Tendance commerciale semaine 03-2017
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Les députés ont souhaité adopter la vidéosurveillance dans les abattoirs à titre expérimental en 2018. L’encadrement des conditions d’accès aux images qui seront filmées a été salué par les professionnels de la filière. Ces derniers ne veulent plus être mis au pilori devant une opinion publique très sensible. La condition animale est sur le devant de la scène et sera un des enjeux majeur du niveau de consommation de demain. Dans leur très grande majorité, les éleveurs sont les premiers défenseurs de la condition animale. Du côté des "défenseurs des animaux", les CIWF sont satisfaits de ces mesures, alors que L214 - qui prône l’arrêt total de la consommation de viandes et dont le cofondateur a été pris la main dans le sac en violant la propriété privée d’un abattoir - reste dans son combat dogmatique.
Le marché de la viande ne sortira durablement de l’ornière que s’il est capable de fournir au consommateur des produits garantissant une éthique de production et de transformation, avec de la qualité dans l’assiette. Aujourd’hui, il y a trop de vaches en manque de finition ou trop âgées sur le marché. Les abatteurs et les GMS se servent de ces gammes de marchandise pour assurer des prix bas dans les linéaires des magasins au détriment de la qualité. Aussi, des démarches commencent-elles à voir le jour, quant à la finition des réformes laitières de type "P-" ou des allaitantes de type "O". Ces gammes d’animaux ne peuvent en effet pas transmettre une bonne image de l’élevage en France…
Sur les marchés, la demande est mesurée sur la seconde moitié de janvier, mais les conditions climatiques sont très perturbantes dans les régions touchées par la neige. Le ramassage des animaux est plus compliqué, ce qui tend à réduire les volumes livrés dans les abattoirs. Cette modestie de l’offre permet de tenir les prix pour les bonnes charolaises et d’accorder quelques plus-values dans les allaitantes de choix secondaire. En réformes laitières, le recul de l’offre dans les secteurs touchés par la neige a limité les livraisons dans les abattoirs. Les bonnes vaches se vendent sans difficulté. Les tarifs restent peu soutenus dans les vaches maigres. En jeunes bovins, la tendance est lourde dans les charolais ou limousins avec des tarifs en repli malgré la faiblesse des mises en place. La tendance est à la stabilisation dans les mixtes et laitiers.

Bovins d’embouche et d’élevage
Malgré des conditions climatiques peu favorables, les engraisseurs spécialisés restent aux achats. Le commerce est régulier avec des tarifs qui se tiennent sur les bases de la viande dans les bonnes femelles de gabarit à finition rapide. Les animaux convenables à herbager dans quelques mois sont également demandés, mais le tri est en revanche sévère pour le bétail trop âgé ou sans avenir. Les montbéliardes maigres se vendent avec plus de facilitée au regard des faibles tarifs proposés dans la viande.

Broutards
Les volumes sont en repli cette semaine avec un ramassage rendu difficile sur les routes enneigées dans certaines régions. La proportion d’animaux non-vaccinés limite les volumes exportables, ce qui facilite la vente et la progression des prix dans les bons mâles charolais ou limousins préparés pour l’export (notamment pour les sujets vaccinés à plus de 60 jours). La demande pour la repousse est plus régulière dans les légers. La modestie de l’offre permet un écoulement régulier également de la marchandise plus commune ou non vaccinée, même si les écarts de valorisation demeurent très significatifs. Dans les femelles, la demande est calme avec des tarifs qui plafonnent dans la bonne marchandise destinée au marché italien. Le placement reste compliqué pour les ordinaires ou plus légères exportées vers l’Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement
Les besoins restent limités et contingentés chez les intégrateurs pour des sorties qui abordent la fin juin, mais le recul de l’offre lié aux chutes de neige permet de faciliter ponctuellement les échanges. Les bons veaux montbéliards destinés à l’export sont insuffisamment offerts et la tendance est positive sur les marchés de La Talaudière et de Bourg-en-Bresse. Dans les croisés laitiers d’engraissement ordinaire (gris, taupes ou blanc bleu), le commerce est calme avec des tarifs maintenus. Dans les bons veaux croisés de race à viande ou mixtes destinés aux labels, les tarifs sont mieux défendus, malgré la volonté des engraisseurs de faire pression sur les prix face à l’augmentation des coûts de production (prix de la poudre de lait).

Ovins

Les consommateurs doivent faire face à un budget plus compliqué à boucler sur la fin du mois après les frais liés aux fêtes de fin d’année, les promos en tout genre, mais également les soldes qui battent leur plein. La consommation accuse toujours le coup sur la seconde moitié de janvier, aussi les besoins des abatteurs sont-ils restreints, ce qui entraîne une tendance baissière sur les agneaux. Cette orientation baissière est également due à la montée en volume des agneaux lacaunes. Dans les brebis, la période de déclaration de l’Aide ovine (ouverte jusque fin janvier) restrient les volumes. La vente est fluide, avec des tarifs en hausse.

Porcs
Les différentes animations autour de la viande de porc ont fluidifié les échanges. La demande actuelle est partagée entre un commerce national porteur et l’export vers la Chine. Une hausse forte des cours du porc aux Etats-Unis a redonné plus de compétitivité aux viandes européennes destinées aux pays tiers. Sur le Marché du porc breton, le tarif se stabilise après la hausse de ces dernières semaines et reprend ainsi 0,003 € sur une semaine à 1,323 € du kilogramme.