Charolais de Bourgogne
L'IGP c'est (presque) fait...

Publié par Cédric Michelin
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L'association, désormais ODG Charolais de Bourgogne, a tenu son assemblée générale à Pouilly-en-Auxois. L'IGP est pratiquement acquise, reste à booster la commercialisation pour doubler des volumes qui restent insuffisants en regard du potentiel des différents marchés.
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Cette fois ça y est –ou presque– l'IGP est à portée de main. « L'IGP, j'y crois de plus en plus » annonce Régis Taupin, président de Charolais de Bourgogne, lors de la dernière assemblée générale de l'association le 26 juin dernier. Cette quête longue et difficile de l'Indication géographique protégée, devrait donc trouver un épilogue heureux très prochainement. Ce sera un couronnement pour l'association et ses adhérents qui ne se sont pas découragés en dépit des multiples rebondissements et de la lenteur d'une procédure dont le terme semblait toujours être remis à demain.

Augmenter les volumes



L'IGP c'est donc presque fait. Mais au-delà de cette reconnaissance obtenue de haute lutte, il s'agit aussi d'assurer le quotidien et l'avenir de la production. Sur ce plan, on constate que les volumes commercialisés sous la marque Charolais de Bourgogne ne sont pas encore à la hauteur des ambitions. La baisse amorcée en 2012, se confirme en 2014 les volumes passent ainsi de 463.926 kg viandes en 2012, à 449.731 kg en 2013 et 362.981 kg en 2014. « Une baisse à deux chiffres » regrette Martine Marquet, directrice de Charolais de Bourgogne.
Pourtant, la communication commence à payer, « nous sommes de plus en plus sollicités... La communication, la sensibilisation autour de la marque portent leurs fruits, mais les retombées ne se traduisent pas encore en termes de volumes d'achats » dans la restauration collective notamment. Il faut convaincre, mener des animations, adapter les réponses aux différents cahiers des charges.

Etre présent partout et tout le temps...



Pour 2016-2017, le président entend donc renforcer la dynamique commerciale pour arriver à un doublement des volumes. Un optimisme à la mesure du potentiel, surtout dans la restauration hors foyer. Avec une condition difficile à remplir dans la configuration actuelle, « être présent partout et tout le temps, la communication cela doit se faire en continu », mais l'association manque de moyens humains, observe Régis Taupin. La question d'une nouvelle embauche entièrement dédiée à la fonction commerciale est posée, d'autant que l'IGP va booster la notoriété du produit.
L'organisation administrative quant à elle s'est déjà mise en bon ordre de fonctionnement dans la perspective de l'obtention de l'IGP. Les statuts de l'association ont ainsi été mis en conformité avec ceux d'un organisme de gestion (ODG)




Une marque, un réseau de distribution



La marque Charolais de Bourgogne, garantit une viande issue d'animaux :
- de race charolaise
- nés élevés et finis en Bourgogne
- dans des élevages contrôlés chaque année sur leurs bonnes pratiques
La distribution sous cette marque s'opère par l'intermédiaire de 60 distributeurs actifs :
23 Super U, 6 Leclerc, 12 Carrefour, 2 Intermarché, 6 grossistes, 6 boucheries, 2 Cora, 1 Metro, 1 Simply, 1 Shopi.





Exporter, sinon rien... ou si peu



Emmanuel Bernard, président de la commission des marchés extérieurs d'Interbev, est venu rappeler toute l'importance de l'export pour la production de viande bovine française. Alors que la consommation en France et en Europe s'érode, il faut faire attention « à ne pas se faire manger un seul kilo de viande sur le marché intérieur par l'importation et à se positionner fortement face aux campagnes anti-viande ».
Le développement de la consommation est ailleurs, « hors d'Europe, sur le pourtour méditerranéen, dans la Péninsule arabique, dans l'union douanière russe, en Asie... » Mais cela représente un nouveau défi en terme de produit viande, avec une demande qui s'oriente souvent sur des animaux légers de moins de 30 mois. La diplomatie française joue le jeu et soutient les initiatives visant à accroître les parts de marché de la viande bovine française à l'export. Encore faut-il être capable de s'adapter aux demandes et de jouer collectif sous une même bannière « France » très porteuse car synonyme de qualité. Cette signature est essentielle, indissociable de notre indéboulonnable et très emblématique Tour Eiffel... Ensuite il faut être patient : il n'y a que quatre vétérinaires chinois pour traiter l'ensemble des demandes d'exportation de viandes vers la Chine !