Le référent bien-être animal en porcs
Le référent bien-être animal, un nouvel allié pour l’amélioration des bâtiments

Depuis le 1er janvier 2022, les exploitations ayant une activité d’élevage sont tenues de désigner un référent bien-être animal. Éléments de compréhension avec l’exemple de la filière porcine sur le rôle qu’aura ce référent en matière d’aménagement du bâtiment.

Le référent bien-être animal, un nouvel allié pour l’amélioration des bâtiments
Les cases maternité liberté constituent l’un des principaux défis de la filière porcine en matière d’aménagement de bâtiment d’élevage. ©Cirhyo

Élément de communication pour tenter d’apaiser les revendications des associations animalistes ou vraie avancée pour le bien-être animal ? Régulièrement dans le collimateur de ces associations, la filière porcine sait mieux que quiconque l’importance du sujet des référents bien-être animal qu’elle a pris à bras-le-corps. « Ces référents doivent être nommés dans chaque élevage. Le référent, s’il n’est pas déjà titulaire d’un diplôme sur le bien-être animal, doit suivre une formation qui comporte notamment un module général numérique de deux heures sur les généralités autour du bien-être animal et un parcours de formation de sept heures avec un programme qui doit encore être présenté par le ministère de l’Agriculture », explique Fanny Dumet, responsable du service qualité à la coopérative Cirhyo. Et d’ajouter : « Dans notre filière, les animaux vivent en bâtiment dans 95 % des élevages. Le bâtiment, c’est le lieu de vie du porc. Il est évident que le rôle de référent bien-être animal englobe l’aspect aménagement du bâtiment qui est central ».

Aménagement du logement des animaux

S’il affirme que « la filière porcine n’a pas attendu la nomination de référents bien-être animal pour se préoccuper du sujet », Thierry Thénoz, président de l’interprofession Interporc Rhône-Alpes et lui-même éleveur désigné référent bien-être animal sur son exploitation, estime que ce nouveau rôle peut surtout concerner des aménagements liés au logement des animaux : « Les sujets de l’élevage sur paille et surtout de la mise en liberté des truies en maternité sont deux problématiques sociétales importantes. Aujourd’hui, les truies sont bloquées durant la période de mise bas pour éviter qu’elles n’écrasent leurs porcelets. Depuis plusieurs années, se développent des systèmes de cases maternité liberté qui permettent de ne contraindre la truie que le jour de la mise bas et, une fois les porcelets plus vigoureux, d’ouvrir les grilles pour la libérer », explique-t-il par exemple.

L’autre sujet, c’est celui de la structure même du bâtiment, qui peut passer par l’amélioration de la ventilation ou encore un travail sur les ouvertures afin de faire rentrer la lumière naturelle. Sur ces sujets, quel peut donc être le rôle réel du référent bien-être animal ? « Pour moi, les aménagements du bâtiment relèvent d’un projet collectif sur l’exploitation, même si, bien sûr, l’idée est que le référent soit, grâce à sa formation et son rôle, à l’initiative. Néanmoins l’aménagement de cases liberté pour les truies en maternité est un choix qui coûte cher et la décision revient donc au chef d’exploitation. À mon sens, il est donc logique que ce soit lui qui endosse le rôle de référent bien-être animal », poursuit Thierry Thénoz.

Une « recherche d’optimisation du bâtiment »

Pour Fanny Dumet du Cirhyo, le rôle du référent bien-être animal peut surtout s’exprimer lors de la conception d’un nouveau bâtiment. « Emplacement, choix des murs porteurs, isolation… dans les bâtiments porcins, rien n’est laissé au hasard et le référent bien-être animal peut, grâce à ses connaissances, apporter une plus-value importante dans cette recherche d’optimisation du bâtiment ». À compter du 1er janvier, les référents bien-être animal désignés dans chaque élevage ont six mois pour entamer leur parcours de formation et dix-huit mois pour l’achever. Labellisées et prises en charge par les organismes Vivéa et Ocapiat, ces formations verront leur contenu détaillé dans les prochaines semaines par le ministère de l’Agriculture. Nul doute que le travail d’amélioration des bâtiments d’élevage au bénéfice du bien-être des animaux sera au cœur du parcours proposé aux professionnels.

Pierre Garcia