas. Ce dernier ne procurerait que la perte d’une partie des consommateurs et la répercussion sur le prix au producteur. C’est la raison pour laquelle nous continuons à tout mettre en œuvre pour élargir la cible et convaincre aussi la jeune génération, consommatrice de demain, à l’aide des outils de communication qu’elle utilise. Face aux marques commerciales au marketing pompeux, dont le consommateur peut devenir prisonnier, l’objectif est de démontrer que l’origine et la qualité garantie, identifiée et contrôlée dans le respect des éleveurs de races à viande » constituent des engagements forts de Charolais terroir.
Malgré cette vision positive, Max Chaume émettait quelques bémols, déjà évoqués lors de l’assemblée générale de 2015 : l’application de l’arrêté du 10 juillet 2014 sur l’étiquetage de la viande bovine en libre service dans les grandes surfaces et la classification réglementaire des morceaux avec des étoiles, qui, selon lui, « va dans le sens d’un appauvrissement de la qualité ».
L’assemblée générale était suivie de la visite des installations de la SA Despierres à Roanne, spécialisée dans le commerce de la viande de qualité.



Saint-Christophe, lieu privilégié


En 2015, Charolais terroir comptait 661 adhérents (666 en 2014) susceptibles d’inscrire des animaux dans le cadre de la présélection label. 422 (contre 426 en 2014) ont finalement effectivement destiné au moins un animal dans le circuit label. 10.462 bovins ont été présélectionnés (11.253 en 2014). 8.721 ont été labellisés (9.187 en 2014), représentant 4.126 tonnes, soit un poids moyen de 473,1 kg par animal (+9 kg par rapport à 2014). Les femelles représentent 96,26 % des animaux (96,52 % en 2014). Le poids moyen des mâles et des femelles a augmenté dans les mêmes proportions (+9 kg). Des acteurs de la filière se sont manifestés à l’annonce de ces chiffres, estimant qu’il sera de plus en plus difficile de vendre des animaux lourds.
La proportion d’animaux classés "E" en conformation est stable entre 2014 et 2015 (14,24 %). Les animaux classés "U" ont tendance à progresser (57,32 % en 2015 contre 56,11 % en 2014) au détriment des "R" (28,43 % en 2015 contre 29,36 % en 2014).
Le nombre total d’animaux présentés au marché de Saint-Christophe-en-Brionnais est passé de 2.849 en 2014 à 3.188 en 2015 (+11,9 %). Les adhérents à Charolais terroir, éleveurs et acheteurs, estiment que ce marché constitue un lieu de rencontres entre professionnels et consommateurs - du fait des nombreux visiteurs - et qu’une communication spécifique au Label Charolais terroir serait la bienvenue.