Concours d’animaux de boucherie d’Autun

Retour en force du concours d’animaux !

Mardi dernier, le concours d’animaux de boucherie d’Autun a retrouvé son niveau d’avant covid avec 200 bovins soit une soixantaine de plus qu’en 2021. Pour ce retour à la normale, la société d’agriculture de l’arrondissement inaugurait une nouvelle formule sous chapiteau, ouverte à d’autres races et aux ovins. Onze bovins de boucherie « multi-races » s’ajoutaient aux 190 charolais tandis qu’une cinquantaine d’agneaux concourraient également. Plus de 70 éleveurs ou engraisseurs avaient fait le déplacement pour une belle démonstration de leur savoir-faire. Le plus important des concours de Pâques de la région a une nouvelle fois réuni le meilleur de la charolaise bouchère avec des culardes hors du commun. Dans un milieu de passionnés focalisés sur la finesse d’os, la conformation, la qualité de viande, la présence de blanc bleu belge, de parthenaises ou de croisées ne choquait personne. Certains exposants de « multi-races » étaient des éleveurs-engraisseurs de charolais et, en bons connaisseurs, les acheteurs n’ont pas boudé ces animaux de couleur, forts bien préparés et qui ont tous trouvé preneurs. 

Prix de vente décevants

Environ 90 % des bovins de boucherie ont été vendus. Un score très honorable, mais entaché toutefois par des prix de vente décevants. Cette année, les concours de Pâques interviennent dans un contexte de filière complètement chamboulé. En ferme, des vaches charolaises partent à plus de 5 € ; des réformes laitières dépassent largement 4 €… Une embellie qui ne profite malheureusement pas aux bêtes haut de gamme qui se retrouvent très dévalorisées par rapport aux cours des autres catégories. Cette tendance s’est confirmée sur le concours avec des plus-values (50 à 80 centimes le kilo) qui ne payaient guère le travail, les frais ni le déplacement. La fourchette de prix allait de 5,20 € le kilo de carcasse pour des vaches à 11 € pour une cularde grand prix. S’ils ont bel et bien acheté, les opérateurs disaient avoir trop de bêtes de qualité en stock pour un créneau qui reste une niche. Dans cette drôle de conjoncture, ce sont des bêtes pour la transformation (haché) qui sont recherchées.

Une nouvelle formule qui fait mouche !

Malgré cette déception commerciale, ce concours d’Autun nouvelle mouture était une réussite pour les organisateurs. Ces derniers ont eu plaisir à revoir la foule autour des animaux de boucherie. Dans une ambiance très conviviale, plus de 300 repas ont été servis par la traiteure autunoise Nathalie Tallenaye. Un déjeuner servi en lieu et place des animaux à l’intérieur du parc des expositions tandis que les bovins étaient désormais logés sous un vaste chapiteau monté sur le parking du site. En dépit de ce changement déconcertant, les organisateurs avouaient que « le chapiteau n’allait pas plus mal pour placer les animaux. Les bêtes présentent bien et les manipulations sont facilitées grâce aux quais de chargement mobiles », confiait le président Roger Brochot. En revanche, la tenue du concours sur une seule journée au lieu de deux n’épargne pas les organisateurs qui ont été sur le pont de 3 h du matin à plus de 22 h !