EXCLU WEB / La Coopération agricole engagée dans le PLOA

L’organisation des coopératives agricoles a lancé une consultation de la jeune génération, proche et éloignée du monde agricole, pour nourrir ses orientations dans le cadre du pacte et de la loi d’orientation et d’avenir agricoles (PLOA). La coopération fera valoir ses priorités sur tous les aspects du débat.

EXCLU WEB / La Coopération agricole engagée dans le PLOA

La Coopération agricole entend peser dans les débats préparatoires au pacte et à la loi d’orientation d’avenir agricoles (PLOA). « Les coopératives se doivent d’anticiper la mise en adéquation dans un futur proche des productions agricoles avec les attentes des consommateurs et des citoyens », a expliqué Dominique Chargé, le président de la Coopération agricole au Salon international de l’Agriculture le 28 février. « De ces réflexions doivent ressortir un cadre en matière de planification de la production, d’adaptation des moyens de production aux conditions climatiques et de définition de nos besoins en matière d’énergie », a-t-il développé.

Pour nourrir ses réflexions, le mouvement coopératif a pris l’initiative d’une vaste consultation des jeunes générations, citoyens comme professionnels du secteur agricole, « pour mieux percevoir leurs attentes et se mettre dans les meilleures dispositions pour pouvoir y répondre », a poursuivi Dominique Chargé, pour qui les coopératives « font le lien, d’un bout à l’autre de la chaine alimentaire, entre les exploitations et les consommateurs ». L’initiative a débuté avec une enquête qualitative auprès d’une centaine de jeunes au mois de décembre 2022 et se poursuit désormais sous la forme de débats citoyens lors de réunions publiques dans les territoires qui seront menées jusqu’au printemps 2023. « Cette première série de rencontres pourrait être complétée par des réunions organisées sur les territoires par les coopératives elles-mêmes », précise la Coopération agricole.

 


Les ressources humaines, enjeu majeur

 


Outre ce débat engagé avec des jeunes destinés à des carrières agricoles mais aussi à d’autres métiers, la Coopération agricole compte s’investir à plein dans le débat institutionnel préparatoire à la discussion au Parlement. « La question de l’emploi et de la formation, en particulier, est centrale pour nous », a poursuivi Dominique Chargé. Après une chute du nombre d’actifs agricoles, passés de 7,1 % à 1,5 % de la population entre 1982 et 2020, « l’agriculture s’apprête encore à perdre entre 35000 et 72000 équivalents temps plein d’ici 2030, avec des conséquences sur le dynamisme des territoires ruraux et la basse des emplois induits », indique la structure, d’après des projections communiquées dans le cadre de la discussion. « La PLOA et les sujets relatifs aux moyens accordés à l’enseignement agricole et à la formation des actifs agricoles sera déterminante pour l’avenir de la filière agroalimentaire », assure la Coopération agricole, qui sera représentée au sein des groupes de travail « orientation et formation » au niveau national comme au niveau régional.

Représentant neuf conventions collectives de branche couvrant les différentes filières agricoles et agroalimentaires, la Coopération agricole préconise « de développer les synergies entre les établissements scolaires et les acteurs de l’emploi ». C’est dans ce cadre qu’une convention a été renouvelée avec la direction générale de l’Enseignement et de la Recherche du ministère de l’Agriculture « pour amplifier les interactions entre les professionnels et l’enseignement spécialisé ». La Coopération agricole a également engagé une étude sur l’impact de l’agroécologie sur les métiers et les compétences dans la filière alimentaire.

Parmi les autres aspects de la future PLOA, le mouvement coopératif a également engagé des réflexions sur l’adaptation de la production agricole au réchauffement climatique, mais aussi sur l’accueil des nouveaux installés. Dans ce dernier domaine, l’organisation représentative a mis à disposition des coopératives un certain nombre d’outils, comme l’organisation de groupes et forums régionaux pour entretenir le dialogue avec les nouveaux associés et coopérateurs, des guides sur les coopératives et le foncier ou sur l’accompagnement financier des associés coopérateurs.

« Si nous serons présents sur les différents aspects de la PLOA, nous n’en oublions pas pourtant le fil conducteur, la préservation ou la reconstruction de la souveraineté alimentaire de la France », a insisté Dominique Chargé. « Nous avons bâti nos chaines alimentaires sur la base d’un monde stable, abondant et sûr », a-t-il argumenté. « Celui d’aujourd’hui et sans doute celui de demain, ne seront ni stables, ni abondants, ni sûrs », a poursuivi le président de l’organisation des coopératives agricoles, appelant « à faire les bons choix qui permettront de concilier compétitivité et transition ».