AOC Viré-Clessé
Une belle renommée à préserver
L’assemblée générale de l’union des producteurs de Viré-Clessé s’est déroulée le jeudi 14 avril à Clessé. Une cinquantaine d’entre eux était présents. Un retour en présentiel qui a permis de revenir sur de nombreux sujets.
À Viré-Clessé comme ailleurs, cette année marquait le grand retour de l’assemblée générale en présentiel, la deuxième dans cette configuration pour Benjamin Dananchet élu président de l’Union des producteurs en 2019. À signaler également la nouvelle animatrice des crus Viré-Clessé, Fanny Perrier qui succède à Éleonora Mecca depuis juin 2021.
En introduction, Benjamin Dananchet ne pouvait que rappeler les aléas climatiques qui ont impacté la production de 2021 entre le gel et la grêle, auxquels s’est ajoutée la crise sanitaire. Malheureusement, cette année le gel du 10 avril a aussi « causé des dégâts, a stipulé le président des crus, mais nous espérons malgré tout une bonne récolte », tempérait-il cependant. En effet, le gel a marqué plusieurs parcelles de vignes situées en bas de coteaux même s’il est encore trop tôt pour en estimer l’ampleur véritable et les répercussions.
Pour ce qui est des chiffres à retenir de l’appellation qui compte une quarantaine de domaines, quatre caves coopératives et 114 climats différents : en 2021, 444 hectares ont été récoltés (contre 440 en 2020) ; il a été produit 17.292 hl, contre 28.381 en 2020 ; cela représente un rendement moyen de 39 hl/ha (contre 65 hl/ha en 2020), il n’y a plus de VCI en stock…
Des animations attendues
Née il y a 23 ans, l’appellation a toujours proposé son Printemps du Viré-Clessé, c’est-à-dire un week-end lors duquel les producteurs ouvrent leurs caves aux visiteurs pour des dégustations. Or les éditions 2020 et 2021 ont été annulées pour cause de Covid et la manifestation n’a pas eu lieu non plus cette année. Plusieurs viticulteurs et viticultrices n’ont pas manqué de témoigner leur déception face à cette nouvelle annulation alors que les conditions sanitaires ne sont plus aussi tendues ni les contraintes aussi restrictives.
Les producteurs devraient pouvoir en partie se rattraper puisque l’union a accepté de participer au Week-end Vélo & Fromages qui va se dérouler à Clessé les 25 et 26 juin prochains. De nombreuses modalités restent encore à définir en termes d’organisation et de niveaux de participation, mais la perspective d’avoir des cyclistes au milieu des vignes en période potentielle de traitement en laissait plusieurs dubitatifs…
L’inquiétude qui crée des tensions
Autre sujet qui n’a pas manqué d’échauffer les esprits : la flavescence dorée et l’organisation des visites de prospection. Charlotte Huber de la CAVB est venue relater les chiffres des derniers constats. La maladie gagne inexorablement du terrain « 19 communes du Mâconnais sont désormais à deux traitements », a-t-elle présenté, et, si l’an passé, moins de cicadelles ont été répertoriées dans les pièges, impossible de savoir si cela est « la conséquence de la politique de traitement ou des conditions climatiques ».
En Bourgogne, sur 2.183 échantillons prélevés, 2.139 étaient positifs au bois noir et 115 à la flavescence dorée. Un échantillon positif a été relevé sur 34 communes de Saône-et-Loire, cinq en Côte-d’Or, ce qui porte à 39, le nombre de communes concernées en Bourgogne, soit sept de plus qu’en 2020.
Sur Clessé, sur 51 prélèvements, deux ont été positifs à la FD ; sur Viré, sur 56 prélèvements, sept étaient positifs.
Des essais visant un dépistage précoce, via une double prospection, vont être menés en Côte-d’Or et en Saône-et-Loire.
Encore une fois, plusieurs viticulteurs se sont montrés plus que sceptiques sur ce genre de démarche.
D’une part, concernant la reconnaissance précoce des symptômes, un diagnostic impossible pour l’un d’entre eux. Et d’autre part, concernant l’absence de prospection, déjà à l’heure actuelle, chez certains viticulteurs…
Enfin, la responsable du service technique de la CAVB a encouragé les producteurs présents à mettre à jour leur CVI. En effet, si correction il doit y avoir, les Douanes ne prendront cette année en référence pour le calcul de l’amende que la (petite) récolte 2021, et non les cinq dernières comme cela se fait habituellement. Une opportunité à saisir donc si besoin.
Des vins toujours plébiscités
Deux autres intervenants étaient présents lors de cette AG. Tout d’abord, Benoît de Charette, le président de la Cité des Climats et vins de Bourgogne, est venu relater l’avancée des travaux des trois sites et faire une présentation de ce que cette cité va proposer et représenter pour l’ensemble des producteurs bourguignons.
Enfin, Philippe Longepierre, le directeur marchés et développement du BIVB est venu faire un point des marchés de l’AOC viré-clessé. Sans surprise, entre février 2021 et février 2022, avec près de 34.000 hl déclarés sur Demat’vin, cela représente une baisse du stock de 21 %. La récolte 2021 s’établit à -37 % par rapport à 2020.
Pour autant, les volumes de vente en format bouteilles des récoltants vinificateurs progressent : + 21 %, avec près de 5.000 hl sur les sept premiers mois de la campagne 2021/2022, en comparaison de la même période en 2020/2021. La hausse est de +4 % (à 6.871 hl) pour les négociants.
En grande distribution, les ventes de vins AOC viré-clessé progressent de +16 % par rapport à 2020 (771.000 bouteilles), à un prix moyen de 8,90 € (+ 3,9 % / 2020).
Pour ce qui est de l’export en 2021 : les premiers pays clients de viré-clessé sont la Belgique, le Royaume-Uni, les États-Unis, les Pays-Bas et le Japon.
