Maison Marquis à Varennes Saint Sauveur
Le sens du détail

Publié par Cédric Michelin
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Depuis maintenant 30 ans, Jean-Claude Marquis est passionné par l’élevage de volailles de Bresse AOC. Pendant près de deux heures, il a expliqué son métier au préfet de Saône-et-Loire : de la sélection génétique au centre de Béchanne jusqu’à son nouvel atelier de transformation, en passant par la finition en épinettes.
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Sur son exploitation, il cultive ainsi du blé et du maïs "blanc" cornu séché à basse température sur place pour l’alimentation des volailles. Une autoproduction complétée par du lait provenant de la laiterie de Varennes Saint-Sauveur, principale source des beurres et crèmes AOC de Bresse. Idéal pour cuisiner le tout ensemble...
Réparties dans une vingtaine de bâtiments, les gallinacées se régalent aussi sur les 17 ha de parcours herbeux aménagés. Le cahier des charges obligeant un minimum de 10 m2 par volaille. A 67 ans, Jean-Claude a aussi su moderniser une partie des tâches répétitive comme avec ses deux distributeurs (gaveuses) – sur batterie – pour le lait ou les céréales. « Je rajoute parfois des graines de sarrasin, elles en raffolent », lui qui dit – rejoignant la tradition d’un élevage féminin à l'origine -, avoir appris auprès de « Jeannine, le sens du détail, pour toujours faire attention à les faire manger » correctement. Côté bien-être animal, les brumisateurs ont aussi servi à « choyer et bien soigner » les volailles par les fortes chaleurs estivales. Et cela se ressent à la fin. « Je prépare mon produit en pensant toujours au consommateur. Après, je regarde évidemment mon coût de production car je dois en vivre. Mais, il faut que le client reviennent pour le produit, pas qu’il retienne le prix », expliquait-il au préfet sur la question des cours sur les marchés.
Finalement, sa plus grande crainte est ailleurs. Du côté de la prédation lui qui constate jusqu’à 20 % de pertes par lot. Il regrette que l’assomoir soit désormais interdit. En effet, il a récemment vécu une « grosse attaque » de fouines – ayant pénétrées dans un bâtiment - laissant 82 volailles « bouffées ». Il indiquait également qu’avec la sécheresse estivale, ses chapons voulaient rester dehors. « Je me suis raté deux fois. 4-5 restaient alors dehors. Le lendemain matin, ils étaient tous morts ». La faute à une famille de renards. La mère apprenant à ses renardeaux à chasser. « Je les voyais la nuit mais c’est interdit en Saône-et-Loire de tirer les renards la nuit », expliquait-il au préfet. Gilbert Payet s’engageait donc à « trouver des solutions » réglementaires « du moment où est fait la preuve absolue que l’espèce n’est pas menacée ».