Tendance commerciale semaine 45-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
La communication (TV et radio) sur les races charolaises et limousines des GMS qui ont signé l’accord "Cœur de gamme" avec la FNB commence à se mettre en place et soutient la consommation à une période où les achats sont traditionnellement tendus pour les ménages. Sur le terrain, les éleveurs qui perçoivent les plus-values qui en résultent se réjouissent, tout en hésitant à le faire savoir pour ne pas provoquer de convoitise de la part de ceux dont les animaux n’ont pas intégré la démarche. L’entrée dans le "Cœur de gamme" n’est pas une décision prise par les abattoirs, mais par le retour des magasins qui appliquent cette charte (c’est donc pour l’heure assez aléatoire). Les responsables professionnels misent sur une montée en puissance de la démarche "Cœur de gamme" pour gommer ces écarts de valorisation.
Le point sombre est l’image perpétuelle renvoyée par les anti-viandes qui vont profiter de la COP 22 pour rabâcher le soit disant effet néfaste de l’élevage et de la consommation de viande sur le réchauffement climatique… On observe également des pratiques plus insidieuses de la part de ces associations qui, non seulement continuent les mises en scène sur internet, mais qui font également de la distribution de tracts à la sortie de certains collèges ou même des annonces dans les salles de cinéma… Ce sont clairement les enfants et les consommateurs de demain qui sont ainsi ciblés par les opposants anti-viande.
Au niveau commercial, le report des sorties de la semaine passée a permis aux abatteurs de mieux couvrir leurs besoins. Sur les marchés, les volumes ont été importants ce qui a entraîné une commercialisation moins soutenue que ces dernières semaines. L'approche de la saison hivernale va obliger les éleveurs à rentrer les animaux pour l'hiver. Lors de cette opération et comme lors des descentes d'estives, les éleveurs trient les animaux à garder pour l’élevage ou qui ont le potentiel pour être engraissés et les se séparent des autres. Cela apporte un peu plus de disponibilité sur le marché dans le secteur allaitant. Les animaux haut de gamme se maintiennent avec des éleveurs qui ont réservé leurs meilleurs sujets pour les concours de fin d’année. A Charolles, près de mille animaux ont été inscrits pour le prochain Festival du Bœuf des 3 et 4 décembre prochain, par des éleveurs plus nombreux que l’an dernier. Les charolaises viandées se maintiennent. La tendance est un peu plus lourde dans les allaitantes de choix secondaire avec une offre ponctuellement excédentaire. En réformes laitières, les industriels couvrent plus facilement leurs besoins avec des volumes en progression, ce qui leur permet de stabiliser ou d’atténuer la progression des prix dans les bonnes vaches holsteins, montbéliardes et abondances. Les vaches sans viande ou en manque de finition restent faiblement valorisées. En jeunes bovins, le recul de l’offre et une meilleure tenue des prix en Italie permettent un commerce un peu plus régulier avec une amélioration des prix qui restent cependant très loin de l’attente des engraisseurs.

Bovins d’embouche et d’élevage

L’activité commerciale est un peu plus calme avec des volumes plus importants sur les marchés et les cadrans de la région. Les tarifs se stabilisent dans le cheptel de qualité, même si ce sont encore les animaux les plus demandés. Le bétail de moyenne conformation se tasse légèrement avec une offre qui permet un tri plus marqué.

Broutards
Après la semaine perturbée de la Toussaint, l’afflux de marchandise a désorganisé les échanges, alors que les acheteurs italiens couvrent plus facilement leurs besoins. La demande est régulière même si les tarifs se replient légèrement dans les bons mâles charolais, pesant de 330 à 400 kg et vaccinés. En revanche, les broutards destinés au marché français peinent à trouver preneur face au recul de l’activité d’engraissement. La commercialisation est laborieuse dans la moyenne marchandise non-vaccinée. Dans les femelles, la demande est suivie avec des tarifs qui se tiennent pour les bonnes laitonnes charolaises ou limousines de 300 à 350kg vaccinées. Le commerce est plus compliqué dans la moyenne marchandise (non-vaccinée) avec trop de marchandise sur le marché.

Veaux d’élevage et d’engraissement

Comme prévu, le report de veaux de la semaine passée est conséquent alors que les intégrateurs maintiennent leurs mises en place correspondant en vue des sorties lors des vacances de Pâques 2017. L’activité commerciale est morose avec de très gros écarts de valorisation. Les tarifs sont revus à la baisse dans les bons veaux montbéliards ou laitiers avec un tri sévère dans les lots. Le marasme est marqué dans les croisés (taupe, gris ou blanc bleu) de moyenne conformation. En croisés de bonne conformation, les tarifs se tassent légèrement. La vente est difficile pour les veaux convenables ou légers avec de grosses difficultés pour les femelles.

Ovins
Les sorties sont en progression sur les marchés, mais la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Les transactions sont calmes et sélectives dans la moyenne marchandise dont les tarifs sont difficilement reconduits. Les bons agneaux de pays ou labellisés se maintiennent sans trop de difficulté face à une offre mesurée. Dans les brebis, le commerce reste calme dans les sujets ordinaires, mais les bons animaux lourds sont mieux demandés.

Porcs
Sur le Marché du porc breton, le tarif est stable à 1,300 € du kilogramme pour cette seconde semaine écourtée. La chute des températures devrait relancer la consommation et permettre de retrouver une certaine stabilité commerciale.