Tendance commerciale semaine 06-2017
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
La saison hivernale est comme chaque année le moment de constater la très grande saisonnalité du mode de consommation de la viande bovine. Plus de la moitié de la viande est consommée en viande hachée ou transformée avec des produits plébiscités par les jeunes générations. Avec le froid, la demande est également plus régulière dans le pot au feu ou le bourguignon même si ces produits demandent un peu de préparation. Les parties arrière souffrent en revanche du départ en vacance aux sports d’hiver d’une partie de la population. Ce rétrécissement des ventes est un sujet très préoccupant, car c’est cette gamme de marchandise qui souffre le plus du dénigrement, des émissions de télévision de plus en plus orientées vers le “végan” (lire à ce sujet en page 24 de cette même édition) et par une grande complaisance de la presse envers les extrémistes qui, derrière la soi-disante question du bien-être animal, cherche en fait à bannir la consommation de la viande.
Sur les marchés, les abatteurs observent un sérieux recul de la demande de la part de la cheville traditionnelle et des rayons Trad des GMS, et souffrent de ce fait de stocks importants dans les arrières. Le commerce est calme dans la viande de qualité bouchère avec des tarifs qui peinent à se maintenir dans le Label rouge ou les charolaises lourdes. Dans les génisses et vaches de choix secondaire, la modestie de l’offre permet de maintenir les cours et ce sont les animaux d’entrée de gamme qui restent recherchés pour des opérations promotionnelles. La valorisation de cette gamme de marchandise ne donne satisfaction ni aux éleveurs du fait de prix bas, ni aux consommateurs avec une viande souvent ferme… En réformes laitières, le début des vacances et la fermeture des restaurants scolaires limitent les besoins, mais le recul des disponibilités permet une progression mesurée, mais constante des prix. La tendance est également plus ferme dans les taureaux, signe d’un manque de viande destinées à l’industrie du steak haché notamment. En jeunes bovins, avec plus de 50 % de JB consommés en France, les tarifs se calent sur celui des femelles. Les tarifs se maintiennent dans les charolais, limousins ou dans la coupe standard (animaux de type “R”), mais sur des niveaux de rémunération toujours très loin des coûts de production (hausse du prix des broutards).

Bovins d’embouche et d’élevage

La demande reste soutenue dans les bonnes femelles de gabarit, mais les tarifs pratiqués tendent à se stabiliser et se caler sur la valeur viande après la hausse de janvier. Le commerce est même un peu plus calme dans le bétail plus commun. La demande reste soutenue dans les laitières à herbager.

Broutards
La vaccination contre la FCO est indispensable pour accéder aux marchés export qui tirent les prix vers le haut depuis le début de l’année. De gros efforts sont faits pour développer l’exportation vers l’Italie, l’Allemagne, l’Algérie et le Liban notamment, et demain peut-être à destination d’Israël et du Maroc, mais les barrières sanitaires, administratives et le plus souvent politiques sont autant de chaînes lourdes à porter (contrairement à certains de nos concurrents…). Le commerce est fluide avec des tarifs qui tendent néanmoins à se stabiliser dans les bons mâles lourds. La demande saisonnière pour la repousse est régulière dans les bons mâles plus légers. Cette revalorisation des bons broutards est bonne pour les naisseurs, mais elle pénalise sérieusement les engraisseurs spécialisés qui ne voient pas le bout du tunnel dans la viande. La commercialisation est normale dans les sujets ordinaires exportés à destination de l’Espagne, mais les difficultés perdurent dans la mauvaise marchandise maigreuse (souvent non vaccinée). Dans les femelles, les tarifs sont stables dans la bonne marchandise lourde et vaccinée, mais le placement reste très calme pour les bêtes légères vers l’Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement

Les intégrateurs continuent de maîtriser les mises en place pour des sorties de juillet, période où la consommation pâtit des chaleurs et du départ massif des vacanciers. Les tarifs sont stables dans les gros veaux montbéliards, mais les échanges sont plus calmes avec un léger recul des prix dans les frisons, abondances ou montbéliards communs. Dans les bons veaux de race pure ou croisés (viande ou mixte), la demande se replie avec un plafonnement des prix dans les mâles et une tendance baissière dans les femelles.

Ovins

Les volumes sont en repli dans les laitons, mais ils s’avèrent largement suffisants pour couvrir la demande. Les lacaunes restent abondants et l’import maintient la pression sur le marché. Le commerce est très calme dans le secteur aval avec un recul des ventes pendant les vacances d’hiver. L’agneau n’est pas un produit plébiscité sur les stations de ski, car trop cher pour le budget des vacanciers. Le commerce est tendu et seul le recul de l’offre limite la pression des acheteurs. En brebis, la vente est plus calme avec des sorties un peu plus garnies et des tarifs orientés à la baisse.

Porcs
L’activité commerciale reste assez fluide malgré le début des vacances scolaires. L’offre est en accord avec la demande avec un prix en progression de +0,033 € sur une semaine à 1,373 € du kilogramme ce lundi sur le Marché du porc breton pour le 56 TMP, soit 1,523 € pour le 60 TMP.