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« Les éleveurs sont à bout »

Prédation / Représentant de la FNSEA au sein du groupe national loup (GNL), Bernard Mogenet ne cache plus son exaspération. Vendredi 12 décembre, un GNL devait se tenir à Lyon, les représentants professionnels ont décidé de le boycotter, dénonçant « un carcan administratif » et « l’inaction » des pouvoirs publics face à la prédation. Entretien.

Par Propos recueillis par Marie-Cécile Seigle-Buyat
« Les éleveurs sont à bout »
TDS - photo d'archives
Pour Bernard Mogenet, président de la FDSEA des Savoie et représentant la FNSEA au GNL, il est grand temps que l’État prenne ses responsabilités face à la question de la prédation lupine.

Pourquoi avoir décidé de ne pas participer à la réunion du groupe national loup (GNL) qui devait se tenir vendredi 12 décembre ?Bernard Mogenet : « Nous en avons assez de perdre du temps. Ces réunions ne servent plus à rien. Les chiffres et les estimations que l’on nous présente ne reflètent en rien la réalité sur le terrain où les dégâts continuent d’augmenter. En juin, nous étions déjà à plus de 26 % de dégâts, dont 13 % dans la zone historique [départements alpins. NDLR] et ce malgré les mesures de protection mises en place par les éleveurs. Même dans les zones historiques, où le travail est bien fait, les attaques persistent. Alors, à quoi bon ? »Quels sont les derniers chiffres connus sur la population de loups ?B.M : « Il y a une dizaine de jours, la préfète nous a communiqué une estimation qui s’élèverait à 1 084 loups en France, contre 1 013 l’an dernier. Le seuil de viabilité fixé par le Muséum national d’Histoire naturelle dans le Plan national d’action 2018-2023 était de 500 individus. Nous sommes aujourd’hui largement au-dessus. Le loup est en excellente santé, à l’échelle européenne. Le nombre d’individus présents...

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