Tendance commerciale semaine 23-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Le contexte actuel est peu favorable à la consommation suite aux intempéries et inondations qui ont touché plus de 1.300 communes. La demande globale est en repli avec une actualité sociale toujours chargée et face à des disponibilités qui restent abondantes.
A une période où la demande traditionnelle se tasse avec la fermeture programmée des cantines et des restaurants scolaires et univesitaires, la filière viande va-t-elle bénéficier des effets indirects l’Euro de foot ? Les nombreux supporters et touristes attendus qui pourraient se rendre sur notre territoire ne devraient pas consommer que des pizzas ou des burgers, ils profiteront également de la gastronomie française. Reste que la majorité des restaurants servent encore quasi exclusivement des viandes UE…
De nombreuses opérations sont pourtant conduites pour tenter de relancer la consommation de viande bovine. Les marques leaders du marché accentuent les achats d’espaces publicitaires, notamment sur les écrans. Néanmoins, confronté à des promotions permanentes, le consommateur perd conscience de la valeur du produit et du travail nécessaire pour produire une viande de qualité. Certaines enseignes commencent à recentrer leurs actions sur les races à viande (accord passé entre System U et la FNB, lire en page FF de cette même édition), mais les volumes concernés seront-ils suffisants pour tirer un marché qui souffre d’une politique ciblée sur les réformes laitières du fait de la classification étoilée des viandes ?
Sur les marchés, l’activité commerciale reste dirigée par le déséquilibre entre l’offre et le manque de consommation. Les sorties d'herbage sont un peu plus nombreuses ce qui provoque une légère tension sur les prix. Le commerce est calme avec des tarifs juste reconduits dans les très bonnes femelles Label ou les génisses de qualité bouchère. Les vaches charolaises et les allaitantes de choix secondaire sont de nouveau au cœur de la tension du marché avec des tarifs qui se tassent. Les vaches âgées et le bétail de moindre conformation sont malmenés avec des tarifs qui se situent au niveau de ceux des races mixtes. Dans les réformes laitières, le déséquilibre offre/demande permet aux industriels d’appliquer une légère baisse sur les prix dans les grands bassins de production, alors que les zones dédiées au secteur allaitant sont moins pourvues et maintiennent leurs prix. Le recul des besoins en viande hachée fraîche pour la restauration scolaire devrait toutefois se faire ressentir dans les prochaines semaines. La demande en viande hachée surgelée pour la restauration rapide pourrait être dopée par l’Euro de foot, mais ces produits sont déjà prêts au regard des stocks de viandes. En jeunes bovins, le problème de la valorisation reste récurrent, avec des coûts de production qui ne sont plus couverts depuis de nombreux mois. Le marché se désengorge lentement, mais rien ne bouge au niveau des prix.

Bovins d’embouche et d’élevage
La demande est normale avec un maintien des prix dans les bonnes vaches lourdes et proches de la finition, avec des tarifs souvent très proches de celles destinées à la valorisation dans la viande. Le tri reste marqué dans le bétail de second choix et dans les vaches âgées.

Broutards
L’activité commerciale demeure assez fluide avec des sorties mesurées qui correspondent à une demande italienne toujours très prudente, mais qui s’adapte aux volumes proposés. Les acteurs italiens maintiennent leurs volumes d’achats face à la crainte de voir revenir la Turquie sur la zone réglementée. L’activité commerciale reste assez régulière dans les bons lots de charolais, de limousins ou de croisés aubrac herbés, avec des tarifs qui se maintiennent à des niveaux convenables. Le placement reste en revanche très sélectif dans les animaux de second choix ou non vaccinés avec des écarts de valorisation qui peuvent atteindre 100 € pour des animaux de conformation équivalente. Dans les femelles, le placement est régulier avec un maintien des prix dans les bonnes laitonnes charolaises herbées et vaccinées. Le climat commercial reste lourd dans la marchandise convenant au marché espagnol.

Veaux d’élevage et d’engraissement
Le creux des vêlages permet un écoulement régulier, même si les intégrateurs pèsent de tout leur poids pour stabiliser des prix. La tendance est à la reconduction des prix dans l’ensemble des bons veaux frisons, abondances ou montbéliards. La commercialisation est fluide dans les veaux croisés laitiers convenables et reste active faute de disponibilité dans les croisements de race mixte ou viande.

Ovins

L’activité commerciale reste compliquée face au manque de consommation et surtout à des sorties toujours importantes en agneaux lacaunes. La demande en agneaux importés reste limitée face aux fortes disponibilités sur le marché intérieur. Dans ce climat de forte tension, seuls les agneaux de qualité sous Label tirent leur épingle du jeu grâce à une consommation qui bénéficie du retour du soleil. Dans les brebis, le commerce reste calme avec des prix stables. Il faudra néanmoins attendre le début juillet et la demande à destination de la Côte-d’Azur (grillades…) pour observer une meilleure demande et une remontée des prix.

Porcs

Le recul de l’offre et une météo plus favorable pour les secteurs qui ne sont pas touchés par les inondations permettent une activité assez fluide avec une orientation positive des prix. Le cours sur le Marché du porc breton progresse de +0,040 € du kilogramme sur une semaine à 1,291 € pour le 56 TMP et à 1,441 € pour le 60TMP (sans les primes de qualité).