Tendance commerciale semaine 49
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Les semaines 49 et 50 sont, comme chaque année, marquées par la tenue de nombreux concours de bovins de boucherie sur l’ensemble du territoire et notamment, pour notre région, le Festival du bœuf qui se déroule ce week-end à Charolles. Si les principaux concours sont régis par les règles établies par la FNCAB ce qui leur donne une grande notoriété auprès des acheteurs, de nombreuses manifestations –plus ou moins locales, plus ou moins importantes à l'exemple de la foire des Galvachers le week-end dernier à Anost– viennent elles aussi garnir l’offre en bovins haut de gamme. Placés une quinzaine de jours avant les fêtes de fin d’année, ces animaux pourront bénéficier d’une très bonne maturation pour pouvoir agrémenter les repas de Noël et du jour de l’An.
Les premiers échos provenant des concours qui se sont déjà déroulés font apparaître une activité commerciale assez calme. Mais si les tarifs sont moins élevés que l’an passé, les éleveurs y trouvent une valorisation supérieure aux tarifs du marché conventionnel, et les acheteurs pourront servir leurs clients sans que la plus-value dédiée à la communication soit excessive. Reste à confirmer cette tendance sur le concours le plus important de cette fin d’année : Charolles où plus de 650 animaux seront présentés à la vente.
Sur les marchés, les tarifs se tiennent dans les animaux label Charolais terroir haut de gamme.
Sur les marchés conventionnels, l’ambiance est morose... Alors, vive la COP 21 avec ses émissions télé et radio à répétition qui expliquent aux grandes masses que la consommation de viande est génératrice de gaz à effet de serre et mauvais pour la planète ! Les détracteurs de la consommation de viande profitent en effet de la médiatisation offerte par cet événement pour enfoncer le clou. Le résultat est marqué, avec des ménages de plus en plus sensibles à ce matraquage. La chute des ventes approche les 20 % dans les grands magasins et touche également la boucherie traditionnelle. Toutes les gammes de marchandise sont touchées, y compris celle élevée à l’herbe dans le respect de la nature et même le Bio. Alors, “bravo” à ceux qui, par souci d'idéologie, mettent à mal toute la filière en ciblant les produits carnés. Les dégâts collatéraux de la COP 21, ce seront les producteurs de lait, de porcs ou de viande qui en feront les frais. La chute des ventes dans les GMS est impactée directement les commandes dans les abattoirs, lesquels repoussent les tueries face aux stocks importants qu’ils possèdent. Dans les magasins, c’est une véritable braderie qui s’opère et pas une enseigne n’échappe aux promotions pour écouler les stocks. L’élevage est une nouvelle fois sinistré avec un commerce engorgé. Comme à chaque fois ce sont les éleveurs qui trinquent avec des tarifs en chute libre. Les animaux restent dans les exploitations et aucune catégorie de race à viande ou laitière n’est épargnée. En jeunes bovins, la tendance s’alourdit face à la faiblesse de la demande italienne.
Bovins d’embouche et d’élevage
La déprime commerciale constatée dans la viande ne peut pas être favorable aux achats de maigre, car les engraisseurs sont déjà chargés. Les animaux qu’ils sortent perdent de l’argent. Les tarifs se dégradent avec des ventes souvent partielles sur les marchés.
Broutards
Les volumes restent abondants, même si une légère décrue semble arrivée. Le commerce reste difficile dans les mâles de plus de 400 kg face à l’engorgement du marché italien, lequel est lié au retard de vente des jeunes bovins. Les mâles lourds non vaccinés sont très mal valorisés. Dans les animaux plus légers convenables, la demande pour la repousse est un peu plus ferme maintenant que les tarifs se sont stabilisés. La commercialisation demeure en revanche très sélective dans la qualité est plus commune. Dans les femelles, le décalage entre l’offre et la demande reste au détriment des vendeurs ce qui entraîne des ventes souvent difficiles, partielles et des tarifs peu soutenus.
Veaux d’élevage et d’engraissement
Les volumes restent suffisants pour les besoins des intégrateurs, car les mises en place pour la Pentecôte se font sur des volumes mesurés pour ne pas retomber dans une surcharge de marché comme l’an passé. Les montbéliards lourds se vendent avec un peu plus de difficulté sur l’Espagne, et le placement est plus difficile dans les abondances, frisons ou montbéliards plus communs avec des tarifs revus à la baisse. Les veaux fragiles toutes races confondues sont invendables. Les tarifs sont malmenés dans les croisés laitiers ordinaires. Dans les très bons limousins, charolais ou croisés jaunes destinés aux labels, les échanges restent assez réguliers avec des tarifs stables.
Ovins
L’activité commerciale est très calme avec une consommation peu soutenue. Seule l’apparition des premiers laitons permet de tenir les prix alors que les agneaux ordinaires sont de leur côté revus à la baisse. La vente est normale pour les brebis avec des tarifs sans changement.
Porcs
Après presque deux mois de fermeture, le Marché du porc breton à Plérin a enfin repris jeudi dernier. Mais faute de consommation, la tendance baissière s’est amplifiée avec des tarifs compris entre 1,043 et 1,088 € du kilogramme. Ce lundi, 6.000 porcs étaient présentés. Les lots ont été vendus de 1,058 à 1,078 € du kilogramme. Le bilan de la semaine passée va de la stabilité des prix (Allemagne, Pays-Bas, Belgique) à de la baisse (France, Danemark, Espagne et Italie). L'activité d'abattage est légèrement inférieure à celle de la semaine précédente, conséquence des ventes, là aussi, en berne.