ODG beaujolais - bourgogne
Rapprochement à l'étude

Publié par Cédric Michelin
-
A l’occasion du congrès de l’ODG beaujolais / beaujolais-villages organisé à Lacenas, jeudi 30 avril, le président Sébastien Coquard a annoncé aux viticulteurs présents l’idée d’un rattachement à la Confédération des appellations des vignerons de Bourgogne (CAVB).
130218--2646_Beaujolais_DSC_1690.JPG
Plus de quatre mois après l’annonce de l’ODG des crus du Beaujolais de vouloir prendre ses distances avec l’Union des vignerons du Beaujolais (UVB), ce bouleversement dans le vignoble pourrait prendre une nouvelle tournure dans les prochains mois. Lors du congrès de l’ODG beaujolais-beaujolais villages qui s’est tenu jeudi 30 avril à Lacenas, les responsables professionnels ont émis l’idée d’un rattachement à la Confédération des appellations des vignerons de Bourgogne (CAVB). Actuellement, la fédération bourguignonne regroupe 52 ODG des vins.
Cette proposition fait suite au « statut quo malsain et pas tenable » dans lequel se trouve l’ODG, tel que Sébastien Coquard l’a évoqué dans son rapport moral. « Nous vivons dans une situation confuse, voire d’enlisement qui nous emmène droit dans le mur. Notre organisme ne peut pas rester seul, dans son coin, sans être lié à une fédération forte ». Suite au départ de l’ODG des crus du Beaujolais, différentes réunions de travail ont été organisées pour encadrer cette sortie et la rupture de la convention liant les deux ODG à l’UVB. Les responsables professionnels ont également fait appel à une juriste. « Trois solutions s’offraient à nous : chacun reprend ses missions et l’UVB gère ses dossiers communs, on dissout l’UVB ou on prône un statut quo. L’UVB étant sous la forme syndicale, ce n’est pas une entreprise dont on se partage les parts sociales. La juriste nous a informé que la dissolution n’est pas souhaitable, ce qui n’était pas notre souhait de toute façon », informe le président.

Mutualiser les services



En conséquence de ce statut quo, la fusion entre l’UVB et l’ODG beaujolais-beaujolais-villages avait été évoquée par Sébastien Coquard. « Entre-temps, l’ODG est revenu sur sa décision de ne pas quitter l’UVB mais de reprendre seulement son entière gestion administrative et financière. C’est une position ambigüe à laquelle je cherche encore les raisons. Face à cette absence de position ferme, il fallait donc prendre nos responsabilités », déclare-t-il.
Jugeant les deux fédérations professionnelles (UVB et CAVB) complémentaires, le président de l’ODG estime ainsi qu’un rapprochement avec un organisme bien structuré permettrait de mutualiser l’ensemble des services et aux responsables professionnels de prendre plus facilement connaissances des dossiers nationaux et transversaux aux deux régions viticoles. « Ce regroupement avec la Bourgogne me parait logique et évident. Nous deviendrons ainsi la troisième région AOC de France derrière Bordeaux et la Vallée du Rhône. Mais l’idée n’est pas de se faire absorber et de perdre notre identité. Au contraire je crois en un Beaujolais fort dans la Grande Bourgogne », a déclaré Sébastien Coquard.

« Nous devons réfléchir à notre représentativité »



Dévoilée lors de ce congrès, cette proposition de rattachement à la CAVB sera soumise au vote des adhérents de l’ODG. « Rien n’est encore fait, souligne justement Sébastien Coquard. Nous devons déjà réfléchir à notre représentativité au sein de l’organisme et ficeler notre projet ». Le bureau de l’ODG beaujolais / beaujolais-villages le présentera ensuite au conseil d’administration qui décidera ou pas de le soumettre au vote des adhérents viticulteurs. Pour l’heure, aucune date n’a encore été fixée pour la tenue de cette assemblée générale extraordinaire.
L’ODG a donc plusieurs mois pour dresser un dossier et se structurer.
Mais quelle décision va prendre la CAVB suite à cette proposition ? Un conseil d’administration se réunira le 13 mai prochain. Les différents membres en débattront. Questionné sur le départ de l’ODG des crus du Beaujolais, Christophe Ferrari, président adjoint de la CAVB, affirme que « les deux vignobles ont des intérêts communs à défendre certains dossiers », reconnaissant également « la volonté de travailler ensemble mais sans précipitation ». Rappelons qu’en 2014, les organismes de contrôle du Beaujolais (Cibas) et de la Bourgogne (Icone) avaient donné naissance à un organisme unique : Siqocert. Avec cette nouvelle annonce, le rapprochement avec la Bourgogne pourrait se préciser un peu plus.