Veau
Garder la tête haute

Publié par Cédric Michelin
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Consommation et production en baisse, mais moral au beau fixe ! La filière veau se bat pour développer sa production.
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« La consommation a baissé de 3,5% en 2014 par rapport à l'an passé, c'est une chute plus importante que pour les autres viandes ! », commence Alexandre Merle, président de la section veaux de l'Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev). « Nous rentrons en concurrence avec l'agneau dans une conjoncture économique pas facile », continue-t-il. En France, la filière veau représente plus de 3.000 éleveurs spécialisés, près de 1,4 million de têtes abattues par an et une consommation de 3,5 kg/an/habitant. Les tonnages produits ont baissé également de 0,82% en 2014 par rapport à 2013. Par contre, les carcasses se sont alourdies de 2%. En parallèle, le budget de l'interprofession a diminué d'environ 500.000€, soit 10% du budget total, du fait d'une baisse des subventions de FranceAgriMer et du Cniel (interprofession laitière). Mais Alexandre Merle ne s'avoue pas vaincu : « Nous allons nous doter de moyens pour maintenir la production et cela commence par une révolution dans la communication autour du veau. » Ainsi sponsoriser les séries TV Scènes de ménage (mai à septembre) et En famille (juillet) a été une stratégie choisie pour 2015. En parallèle, le Festival du veau, créé en 2008, garde toute sa place, avec près d'« un kilomètre de linéaire supplémentaire réservé à cette viande en grandes surfaces, sur toute la France, pendant plusieurs mois », selon Alexandre Merle.


Sponsoring et partenariats



D'autres enjeux attendent également la filière. « Le renouvellement des générations en est un. Un peu moins d'un tiers des producteurs partiront à la retraite d'ici quelques années. Il faut attirer les jeunes », constate Alexandre Merle. Dans ce sens, une réflexion sur le revenu et la pénibilité du travail, au travers de partenariats techniques, est en cours. « Améliorer l'ergonomie des bâtiments pour l'adapter à de nouvelles méthodes de rationnement ou diminuer l'utilisation des antibiotiques » font partie des thèmes de recherche actuels. « Nous voulons également atténuer la saisonnalité de la production et faire évoluer les contrats » entre producteurs et intégrateurs, observe-t-il. Ces contrats relèvent du droit public et datent de 1988. De fait, leur modification devrait être « plus simple » que dans d'autres filières. D'autres axes de réflexion, plus culinaires, comme l'élaboration de recette de plats préparés à base de veau, perdurent avec les années. Quant à la fin des quotas comme opportunité de développement, Alexandre Merle est plutôt sceptique : « Les vaches laitières produiront plus de lait mais pas plus de veau ! La génétique a beaucoup progressé ces dernières années et les veaux femelles partiront pour l'export vers des pays importateurs de cette génétique. »