Lait’Lite 71 et syndicats de races
La Saône-et-Loire a ses « grandes laitières » !

Marc Labille
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L’élevage laitier de Saône-et-Loire a toujours ses passionnés de génétique. Ils étaient réunis à Juif le 14 mars dernier pour un bilan technique de l’année écoulée.

La Saône-et-Loire a ses « grandes laitières » !
Entourés du président de Montbéliarde Association Jean-Baptiste Monnet, de Laurent Ferrier, président d’Elvanovia et de Xavier Cadot, président du syndicat des éleveurs montbéliards, les élevages détenteurs de quatre vaches à plus de 100.000 kg de lait : Gaec de la Clairière à Saint-Vincent-en-Bresse, Gaec de la Gravaise à Montbellet et EARL de la Montbéliarde à Huilly-sur-Seille.

Le 14 mars dernier à Juif, se sont tenues les assemblées générales de Lait’Lite 71 et des syndicats de races holstein et montbéliard. Ce rendez-vous des passionnés de génétique laitière a de nouveau fait salle comble avec de nombreux jeunes éleveurs parmi les participants, prouvant par là même que le renouvellement des générations n’est pas mission impossible en production laitière.

Comme de coutume, la réunion a débuté par un bilan technique pour les deux races. En 2023, la production moyenne des laitières de Saône-et-Loire a de nouveau progressé (8.532 kg pour les montbéliardes et 10.314 kg pour les prim’holsteins). Les taux stagnent ou sont en légère baisse (TB 39,9 g/kg, TP 33,7 pour les montbéliardes et TB 39,8, TP 32,3 pour les prim’holsteins).

Plus de 15.000 kg de lait en 305 jours !

En race montbéliarde, les meilleures lactations sur 305 jours dépassent 15.000 kg de lait. C’est une vache du Gaec de la Clairière à Saint-Vincent-en-Bresse qui réalise le meilleur score avec 15.753 kg de lait produit en 305 jours. En race holstein, sur la même durée, les meilleures lactations approchent 17.000 kg de lait. La meilleure de toutes a été réalisée par une vache du Gaec du Progrès à Saint-Germain-du-Plain qui a produit 16.955 kg de lait en 305 jours. En durée totale, la plus importante lactation a été donnée par une montbéliarde du Gaec de la Butelière à Louhans, laquelle a produit 27.993 kg de lait en 952 jours. En race holstein, cette performance revient au Gaec des Armes à La Chapelle-Thècle avec une vache qui a produit 24.960 kg de lait en 532 jours. Chaque année, les vaches ayant accompli les meilleures carrières sont mises en avant. En race montbéliarde, Eure, appartenant au Gaec du Confluent à Charnay-lès-Chalon, a produit 104.728 kg de lait en 11 lactations. En race prim’holstein, Daiquiri, appartenant au Gaec JS2L à Pierre-de-Bresse, a donné 129.971 kg de lait en 12 lactations.

« La production laitière est toujours très élevée en Saône-et-Loire », commentait Anne Chapon, de Prim’Holstein France qui livrait son palmarès des meilleurs pointages, élevages, femelles… Loin d’être ridicule par rapport aux performances nationales, la Saône-et-Loire possède de très bons élevages « noirs ». Elle détient trois grandes laitières à plus de 100.000 kg de lait produits. Outre Daiquiri, citée plus haut, il y a aussi Eloïka du Gaec JS2L également qui a produit 119.816 kg en 10 lactations et Arrière du Gaec Rocher à Cortambert qui a donné 116.306 kg de lait en 11 lactations.

Au top de la génétique montbéliarde !

