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Les BTSA à la rencontre de l’agroécologie

Le 15 avril dernier, les apprentis de BTSA Acse (Analyse conduite et stratégie de l’entreprise agricole) du CFA Agricole de Saône-et-Loire et leurs formateurs ont passé une journée à Vauclaix dans la Nièvre chez Jérôme Séguinier, à la découverte d’une démarche agroécologique particulière : le semis direct sous couvert.

Les BTSA à la rencontre de l’agroécologie

Jérôme Séguinier est à la tête d’une exploitation individuelle de 165 vaches limousines, et compte 251 ha de SAU composée à 90 % de prairies temporaires de longues durées et de prairies permanentes. Aujourd’hui, Jérôme est président du GIEE (Groupement d’intérêt économique et environnemental) Magellan (Mobilisation des agriculteurs dans la gestion et l’évaluation de systèmes de cultures sous couvert de légumineuses pour la maîtrise des adventices et de l’N - azote), créé et labellisé en 2015 et qui compte aujourd’hui 38 agriculteurs, céréaliers et éleveurs. Les membres qui composent ce GIEE sont originaires de toute la Nièvre, malgré des typologies d’exploitation, des pratiques, des productions et des types de sols différents.

Les agriculteurs se sont engagés dans un projet de modification ou de consolidation de leurs pratiques visant des objectifs économiques, environnementaux et sociaux : il s’agit d’améliorer la compétitivité des exploitations, favoriser les pratiques respectueuses de l’environnement, préserver les écosystèmes, mais aussi améliorer les conditions de travail, favoriser l’emploi et lutter contre l’isolement rural en partageant idées et connaissances.

Symbole de ce renouveau des techniques, les agriculteurs du GIEE pratiquent le semis direct sous couvert. Cette pratique sans labour consiste à semer au travers d’une culture intermédiaire, c’est-à-dire entre la récolte de la culture précédente et le semis de la suivante. Les avantages sont nombreux : « Comme il n’y a pas de travail mécanique du sol, non seulement c’est un gain de temps pour l’agriculteur, mais on remarque également une augmentation de l’activité biologique des sols, l’amélioration de sa structure qui réduit les problèmes d’érosion et l’apparition d’adventices ». À tous ces avantages s’ajoute une réflexion sur l’utilisation du glyphosate : les pratiques sont constamment remises en question, car les membres du GIEE savent que c’est aux professionnels de s’adapter à l’environnement, et non l’inverse.

Cette pratique est également complémentaire de l’élevage, car elle permet l’alimentation du troupeau, et donc davantage d’autonomie, et elle offre plus de choix de cultures dans la rotation. « Cette visite nous a confirmé que des alternatives sont possibles, et d’autant plus urgentes compte tenu des changements environnementaux », déclare Valentin. « Peut-être que les pratiques changent en fonction des circonstances, mais l’évolution des mentalités est, elle, bien pérenne », ajoute Pierre.

La classe de BTSA remerciait tout particulièrement Jérôme Séguinier de leur avoir ouvert les portes de son exploitation et pour son précieux témoignage.