EXCLU WEB / Des éleveurs laitiers fiers de leur métier

La Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) a organisé, le 28 février sur le Salon de l’agriculture, une conférence de presse. Développant les dossiers d’actualité, notamment la filière biologique, ses dirigeants ont également présenté un manifeste pour cette forme d’élevage bénéfique à à la santé humaine, à l’économie, à l’environnement et aux territoires.

EXCLU WEB / Des éleveurs laitiers fiers de leur métier

« Fiers d’être éleveurs laitiers français ». Tel est l’intitulé du manifeste présenté par la FNPL qui rappelle quelques fondamentaux comme les apports nutritionnels indispensables des produits laitiers à l’alimentation humaine : protéines, vitamine B, oligo-éléments, calcium. Le lait a un « effet bénéfique sur la prévention des fractures et de l’ostéoporose », rappelle le plaidoyer qui s’appuie sur une solide base scientifique. Ce manifeste insiste aussi sur les services rendus par l’élevage laitier à l’environnement, en permettant la conservation de paysages contrastés, grâce à l’entretien naturel des prairies et des haies. « Elles sont trois fois plus nombreuses dans les zones d’élevage ruminant », soutient la FNPL. L’élevage laitier est aussi un atout pour la régénération des sols et une « réponse concrète aux pollutions des eaux et à celles des phytos », a assuré Stéphane Joandel, vice-président. Au-delà d’être attaché au bien-être des animaux, et de constituer un réservoir d’engrais et d’énergies vertes (grâce à la méthanisation*), la production laitière s’affirme comme un acteur économique de premier plan dans les territoires, avec 40 milliards d’euros de chiffres d’affaires annuel, 250 000 emplois couvrant 65 métiers. « Chaque ferme laitière fait vivre en moyenne 2,27 personnes », rappelle la plaquette de la FNPL qui va compléter et enrichir ce plaidoyer. Une version plus finalisée devrait être présentée lors du prochain Space.

 


Egalim : corriger les imperfections

 


Cette conférence a été l’occasion d’établir un point de situation sur le lait bio (lire encadré) et sur les négociations commerciales qui se terminaient le 1er mars à minuit. Bien que le prix de la matière première agricole (MPA) ne soit pas négociable, le trésorier de la FNPL, Yoann Barbe craint que la matière première industrielle (MPI) qui n’est pas ancrée dans la loi Egalim et qui peut être révisée (plus souvent à la baisse qu’à la hausse) serve de « variable d’ajustement » pour revoir le prix du lait. Thierry Roquefeuille s’inquiète aussi des cours du beurre poudre qui marquent le pas et fléchissent dangereusement. De 600 euros/t en 2022, ils n’atteignent plus que 380 €/t. Même si le prix du lait payé au producteur français reste faible au regard des concurrents étrangers, Thierry Roquefeuille craint une baisse du prix au départ de la ferme. « De toute évidence, si on ne monte pas aussi vite que les autres pays, on ne pourra pas descendre aussi vite quand le marché s’inversera », a-t-il affirmé. Le projet de loi du député Frédéric Descrozaille (Renaissance, Val-de-Marne) essaie de corriger les imperfections d’Egalim et la FNPL attend beaucoup des parlementaires qui vont s’accorder en Commission mixte paritaire. « Nous souhaitons que les marques de distributeurs (MDD) fassent partie du dispositif », a précisé Yoann Barbe

 

 

(*) 24 % du total de l’énergie renouvelable produite par l’agriculture française est fournie par les élevages bovins.

 

Le lait bio toujours en crise

Cessations d’activité, déconversion… le lait bio traverse une période de turbulences qui pourrait se poursuivre, selon Samuel Bulot, membre du bureau de la FNPL et lui-même producteur de lait bio. Ce dernier estime à 70 millions d’euros le montant des pertes pour les éleveurs « depuis un peu plus d’un an que le lait bio n’est plus payé à sa juste valeur ». En face, le gouvernement n’avance qu’une faible aide de 10 M€ que la profession juge insuffisante. « D’autant qu’on sait que dans deux ou trois, nous allons manquer de lait bio », a assuré Thierry Roquefeuille. Aujourd’hui 40 % du lait bio n’est pas valorisé et donc déclassé en conventionnel.