En race montbéliarde, le développement génétique se poursuit avec l’essor des semences sexées, du génotypage et le déploiement de la transplantation embryonnaire, technique sur laquelle Elva Novia est très active. Trois taureaux nés en Saône-et-Loire ont été agréés au catalogue Umotest en 2023. Parmi ces derniers, Télido, est issu d’une souche de neuf générations de l’élevage Ferrier au Miroir. Il est indexé à 179 en ISU. Pour la saison 2022-2023, deux génisses de Saône-et-Loire étaient en production à la station de donneuses d’embryons d’Umotest. Il s’agit de Tonga, appartenant au Gaec de la Clairière et de Tchikita au Gaec 2000 de Pierre-de-Bresse. Elles ont été rejointes par Tina de l’EARL de la Montbéliarde à Huilly-sur-Seille. Au palmarès des meilleurs élevages montbéliards de Saône-et-Loire en ISU, c’est l’EARL Ferrier qui arrive en tête, détrônant son voisin le Gaec du Grandchamp à Frontenaud (2e). Suivent le Gaec de la Clairière, le Gaec 2000, l’EARL des Charmilles à Simard, Alexis Vendème à Vérissey, etc. À noter que la Gaec du Champbégon de Charette-Varennes est en tête du classement index lait ; le Gaec du Quart du Bois à Lans est premier au classement des index taux ; le Gaec du Grandchamp est en tête du classement index morphologie, etc.

 

Lait lite 71 : une année 2023 très riche et 2024 démarre fort !

L’année 2023 a été riche en évènements pour l’association Lait’Lite 71. Au mois de février, trois montbéliardes de Saône-et-Loire montaient à Paris. Au printemps, le salon « Vache en Piste » à La Roche-sur-Foron (74) réunissait le concours national montbéliard et le régional Prim’Holstein. La Saône-et-Loire y est allée avec sept montbéliardes et cinq prim’holsteins. Au mois de mai, le département participait au Prestige Jeunes à Besançon avec huit génisses montbéliardes. Avec quatre vaches « noires », les éleveurs de Saône-et-Loire sont également allés au concours national Prim’Holstein au Puy-du-Fou pour les 100 ans de Prim Holstein France. L’année 2023 aura été marquée par la quatrième édition de la Fête du Lait en Bresse qui s’est tenue à Louhans le 8 mai. Les chiffres de cet évènement parlent d’eux-mêmes avec 130 laitières en compétition, plus de cinquante élevages représentés, 1.200 repas servis par les JA et de nombreux partenaires et exposants, le tout sous un soleil généreux ! La prochaine édition de la Fête du Lait aura lieu le lundi de Pâques 2025. Pour 2024, l’activité de Lait Lite 71 a débuté par son traditionnel voyage des syndicats de race en Haute-Marne où deux élevages ont été visités. Une fois n’est pas coutume, il y avait une prim’holstein de Saône-et-Loire (Gaec de Raimbos à Simandre) au dernier salon de l’agriculture ainsi qu’une montbéliarde (Gaec de la Clairière à Saint-Vincent-en-Bresse). Les rendez-vous à venir sont le régional Prim’Holstein qui aura lieu les 4 et 5 avril à Chalain-le-Comtal dans la Loire ; le Montbéliarde Prestige qui se tiendra les 8 et 9 mai à Besançon ; l’Expo du Futur du 14 au 16 juin à Saint-Denis-les-Bourg (01) ; le Sommet de l’Élevage du 1er au 4 octobre…

 

La montbéliarde en résistance

Profitant de la présence des éleveurs montbéliards, Montbéliarde Association a procédé à son assemblée générale de section. Montbéliarde Association est la structure collégiale qui rassemble les trois organismes de sélection qui composent la race : Umotest, Evajura et les Éleveurs Montbéliards. Dans son bilan d’activité, le nouveau directeur Lucas Barczynski a confirmé que « le nombre d’élevages diminuait lentement, mais sûrement ». Le nombre d’adhérents à l’association nationale est passé en dessous de 10.000 en 2023 et mille élevages ont été perdus en trois ans, signalait l’intervenant. Au niveau du contrôle laitier, on vient de perdre 320.000 vaches en trois ans, indiquait le directeur. Les montbéliardes représentent 20 % de l’effectif au contrôle laitier. Des trois grandes races laitières, ce sont les montbéliardes qui accusent la baisse la moins forte (-14 %). Les AOP lui permettent de mieux résister. Des trois races, la montbéliarde est celle dont le niveau de production a le plus progressé en 10 ans : + 847 kg de lait contre + 436 kg pour la Prim’Holstein. Mais les responsables de Montbéliarde Association alertaient sur le fait que la « noire » a gagné 1,9 point en taux butyreux, la voyant ainsi en passe de rattraper la monbéliarde sur la matière grasse… L’intervenant signalait aussi la progression des races abondance, brune, tarine et jersiaise.