PORCS
Crise du porc : les 175 M€ d’aides à la trésorerie se précisent

Annoncé fin janvier, le deuxième dispositif d’aides à la trésorerie a été notifié à Bruxelles. Partout en Europe, les cours remontent, tandis que les coûts de production flambent.

Crise du porc : les 175 M€ d’aides à la trésorerie se précisent
Inaporc estime la totalité de la perte à 25,90 € par porc charcutier vendu. ©SC

Dans le cadre du plan d’urgence pour les élevages de porcs, le deuxième dispositif d’aides à la trésorerie, doté de 175 millions d’euros (M€), a été notifié à la Commission européenne. Cette aide vise à « couvrir une partie de la perte de marge sur coût alimentaire », évoque un document d’Inaporc (interprofession), qui estime la totalité de cette perte à 25,90 € par porc charcutier vendu. Son montant sera défini par une grille « selon le taux de spécialisation et le type d’élevage » : il sera le plus élevé « pour les élevages naisseurs-engraisseurs et les plus spécialisés », indique la directrice d’Inaporc Anne Richard. Après validation par Bruxelles, ce dispositif devrait être mis à disposition des éleveurs dans les prochaines semaines. Il complète les deux autres volets du plan d’aide d’urgence : 75 M€ d’aides à la trésorerie et 20 M€ d’exonérations MSA. Ce plan d’un total de 270 M€ a été annoncé le 31 janvier pour soutenir les élevages de porcs qui subissent un effet ciseaux entre la flambée du prix de l’alimentation animale et des cours bas.

Le MPB modifie ses règles

Depuis l’annonce du plan d’urgence, les prix du porc ont rebondi dans l’ensemble de l’Union européenne. D’après Anne Richard, « les éleveurs espèrent que le marché va progressivement rejouer son rôle et se réajuster à la réalité économique. » Le Marché du porc breton (MPB) a clôturé jeudi 24 mars en hausse de 10 centimes d’euros (ct€) pour la deuxième semaine consécutive, à 1,62 €/kg, une « hausse exceptionnelle » permise par une modification de ses règles « en lien avec le contexte géopolitique » de la guerre en Ukraine. Sa commission paritaire a adopté un « avenant temporaire à la convention autorisant une variation maximum de 10 ct le jeudi », indique le marché de référence dans le commentaire de sa cotation. Les variations maximales sont normalement de 1 ct€/kg lors la séance du lundi, et de 5 ct€/kg le jeudi. « Vendeurs comme acheteurs au MPB doivent saisir toute l’amplitude de cette disposition », qui durera « trois semaines », exhortent la FRSEA et des JA de Bretagne dans un communiqué le 17 mars. « Cette mesure exceptionnelle s’inscrit dans un mouvement de hausse des prix du porc européens d’ampleur historique », précisent les analystes du marché de Plérin. Cette flambée s’explique par l’érosion de la production presque partout en Europe et par « l’explosion des coûts de production », aggravée depuis le début de la guerre en Ukraine.

Y.G.