Lettre ouverte d’une agricultrice
« Nous allons mal… »

Ecrite avant les terribles évènements qui ont marqué et marqueront l’agriculture, cette lettre ouverte d’une agricultrice dépeint parfaitement l’ambiance et l’état d’esprit qui règnent dans la profession, elle qui lance ici « un cri d’alarme ».

« Nous, agricultrices et agriculteurs, nous sommes fiers de notre métier, fiers de nos productions, fiers de nourrir nos concitoyens, mais il ne faut pas que notre fierté nous éloigne de la réalité.

Il ne faudrait pas, par fierté, refuser la vérité : l’agriculture va mal et si notre agriculture va mal, alors nous aussi, nous allons mal !

Il ne faut pas attendre d’être dans le mur pour demander de l’aide.

Personne n’est à l’abri d’une erreur technique, d’un problème sanitaire, d’une météo dégradée, sans oublier les possibles problèmes administratifs… Autant d’éléments à même de faire vaciller une exploitation fusse-t-elle bien gérée.

Soyons comme les autres chefs d’entreprise, n’ayons pas peur de jeter l’éponge avant qu’il ne soit trop tard pour nos animaux, pour notre avenir, avant de tout perdre : notre métier et, parfois même, nos familles.

Nous ne devons pas hésiter à demander de l’aide. N’hésitons pas à demander l’aide de la MSA, de la chambre d’agriculture, d’AgriSolidarité, et de même de nos voisins. En aucun cas, ne restons isolés et osons demander de l’aide ! Personne, aucun d’entre nous, n’est à l’abri et ne peut se dire à l’abri d’un problème susceptible d’ébranler son exploitation, sa famille… !

Si, nous les femmes, nous appelons au secours, c’est que nous ne ressentons pas les choses comme les hommes : nos priorités ne sont pas les mêmes, le but est le même, mais nous avons besoin que tout soit harmonieux pour être bien, autant dans la vie privée que la vie professionnelle.

Alors quand un problème important arrive sur l’exploitation, notre vie privée s’en ressent d’emblée et permet de tirer la sonnette d’alarme.

Aujourd’hui, face à toutes ces exploitations en difficulté, toutes ces familles en pleine tempête, nous lançons un cri d’alarme ! ».

Sera-t-il entendu. La profession, toute la profession l’espère et les récents évènements qui ont marqué ces dernières semaines sont l’illustration de la gravité de la situation.