« 2025 by In Vivo »
Porte d'entrée dans le troisième millénaire

Publié par Cédric Michelin
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Tournée régionale pour Thierry Blandinières, directeur général de In Vivo, venu présenter à Dijon, « 2025 by In Vivo », la nouvelle stratégie de développement à dix ans de l'union de coopératives. Développement résolument tourné vers l'international pour soutenir les activités locales et nationales des coopératives adhérentes.
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Quand tout va mal, que les vents sont contraires... On peut, soit s'arcbouter sur ses positions et regretter le bon vieux temps, soit prendre le vent et tracer une nouvelle route. Avec un peu de chance, c'est comme cela qu'un jour on découvre l'Amérique... en visant les Indes. Cette conquête de nouveaux horizons, alors que les agricultures hexagonales et régionales patinent dans le brouillard, c'est le pari assumé par l'union de coopératives In Vivo, dont le directeur général, Thierry Blandinières, est venu présenter à Dijon les perspectives de développement à dix ans contenues dans son plan « 2025 by In Vivo ».

De la fourche au « big data »



C'est une stratégie de développement ambitieuse qui vise à doubler le volume de l'activité de l'ensemble In Vivo, à partir des trois grands pôles d'activité traditionnels : l'agriculture (agrofourniture, semences, services aux agriculteurs), la nutrition et la santé animale (In Vivo NSA) et le pôle grand public (Gamm Vert et jardinerie, distribution et produits alimentaires).
Le socle reste bien entendu l'agriculture, la production, la collecte, les appros... et le renforcement d'un savoir-faire à l'export qui place déjà l'union au premier rang des exportateurs de blé avec une logistique portuaire largement ouverte sur les marchés extérieurs, ce dont bénéficie Cérévia. L'objectif dans ce domaine étant de conforter les positions acquises et d'être présent partout où de nouvelles parts de marché peuvent se prendre.
La force de cette union de 223 coopératives régionales, insiste Thierry Blandinières, c'est d'abord « un potentiel formidable de données à collecter et analyser pour plus de compétitivité et d'efficience, car tout est lié, la productivité, la compétitivité, l'environnement. » Ces données collectées par les structures coopératives adhérentes vont contribuer à l'important investissement de l'union In Vivo dans la recherche et le développement « pour rester dans la course » en s'investissant dans le « big data »*. Dans ce domaine les ambitions ne peuvent pas se limiter à l'hexagone, ni a l'Europe, le marché est de dimension mondiale et les Français sont plutôt bien placés. Les projets foisonnent, les starts up ouvrent des voies, In Vivo entend se mobiliser pour dégager le bon grain de l'ivraie et appuyer les projets « les plus porteurs de sens, d'effet et d'avenir » pour l'agriculture. Le traitement de ces *« méga données » pourrait faire de ce big data, une arme de développement massif du local à l'international.
En ligne de mire aussi, la production de produits phytosanitaires en générique, « avec garantie et label de qualité », histoire de se démarquer des propositions actuelles. Ces génériques (intrants et phytos) devraient rapidement représenter 30 à 40% du marché, il y a donc « des places à prendre pour structurer les propositions produits et garantir la qualité ». En matière d'agro-fournitures (semences, fertilisants, phytosanitaires, agro-équipements et services associés) la centrale de négociation nationale In Vivo agit en complément des unions de coopératives régionales et « représente de fait une porte d'entrée incontournable pour les grands groupes internationaux » comme le rappelle le directeur général.

En ligne de mire l'assiette et le caddie du consommateur



Autre axe de développement stratégique, la nutrition et santé animale. In Vivo met déjà son expertise au service de différents pôles coopératifs régionaux (Néalia, Lorial, Soréal). Implantée en Europe, en Asie et en Amérique du Sud, l'union ambitionne maintenant de devenir « une référence mondiale dans les solutions innovantes pour l'élevage » avec une compétence en termes de vente et d'achat qui profite à aux coopératives adhérentes et à leurs agriculteurs.
Mais ce qui marque le plus les ambitions du groupe à dix ans c'est son choix d'intervenir de plus en plus au plus près de l'assiette du consommateur. Ayant fait ses preuves de franchiseur avec la réussite des enseignes Gamm Vert déployées par l'intermédiaire des coopératives régionales, In Vivo a porté le réseau des jardineries au premier rang national. Reste à boucler la boucle en développant le secteur alimentaire, prolongement naturel des activités de production agricole. C'est chose faite en octobre avec l'ouverture de la première surface de distribution alimentaire sous l'enseigne « Frais d'ici » à Toulouse, créée en partenariat avec quatre coopératives de la région. Un galop d'essai et un investissement de taille à Toulouse (700 m2) pour une formule de base « locavore » où le consommateur se verra proposer des produits frais locaux, mais pas seulement, et trouvera suffisamment de références pour remplir son caddie sans passer par la case grande distribution.
En prenant position dans les métiers de l'agro-alimentaire, In Vivo entend améliorer les conditions de la mise en marché des produits de l'agriculture tout en proposant de nouvelles offres à des consommateurs un peu plus exigeants que la moyenne. C'est une stratégie de type gagnant-gagnant qui devrait permettre de mieux répartir la valeur entre le consommateur et le producteur.



Marc Patriat, administrateur In Vivo et président de Dijon Céréales



Commentant l'action de l'Union In Vivo par rapport à sa coopérative, le président de Dijon Céréales y voit “un bras armé essentiel vis-à-vis des marchés internationaux céréaliers. Dijon céréales et l'union régionale de commercialisation Cérévia s'appuient sur In Vivo pour exporter une part de leur collecte de blé vers les Pays Tiers. Dijon Céréales utilise les services de Sigma Terme (filiale In Vivo) pour traiter des opérations sur les marchés à terme. Nous utilisons l'information économique mais aussi les formations de l'union pour parfaire nos prises de position sur les marchés et former les agriculteurs sur le fonctionnement des marchés à terme. Enfin, notre schéma logistique utilise les capacités de stockage d'In Vivo, dont le silo de Saint-Usage en Côte d'Or ou encore ses infrastructures sur les ports de la Moselle et du Rhin “ (Huningue, Ottmarsheim, Metz).