Forestiers privés de Saône-et-Loire
Préparer la forêt de demain

Publié par Cédric Michelin
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A l'occasion de son assemblée générale, le nouveau président des Forestiers privés de Saône-et-Loire, Patrice de Fromont revient sur les questions d'actualité qui ont été développées samedi dernier à l'Ensam de Cluny. Au programme, la loi d'avenir pour l'agriculture et la forêt, Natura 2000, les relations avec les chasseurs et le grand public... L'occasion également de redire sa volonté de « favoriser l'accès du syndicat aux petits propriétaires ». Entretien.
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Le Syndicat des Forestiers privés de Saône-et-Loire compte actuellement 770 adhérents (groupements forestiers et particuliers ...) représentant environ 4.500 personnes. Ce nombre est encore en augmentation avec 25 adhésions supplémentaires sur l'exercice. Nous représentons maintenant 46.300 ha de forêts, soit 33 % de la surface boisée privée, sachant que 140.600 ha de forêt recouvrent la Saône-et-Loire pour un total de près de 45.000 propriétaires.
L'exercice 2013-2014 aura été marqué, bien évidemment, par Euroforest à Saint-Bonnet-de-Joux. Le syndicat y a tenu un stand. Cela a permis de nombreuses rencontres, puisque 40.000 visiteurs sont venus lors de cet événement international. Le département a également eu l'honneur de recevoir le 19 juin l'assemblée générale nationale des Forestiers de France.
Nous avons débattu sur la Loi d'avenir pour l'agriculture et la forêt qui prévoit un volet chasse, avec notamment la création d'un comité paritaire, chasseurs et forestiers. Ce dernier devra définir un programme d'actions pour l'équilibre sylvo-cynégétique. En Saône-et-Loire, nous avons de bonnes relations avec les chasseurs. Par exemple, satisfecit, trois bracelets de cerf ont été distribués cette année; les grands cervidés arrivent en Bresse et en Autunois par le nord. A Lucenay L'Evêque, ce sont une dizaine de cervidés qu’il reste encore à récupérer après s’être échappés d’un parc privé.

La loi d'Avenir comporte également un volet foncier. Les prix du foncier se maintiennent, nonobstant de rentabilité plus faible. La forêt reste néanmoins un investissement affectif, de passion. La Safer devra attribuer en priorité aux propriétaires limitrophes. Nous devrions également obtenir un droit de préemption pour les bois non identifiés au cadastre. En cas de vente, un droit de préférence sera donné aux forestiers voisins, qui seront notifiés individuellement et non plus par affichage en mairie, sauf s'il y a plus de dix voisins. Tout cela va dans le sens du regroupement des parcelles pour éviter leur morcellement. C'est le volet gestion de la Loi d'Avenir qui entend aussi favoriser le regroupement volontaire des "petits" propriétaires, leur ouvrant droit à des aides. Les codes de bonnes pratiques sylvicoles (CBPS) sont rétablis jusqu'en 2020 pour les propriétaires de moins de 25 ha, avec un accompagnement et des formations du CRPF (conseil plantation, martelage, choix des clones de peupliers à planter...). J'insiste pour que tous nos adhérents se rapprochent de cet organisme au service des forestiers privés, basé à Chalon-sur-Saône.

Une ouverture réaffirmée



En Saône-et-Loire, 26 sites sont classés en zone Natura 2000. Nous faisons tout pour éviter les contraintes administratives et sommes présents dans les comités de pilotage. Certains veulent même nous imposer certaines essences et nous en interdire d’autres ; ce n’est pas admissible ! Il faut aussi éviter les visions statiques qu’ont certains de la forêt. La forêt vie et se développe parce que le forestier s'en occupe. Il nous faut développer la communication du monde de la forêt auprès du grand public, en lien avec notre Union régionale. Expliquer par exemple que le chêne sessile supporte mieux la sécheresse que le chêne pédonculé ce qui doit être pris en considération compte tenu du réchauffement climatique. Des choix sont à faire. D'autant que les cours des bois augmentent quelque peu mais ne sont pas revenus au niveau de 2007-2008. Il ne faut pas oublier non plus que le chêne a perdu la moitié de sa valeur depuis 20 ans.
Le syndicat est désormais organisé en trois secteurs géographiques : Autunois-Chalonnais ; Mâconnais-Charollais ; Bresse. Nous sommes également organisés en fonction de la diversité sylvicole. Nous avons un responsable Chasse, un responsable Communication qui vient de créer le nouveau site web et une personne en charge des questions liées à l'assurance et aux questions juridiques, le tout pour un meilleur service aux adhérents. Le bureau du syndicat comporte neuf membres.
Si cette année, aucune modification de cotisation n'est à l'ordre du jour, en 2016, j'envisage une modification pour favoriser l'accès aux petits propriétaires qui n'ont pas de revenus de coupes d'arbres régulières. Je proposerai au prochain conseil d'administration qu'en dessous de 25 ha, la cotisation soit revue à la baisse.