Baromètre Ifop-FNSEA
La situation des exploitations s’est dégradée

La FNSEA a rendu public son baromètre concernant la fin 2020. Le moral des agriculteurs n’est pas au beau fixe et beaucoup d’entre eux s’inquiètent pour l’avenir. Une étude malgré tout riche d’enseignements. 

Certes la deuxième ligne a tenu pendant la première période du confinement… Mais à quel prix ! En effet, le baromètre Ifop-FNSEA dévoilé fin 2020 révèle tout d'abord une dégradation de la situation économique des exploitations. Pas moins d’un tiers des agriculteurs l’estime mauvaise, soit cinq points de plus que lors du baromètre de mars 2020. Ils sont aussi 39 % à déclarer « avoir rencontré des difficultés importantes au cours du trimestre », soit 6 points de plus par rapport au précédent baromètre. À cette question de la situation économique, 45 % des agriculteurs sondés la jugent “acceptable”, 19 % “bonne” et seulement 3 % “très bonne”. Au titre des difficultés rencontrées et qui ont pesé sur les comptes de l’exploitation, une grande majorité d’agriculteurs interrogés (66 %) invoquent tout d’abord l’impact climatique (5 points de plus qu’en mars 2020) devant les cours et les prix à la production (56 %) et les charges d’exploitations (44 %). Pour eux, les réglementations environnementales et sanitaires pèsent toujours (43 %) mais elles sont en recul de 8 points par rapport à 2020.

Risque de dégradation 

Les agriculteurs portent un jugement assez sévère sur le climat général des affaires en France, soulignant à une très forte majorité (84 %) être pessimistes sur les contextes politique, social et économique actuels, soit une hausse de 9 % par rapport à mars. Quand on leur pose cette question sur leur propre activité, ils répondent aussi majoritairement (62 %) qu’ils sont pessimistes. Ce sont les agriculteurs des Hauts de France et de Nouvelle-Aquitaine ainsi que les producteurs de bovins, ovins et caprins qui semblent les plus inquiets. L’étude Ifop-FNSEA indique aussi que ce « pessimisme (est) plus marqué à court terme avec un tiers des exploitants pessimistes, soit une hausse de 16 points en un an, niveau qui n’avait pas été relevé depuis quatre ans ». Ils sont d’ailleurs un tiers à penser que la situation économique et financière de leur exploitation risque de se dégrader dans les prochains mois. Ils sont également 12 % à envisager une cessation d’activité au cours de l’année à venir, « des choix toujours motivés par des difficultés financières trop lourdes », précise le baromètre.

Faire preuve de solidarité 

Petite satisfaction tout de même dans ce baromètre : « Près d’un quart des agriculteurs ont embauché au cours des trois derniers mois », un chiffre en progression pour la période. Ce sont les secteurs des grandes cultures (+5 %), de l’arboriculture (+4 %) et de l’horticulture (+3 %) qui ont le plus embauché entre juillet et septembre. Quant aux intentions d’embauche, elles « se maintiennent à un niveau stable en CDI et retombent à un niveau classique pour la période concernant les CDD » précise le baromètre. Plus concrètement, 80 % des agriculteurs sondés n’envisagent pas de modifier leurs projets de recrutement pour les trois mois à venir et 76 % n’envisagent pas de moins recruter.