Tendance commerciale semaine 26-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
La saison de transition entre la fin de l’année scolaire, le début des soldes et la préparation de la saison estivale est aggravée par la poursuite du travail de sape des mouvements anti-viande (L214, Végan…), lesquels –après avoir diffusé de nouvelles vidéos “violentes” cette semaine– entendent désormais mener leurs actions devant certains abattoirs. Dans un contexte de forte tension entre l’amont et l’aval de la filière, les signes positifs ne sont pas évidents à mettre en œuvre même si une certaine volonté semble affichée chez Système U (Super U). La période est peu propice et si des plus-values sont bien accordées et reversée aux éleveurs, elles ciblent principalement les animaux de cœur de gamme pour des volumes pour l’instant limités et qui engendrent de grandes disparités de valorisation pour une même conformation car, dès que l’on sort de ce cadre, les ventes sont plus difficiles, confrontées à la demande réelle du marché. La tension reste très forte dans les campagnes avec des éleveurs qui ne savent plus par quel bout prendre cette crise pour obtenir une juste revalorisation de leurs produits. Une remise en cause des moyens et des coûts de production devra être au centre des réflexions d’avenir, car les charges (salariales, environnementales, administratives…) qui pèsent sur l’ensemble de la filière (production, abattage et transformation) sont trop élevées par rapport à celles en vigueur chez nos concurrents européens.
Au niveau de la consommation, si les ventes de brochettes et de pièces à griller se portent mieux depuis le retour du soleil, les autres pièces peinent à trouver preneurs dans les linéaires.
Sur les marchés, le recul des livraisons engendré par le retard accumulé dans les travaux de fenaison permet d’atténuer la pression des abatteurs. Mais, attention, cela ne signifie pas que les stocks sur pied diminuent… L’activité commerciale reste tendue même si les tarifs se stabilisent. Dans les femelles haut de gamme, la demande est un peu plus molle du côté de la capitale et le report des commandes vers les zones touristiques est encore peu significatif. Même si les tarifs se stabilisent, la commercialisation reste compliquée dans les charolaises avec des commandes qui ne décollent pas dans les bonnes vaches viandées et des animaux de milieux et d’entrée de gamme faiblement valorisés (notamment dans les vaches âgées de plus de 10 ans). Dans les laitières, le recul temporaire de l’offre tend à stabiliser les prix dans les bonnes vaches frisonnes ou montbéliardes, mais le tri reste marqué dans les animaux de moindre conformation (P-1 ou 2), car les besoins industriels sont atones. En jeunes bovins, l’activité commerciale se détend, mais la revalorisation des prix reste soumise à la volonté des abatteurs et de leurs clients italiens.
Bovins d’embouche et d’élevage
Même si les prairies restent très verdoyantes, les herbagers réduisent leur activité à l’approche de l’été. Du côté des engraisseurs, c’est surtout l’orientation à venir des prix pour la rentrée qui inquiète. L’ambiance commerciale est calme avec des tarifs stables et proche de la valeur viande dans le bon bétail lourd et proche de la finition. La vente est plus sélective dans le bétail de second choix, âgé ou maigreux.
Broutards
L’activité commerciale reste assez régulière dans la belle marchandise convenablement vaccinée, avec des disponibilités amoindries par les travaux de saison. Le placement est en revanche plus calme dans les sujets non vaccinés avec des écarts de 50 à 80 € dans les sujets préparés pour l’export. Dans les broutards lourds et les taurillons, l’offre est en repli ce qui permet une stabilisation des prix. Dans les femelles, la modestie de l’offre facilite la vente sur les bonnes laitonnes herbées de 350 kg. Le commerce demeure très calme avec des tarifs stables, mais peu élevés dans les légères ou les ordinaires exportés vers l’Espagne.
Veaux d’élevage et d’engraissement
La demande des intégrateurs reste centrée sur du veau français, ce qui permet un commerce régulier avec une stabilité des cours sur l’ensemble des marchés français dans les bons veaux frisons, montbéliards, abondances ou croisés convenables. Dans les bons veaux de type viande, la demande reste ciblée sur des veaux bien conformés et les bons veaux charolais, limousins, ou croisés (mixtes ou blanc bleu) frais, viandés. Un tri plus marqué est observé dans les veaux plus communs ou légers, mais également dans les veaux passés d’âge et durcis (non-buveurs). Les exportateurs vont impacter les frais des PCR sur les veaux dès la semaine prochaine.
Ovins
L’activité commerciale est assez régulière dans les agneaux bien conformés IG ou sous labels. Les prix sont stables dans les agneaux de second choix ou les lacaunes. Le Brexit britannique aura certainement un impact sur le commerce et les prix du mouton dans les mois à venir… En brebis, la demande reste mesurée, mais les prix sont stables.
Porcs
Le commerce reste bien orienté avec le palier des 1,40 € qui sera franchi cette semaine. Les mêmes causes produisent les mêmes effets avec un marché européen toujours tiré par la demande en provenance de la Chine. Le cours sur le Marché du porc breton progressait ce lundi de +0,044 € du kilogramme sur une semaine à 1,399 € pour le 56 TMP et à 1,549 € pour le 60TMP (sans les primes de qualité).