Perspectives viande bovine 2016

Le rebond se poursuit

Selon l’Institut de l’Elevage (Idele) qui vient de publier ses prévisions de production de viande bovine pour 2016, la production française de femelles (vaches de réforme laitières allaitantes et génisses) devrait augmenter de +3 % à 824.000 tonnes équivalent carcasse (tec), après avoir progressé de +4 % entre 2015 et 2014. Le retournement de la conjoncture laitière a de fait entraîné de nombreuses réformes en 2015, si bien que le cheptel laitier s’est réduit d’un peu plus de -1 % sur l’année. Pour l’Institut de l’Elevage, le rythme des réformes devrait se maintenir en 2016. Si la conjoncture laitière reste morose, un scénario pessimiste est à envisager, avec encore davantage d’abattages liés à des cessations d’activité…
Du côté allaitant, le cheptel s’est encore étoffé en 2015 (+1,5 % en 2014), en raison notamment de l’incitation à garder des vaches pour bénéficier de la nouvelle Aide aux bovins allaitants (ABA). Dans l’hypothèse d’une stabilisation du cheptel en fin d’année, davantage de vaches allaitantes pourraient être réformées, ces abattages supplémentaires intervenant plutôt au second semestre.

Stabilité des JB

Quant à la production de génisses de boucherie, celle-ci devrait se stabiliser, rompant ainsi une tendance à la baisse liée à la recapitalisation du cheptel depuis 2013.
En 2016, la production en têtes de jeunes bovins laitiers devrait se réduire significativement (de l’ordre de -4 % sur l’année), les effectifs de mâles à sortir cette année étant en très nette baisse. Les mises en place ont subi, en effet, un coup de frein à partir de mai 2014, alors que la perspective de la fin des quotas laitiers avait stimulé l’abandon ou la réduction de l’activité d’engraissement dans de nombreuses exploitations laitières et que le prix des jeunes bovins laitiers se dégradait. Toujours selon l’Institut de l’Elevage, la production de jeunes bovins de type viande serait relativement stable cette année. Au final, le nombre de jeunes bovins toutes catégories confondues serait en légère baisse, mais la production en tonnage se maintiendrait en raison de la poursuite de l’alourdissement des carcasses.
S’agissant de la production de bœufs, la production se stabiliserait en 2016 après son rebond en 2015. Les bœufs restent en effet un bon moyen de valoriser les prairies éloignées du siège de l’exploitation et peu mécanisables.
Quant à la production de veaux de boucherie, elle retrouverait en 2016 sa baisse tendancielle. Après un fort alourdissement des carcasses en 2015 en raison de l’engorgement du marché à partir de l’été, les poids redeviendraient normaux et les mises en place seraient limitées. Ce qui porterait la baisse des volumes à -2 %.
Restera entière, dans chaque catégorie, la problématique du prix… laquelle influence aussi les volumes mis sur le marché.

Broutards
Des exportations attendues en hausse

Malgré de fortes perturbations provoquées par l’apparition de la FCO en septembre dernier, les exportations françaises de broutards ont fortement progressé en 2015 (+6 %), en raison de l’augmentation de l’offre et de l’ouverture du marché turc. Dans l’hypothèse où les contraintes liées à la FCO seraient bien gérées, les exportations de bovins maigres pourraient progresser de +2 % en 2016, selon l’Institut de l’Elevage. En effet, les demandes turques et espagnoles devraient rester soutenues, compensant et au-delà l’érosion des achats italiens. Reste que les catégories d’animaux tout comme les prix ne sont pas les mêmes.

Idem ailleurs en Europe

La production européenne de viande bovine a progressé de près de +3 % en 2015 et devrait de nouveau augmenter en 2016 (+2 %), selon l’Institut de l’Elevage. Le retournement de la conjoncture laitière, après deux années de capitalisation a provoqué d’abondantes réformes de vaches qui devraient se poursuivre cette année encore. La croissance du cheptel laitier a en outre conduit à des naissances supplémentaires de veaux mâles. Certains ont été exportés vers les pays tiers, d’autres se trouvent dans les ateliers d’engraissement des différents Etats membres, notamment à l’Est de l’Union européenne.