Robots de traite
Pas faciles à amortir

Les résultats du contrôle de performances sont riches d’enseignements. Retour sur le bilan technique du troupeau laitier de l’Ain et la Saône-et-Loire, d’avril 2015 à mars 2016. Et, pour donner du sens à la mesure, zoom sur les élevages équipés de robots de traite.
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Lors de la dernière campagne laitière, soixante-et-un élevages laitiers de l’Ain et la Saône-et-Loire étaient équipés de robots de traite, ce qui représente un taux d’équipement de 7 %. Si ce taux est le double de celui de 2012-13, les nouveaux équipements ont fortement ralenti depuis maintenant deux ans. Le prix du lait constitue la première explication à cette baisse. Mais ce n’est pas la seule raison : en effet, les équipements en robots de traite sont aussi particulièrement difficiles à rentabiliser. Nous nous en expliquerons plus loin.

1, 2 ou 3 stalles


Aujourd’hui, vingt-huit élevages sont équipés d'un seul robot avec 57 vaches en moyenne. Vingt-neuf élevages sont équipés de deux stalles pour 110 vaches en moyenne. Enfin, quatre élevages sont équipés de trois stalles pour 161 vaches là aussi en moyenne.
Attention, les effectifs que peut supporter chaque stalle varient en fonction du type de robot et de l’organisation du bâtiment. Si vous envisagez de vous équiper, il est fortement recommandé de prendre conseil auprès des spécialistes d’Acsel Conseil Élevage.
Comparés à l’ensemble des élevages de la zone, les cheptels équipés de robots de traite sont de plus grande taille avec 93 vaches en moyenne. En deux ans, cette moyenne a augmenté de 12 vaches alors qu’elle n’a augmenté que de 3,5 vaches sur l’ensemble des autres troupeaux. Les augmentations de cheptel en robots de traite sont délicates à réaliser car elles doivent alors se faire par paliers de 55 à 65 vaches pour pouvoir rentabiliser la nouvelle stalle… Et c’est en effet là un des principaux inconvénients du système : la perte de souplesse sur les variations d’effectifs.

Des résultats techniques supérieurs


Avec 11 kg de lait par jour de vie, les élevages équipés de robots de traite ont globalement une meilleure maîtrise technique que les autres élevages. Avec 8,674 kg de moyenne lait par vache, leur production est supérieure de plus de 1.000 kg. Leurs taux sont quasiment identiques à 39,3 g/kg de TB et 33 g/kg de TP. Leurs niveaux cellulaires aussi sont comparables, avec 253 milliers pour le troupeau et 233 milliers pour les primipares. Enfin, la gestion du troupeau est maîtrisée : les élevages équipés de robots de traite ont ainsi un peu plus de primipares qui vêlent plus jeunes, un intervalle vêlage-vêlage et un rang moyen de lactation légèrement inférieur.

Insérer ici le tableau


Des résultats économiques qui ne suivent pas…


Une meilleure performance technique des élevages équipés de robots est nécessaire pour amortir l'investissement matériel. Malgré cette performance supérieure, le résultat économique n'a pas permis de prélèvements pour des élevages robot quand la moyenne des élevages en traite classique permettait un prélèvement de 2,5 Smic/UMO (résultats des couts de production, campagne 2014/15).
Les niveaux de charge sont plus élevés, notamment en charges alimentaires à 166 € par 1.000 litres de moyenne quand les autres élevages de plaine sont à 106 €. Des solutions existent et se mettent en place pour y remédier. Certains éleveurs équipés de robots de traite arrivent à maîtriser leurs charges alimentaires. Deux d’entre eux en ont fait la démonstration en novembre lors d’une journée organisée par les spécialistes Robots des Conseil Élevage de la FIDOCL. Un groupe d’éleveurs de nos départements s’est ainsi déplacé dans la Loire à pour rencontrer ces éleveurs qui utilisent des matières premières en traite robotisée (www.fidocl.fr/content/forte-participation-la-journee-robot-regionale-fidocl).




Un accompagnement sur-mesure


Acsel Conseil Élevage propose aux éleveurs robotisés des services spécifiques. Dans chaque équipe, un conseiller est spécialisé dans le suivi des élevages robotisés pour l’optimisation de l’alimentation au quotidien et la valorisation des nombreuses informations issues du robot.

Anne Blondel –qui fait partie des experts du réseau Conseil Élevage en nutrition et systèmes robots de traite– peut aussi intervenir ponctuellement dans les élevages de Saône-et-Loire qui le souhaitent pour faire un bilan du fonctionnement ou pour un accompagnement sur la stratégie d’investissement. Enfin, des groupes d’échange entre éleveurs sont aussi proposés sur les thèmes des coûts de production, de la qualité du lait, de l’autonomie et de l’expression du potentiel.