Vin : millésime 2015
Prometteur en quantité comme en qualité

Publié par Cédric Michelin
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La filière viticole s’attend à un millésime 2015 prometteur tant en quantité qu’en qualité, même si les températures caniculaires de l’été pourraient entamer le potentiel dans les régions de l’Est de la France, a indiqué Jérôme Despey, le président de FranceAgriMer.
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Les observations des professionnels recoupent pour l’essentiel cette année les dernières prévisions du ministère de l’Agriculture (publiées lundi 24 août), a indiqué  Jérôme Despey, le président du Conseil viticole de FranceAgriMer. Selon Agreste, la vendange s’établirait cette année à 46,5 millions d’hectolitres, un chiffre en très légère baisse par rapport à 2014 (47 Mhl), mais sensiblement supérieur à la moyenne de ces cinq dernières années (45,6 Mhl). Même si les prévisions des organisations professionnelles sont légèrement inférieures (46 Mhl), la récolte se situe bien « dans le haut de la fourchette » et permettra à la filière d’effacer les deux très petits millésimes de 2012 et 2013, qui ont largement entamé les stocks, a indiqué hier Jérôme Despey. Epargnés par la plupart des maladies de la vigne grâce à un été particulièrement sec, les vignobles de l’Ouest de la France disposent d’un potentiel de production élevé. Agreste prévoit une récolte en hausse de 6 % cette année en Languedoc-Roussillon avec 13,5 millions d’hectolitres, les professionnels se montrant un peu moins optimistes (13,2 Mhl). Selon Jérôme Despey, lui-même vigneron dans l’Hérault, les violents orages ayant sévi le week-end dernier autour de Montpellier n’ont pas occasionné de dégâts majeurs sur les vignes. Les volumes devraient être également au rendez-vous dans le Sud-Ouest, dans le Bordelais et dans le Val de Loire avec des quantités en hausse respectivement de 5 %, 2 % et 1 % par rapport à la moyenne quinquennale.

Bourgogne et Beaujolais plus affectés



Les températures caniculaires et les faibles précipitations de l’été devraient en revanche affecter les volumes dans les vignobles situés à l’Est de la France, notamment les plus septentrionaux, peu habitués à ce type de conditions. Les volumes seraient en baisse par rapport à 2014 de 7 % dans le Sud-Est (Provence et Rhône) et de 11 % en Champagne et en Bourgogne-Beaujolais, selon Agreste. « D’après les observations, plus récentes, des professionnels, la réduction du potentiel en Bourgogne-Beaujolais serait plus proche de 20 % », a indiqué Jérôme Despey. Mais l’arrivée de fortes pluies a depuis modifié ces prévisions.
Les vins issus de la récolte 2015 devraient être globalement de bonne qualité, l’ensoleillement de ces derniers mois ayant permis de bonnes maturations. « En Languedoc-Roussillon, où nous avons commencé la vendange des blancs, on récolte de beaux fruits, de très bonne qualité sanitaire », a-t-il constaté. « Le millésime 2015 devrait donc permettre à la filière viticole française de profiter à plein d’une conjoncture favorable, tant en matière de demande que de prix », s’est félicité Jérôme Despey.


Des contrats d’assurance « coup dur » en viticulture



Jérôme Despey espère convaincre les vignerons français de recourir aux contrats d’assurance « coup dur » auxquels ils vont avoir accès à compter de la récolte 2016. « Aujourd’hui, 100.000 hectares seulement sur les 790.000 de vignes que compte la France sont assurés », a précisé le président du Conseil viticole de FranceAgriMer. « C’est une faiblesse pour nos exploitations, régulièrement fragilisées par des incidents climatiques graves ». Les négociations avec le ministère de l’Agriculture ont abouti à la mi-juillet à la définition d’un contrat-socle, qui bénéficiera d’un subventionnement par la Pac dans le cadre de l’assurance-récolte à hauteur de 65 %. Elles permettront aux viticulteurs de s’assurer contre différents incidents climatiques (inondations, gel, sécheresse, grêle, etc.) à partir de 35 % de pertes. Le plafond de capital assurable a été défini sur quatre niveaux, de 6.000 € à 20.000 € par hectare, suivant les catégories. « La base des contrats sera la même dans toutes les compagnies. Libre aux vignerons ensuite de contracter des garanties complémentaires », a précisé Jérôme Despey. Celui-ci souhaiterait que 300.000 hectares de vignes soient assurés dès la récolte 2016.